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Rencontre avec Flavien Berger : “Je n’étais jamais allé en festival avant d’y jouer”

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Sombre Clair

Avec une tournée qui se sera étalée sur deux étés, ce n’est pas si simple de rater Flavien Berger en festival. Depuis le succès de son album Contre-Temps paru en septembre 2018, le Français de 33 ans n’a toujours pas eu le temps de s’éloigner de la scène, pour notre plus grand plaisir, et nous a même offert un nouvel album, Radio Contre-Temps, paru début juillet.

Mais déjà depuis 2013 Flavien Berger se créé un son propre et unique, qu’il ne cesse de réinventer. Il nous offrait Léviathan en 2015, un album enivrant qui nous fait voyager entre un mélange de textes empruntant grandement à la littérature et des synthés hypnotisants. Et déjà, il se fait une réputation en live quant à sa capacité de faire voyager son public sur des sets méticuleusement construits.

Ainsi, quelques heures avant de l’observer sur la scène Grall des Vieilles Charrues, on a pu le rencontrer pour parler de son nouvel album et de sa relation au live.

Photo : Maxime Robert

Mais justement, ce nouvel album intitulé Radio contre-temps aura surpris grand nombre de personnes. Dès son titre, on y voit un écho avec son précédent album, Contre-temps. Puis dès qu’on en commence la lecture, on y retrouve Flavien en tant que narrateur, présentateur du contenu, comme à la radio. Ainsi, comme une préface, l’artiste nous explique ce que nous allons écouter : “Bonjour, Radio contre-temps, la radio des morceaux qui n’existent pas encore […] je vais vous faire écouter des morceaux et vous dire ce que j’aimerai en faire”. Mais aussi, c’est un album qui est apparu sans se présenter, sans publicité, en simplicité

C’est une surprise pour eux (les médias) parce qu’ils aiment bien avoir des plans comm’ ; mais en fait l’idée c’est pas forcément de faire une surprise, c’est juste de sortir un disque simplement. C’est vrai que je l’ai pas trop dit que j’allais le faire, mais c’était pas un plan de sortir un truc out-of-the-blue sans que personne le sache, je suis pas Beyoncé. C’est juste que ça allait être l’été, j’avais pas forcément le temps de faire de la musique, et j’avais ce disque qui existait et je voulais le délivrer rapidement et simplement.”

On a pu voir entre Léviathan et Contre-Temps une unité de narration se construire autour de la création musicale. En 2015, Léviathan c’était “un apprivoisement du monstre : la musique”. Puis en 2018, Contre-temps c’était la volonté de “comprendre la substance du temps”. Est-ce que Radio contre-temps a une place dans cette chronologie ?

“Non il se place pas dans cette chronologie, mais c’est bien vu. Non, Radio Contre-temps c’est plus un à-coté, c’est une émission de radio, un instantané. C’est beaucoup moins symbolique que ces deux autres albums. Déjà, après Léviathan, j’ai sorti un album rapidement qui s’appelait Contre-bande. Et là c’est un petit peu la même démarche, sauf que Contre-Bande j’avais déjà des histoires et des thèmes, et là je voulais juste montrer l’envers du décor.”

Photo : Maxime Robert

Mais du coup, est-ce qu’il faut considérer comme une face-B de Contre-Temps ? Un Making-of, un journal relatant du processus de création de cet album ?

“Ouais c’est carrément lié à Contre-Temps. C’est des morceaux qui ont pas trouvé leur place dans l’album. Du coup, c’est comme une annexe, des trucs corollaires. Mais c’est vraiment comme ça que je travaille. Les voix qui sont restées en commentaires, c’est vraiment ça ce que je disais quand j’étais en train de travailler. Pour Contre-temps, je m’étais un peu mis la pression, j’ai vraiment fait plein de salves de travail et mes morceaux je les ai eu très tôt, mais je voulais absolument essayer de faire de nouveaux morceaux. Et donc c’est ces morceaux-là.”

Aussi, l’album a été publié dans un format visuel sur Youtube. Mais là où beaucoup vont publier des supports visuels pour leurs morceaux (Flavien Berger lui même s’y sera essayé de façon très concluante avec des clips vidéos très réussis), ici c’est l’intégralité de l’album qui est illustré par une unique vidéo auto-réalisée. Cela renforce encore une fois l’idée d’un journal. Est-ce que c’est une façon de pousser la lecture de l’album du début à la fin en respectant l’ordre des morceaux ?

“C’est comme ça que je l’ai fait. Après c’est vrai que tu peux écouter les morceaux de manière séparée, mais moi j’aime bien écouter les albums comme une histoire, dans une continuité.”

Mais assez parlé de la conception de cet album et dirigeons-nous vers le live. Comment est-ce t’envisages ces morceaux en live étant donné leur nature ?

“Je les envisage pas (rires). Je sais pas trop comment les prendre. Pour moi le disque et le live c’est pas binaire, c’est pas parce que tu sors un disque que tu le fais en live. Là j’ai un live que est prévu pour ceux qui ont écouté Contre-Temps et qui connaissent un peu Léviathan, et j’ai un nouveau morceau dans mon live, mais j’ai pas prévu d’adapter des morceaux de Radio contre-temps. Là il fait sa vie, on verra plus tard.”

Mais la nature même du live semble être spécial chez Flavien. Pourtant salué pour tes performances de qualité qui se réinventent constamment, tu ne sembles pourtant pas friand de concerts ?

“Ça dépend des shows, mais je vais pas particulièrement voir de concerts. Si je vais en voir je dois être supra-fan. Après j’aime bien découvrir des choses mais c’est pas là quoi (en montrant le site du festival). Tu vois ceux qui sont au premier rang (face au concert de Vald), c’est des adolescents et je pense que j’ai fait ça à un moment : sauter, pas trop me soucier de la qualité de ce qui est diffusé mais juste vivre l’énergie du bordel et kiffer, tu vois. Maintenant, les concerts, les festivals… En fait je vais pas trop en festival, j’en avais jamais fait avant d’y jouer.”

Mais avec cette longue tournée, il aura pu se rattraper et parcourir un grand panel de festivals partout en Europe. Qu’est-ce que tu retiens des festivals après ta tournée ?

“Je peux pas vraiment juger l’ambiance des festivals, je suis de l’autre côté. Tous les festivals sont différents, je peux pas faire de généralités. Après, quand tu dé-zoomes, les festivals c’est quand même un peu de la gestion de flux. C’est des mecs qui gèrent des flux de gens pour qu’entre leurs concerts ils aillent bouffer ou acheter des bières. C’est pas forcément super sexy, il y a des barrières partout. Le cadre est de moins en moins important j’ai l’impression, donc l’énergie elle est super, mais moi n’étant pas consommateur de festivals ou de concerts, je regarde le truc un petit peu… J’aime bien être surpris par un festival, j’aime bien me dire “Whaou, le cadre il est ouf” mais en fait au-delà d’une certaine jauge c’est plus possible de ne pas être dans de la gestion de flux.”

Est-ce qu’il existe quand même un festival qui pourrait remplir ces attentes ?

“J’ai joué à un festival en Allemagne qui s’appelle Down The Rabbit Hole et qui est classe. Il y avait plein de trucs bien, mais après je pourrais pas le recommander, je suis pas leur chargé de comm. Moi je l’ai trouvé assez cool mais c’est les Hollandais, c’était une plus petite échelle. Après je sais ce qu’il y avait sur la grosse scène, ça devait pas être dingue. Moi j’ai joué sur une petite scène et j’ai kiffé.”

Mais enfin, la tournée n’est pas encore terminée pour Flavien Berger. Commencée à l’été 2018, elle se terminera par 2 dates, les 2 et 3 décembre prochain, au Casino de Paris. Est-ce que ce sont des dates que tu attends ?

“Toutes les dates je les attends avec impatience, j’ai pas de préférence. Il y a pas de concerts qui ont plus de valeur que d’autres, parce que sinon ça veut dire qu’il y a un public qui a plus de valeur que d’autres. Je crois qu’il faut se donner à fond tout le temps. Après il y a des dates desquelles je sors plus touché que d’autres, où j’ai ressenti plus de connexions, où le public m’a plus fait la teuf. A Dour en Belgique, il m’a plus fait la teuf. En Belgique ils font la fête. C’était la troisième fois que je le faisais, et là c’était la meilleure, c’était trop bien.”

Photo : Maxime Robert
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