Ce mardi 21 mai 2025, le groupe folk américain The Lumineers signait un retour triomphal sur la scène française, à l’Adidas Arena à Paris. Leur dernier passage dans l’Hexagone avait été plus discret, mais cette fois, c’est devant une salle comble que le groupe a prouvé que l’americana a encore toute sa place dans le cœur du public français.
Folk is not dead

Qui pourrait oublier Ho Hey, ce titre phare de 2011 qui a lancé l’ascension fulgurante de The Lumineers à l’international ? À l’époque, la folk était un phénomène culturel à part entière : looks moustaches-cheveux longs, Fedora et guitares griffées jusqu’à l’écorce, il s’agissait de véritables emblèmes d’une génération qui faisait vibrer tout cet univers.
Retour en 2025 : les tendances ont évolué, on pourrait croire que la folk indie s’est un peu éclipsée du devant de la scène. Or, le concert auquel nous avons assisté démontre que The Lumineers savent se réinventer avec brio et sans pour autant perdre leur essence. Tout comme Kaleo, quelques mois auparavant sur la même scène, lesquels fendaient notre cœur d’amour.
Une Expérience Scénique authentique et immersive
Quoi de mieux pour ouvrir le show que de commencer avec Sirius de The Alan Parsons Project, en fond sonore ? C’est sans détours que public est ensuite transporté dans un voyage à travers les époques du groupe, de leurs débuts jusqu’aux titres les plus récents. L’interprétation de A.M. RADIO, avec une scénographie quasi onirique, a laissé place à des titres comme Big Parade, repris en chœur par les musiciens et le public dans une ambiance lumineuse digne des plus belles fêtes estivales.
Rapidement, les groupes jonchent l’avancée de scène, tous, sans exception. Des dizaines de techniciens s’affolent entre deux titres pour déplacer les instruments et offrir des moments suspendus, créant une magie pendant plus de deux heures de concert.
Comment parler de ce concert sans mentionner les effets de scénographie digne des grands shows à l’américaine ? L’écran géant, placé en fond de scène, lequel présentait la couverture d’un album de Michael Marcagi, la première partie, s’ouvre et se ferme à loisir, créant une atmosphère toujours différente.

D’ailleurs, Marcagi avec ses faux airs de Benson Boone rejoint le groupe pour interpréter le touchant Charlie Boy. Masterclass, on l’a dit. Évidemment, Hey Oh et Ophélia se retrouvent dans la setlist. Conscients du nombre de magnifiques titres à jouer, The Lumineers ne se serviront pas de ces hits comme de rappels, les plaçant en plein milieu de la setlist. Le premier cité est d’ailleurs joué bien avant la fin de la première heure, non pas sans une émotion générale.
Du côté des émotions, tout est là : le groupe ne cesse de remercier son public, Schultz montre qu’il en a sous le coude et scinde la foule pour s’y insérer, dans un respect infini de la part du public. Chaque titre propose son ambiance unique. Preuve est faite, une fois de plus, que la folk est bien loin d’être un seul et même morceau modifié à tort et à travers. Le genre musical a de belles heures devant lui et chacune des personnes présentes dans ce concert à guichets fermés pourra acquiescer.
Loin des artifices, The Lumineers livrent une performance brute, vivante, ponctuée d’instants suspendus et d’explosions rythmiques. Marqué par une authenticité rare, le concert oscille entre une mélancolie poignante et une énergie bouillonnante, une expérience précieuse qui restera à coup sûr gravée dans la mémoire du public parisien.
Article co-écrit avec Sébastien Martinez-Cerisier / Photo de couverture © Rachel Deeb