Dans le panorama des festivals français, le rock a toujours eu une place de renom. Aujourd’hui, l’évolution des genres musicaux et de la demande a redessiné les cartes d’un monde musical plus éclectique que jamais. Le rock a t-il toujours une place dans nos affiches ? Quel est son avenir ?
Depuis leurs débuts, des festivals emblématiques comme les Eurockéennes de Belfort et les Vieilles Charrues, parmi les plus anciens du pays, ont été des bastions du rock, reflétant l’énergie et la diversité du genre. Les premières éditions de ces événements mettaient en avant des artistes tels que Elvis Costello, Lou Reed, Marilyn Manson et Bryan Adams.
D’autres événements ont suivi la cadence : Musilac a longtemps eu pour slogan “Cure de Rock”, pendant que tant d’événements du pays ont le mot “rock” dans leur nom : Rock en Seine, les Eurockéennes, La Route du Rock, Rock the Pistes… Combien ont franchi la barrière des genres ? Certains de ces événements ont même reçu leur lot de critiques. Et pourtant, les publics ont très souvent été aux rendez-vous.
Si le rock a perdu de sa suprématie dans les programmations, il reste bien présent dans des événements emblématiques. Des festivals comme le Hellfest ou le Download Festival en Angleterre continuent de consacrer leur affiche au rock sous toutes ses formes, du heavy metal au punk en passant par le rock alternatif. Pourtant, même dans ces sanctuaires, l’évolution est palpable : les têtes d’affiche iconiques, comme Metallica ou Foo Fighters, se font plus rares. L’annonce de la prochaine édition, avec Muse ou Cypress Hill rappelle l’évolution des barrières des genres musicaux, non pas sans quelques critiques.
Les Eurockéennes, autrefois bastion du rock en France, illustrent bien cette transition. La programmation 2025 met en avant des artistes comme DJ Snake et Damso, aux côtés de quelques groupes rock emblématiques comme Iron Maiden. Si le rock y est toujours présent, il partage désormais l’espace avec des genres plus populaires auprès des nouvelles générations. David Guetta, par ailleurs, a même eu droit à une journée spéciale en 2024.
Les festivals cherchent aujourd’hui à séduire un public plus jeune et plus diversifié, ce qui explique en partie la montée en puissance des musiques urbaines et électroniques dans les programmations. Les jeunes générations, tout en étant exposées aux classiques du rock, consomment avant tout des artistes qui dominent les plateformes de streaming, où les genres dominants sont plus éloignés des riffs de guitare saturés.
L’avenir du rock en festivals ne repose pas uniquement sur les programmations. Il dépend aussi de la capacité des artistes à renouveler le genre et à fédérer une nouvelle génération de fans. Le défi est immense, mais pas insurmontable : le rock a déjà prouvé sa résilience en traversant plusieurs décennies de mutations musicales.
Avec des figures émergentes comme Turnstile ou Fontaines D.C., et des groupes établis qui continuent d’innover, le rock a encore des cartes à jouer. Ces derniers continuent à tourner, étant annoncés à Musilac ou à Beauregard. Mais le rock devra cohabiter avec des genres plus dominants et trouver sa place dans des programmations de plus en plus éclectiques.
Notons également le succès fulgurant, depuis quelques années, de Måneskin, exemple de la transformation du rock : reprenant les codes d’un rock plus traditionnel adapté à un public plus jeune, les italiens ont conquis le monde musical et ont été au rendez-vous de nombreux festivals français et internationaux. Encore en 2024, ils étaient tête d’affiche de Rock en Seine.
Loin d’être marginalisé, le rock en festivals réinvente progressivement son identité. Les têtes d’affiche du genre, bien que plus rares, n’ont pas tout à fait disparues. En parallèle, de nouveaux artistes prennent le relais et participent au renouvellement des publics. Le rock, même s’il est différent aujourd’hui, est loin d’avoir disparu de nos affiches de festivals.