Il y a pire dans la vie que de terminer une année de concerts et de festivals devant Justice. Le duo, pilier de la French Touch à travers le monde, monte sur la scène de l’AccorHotels Arena de Paris pour deux dates, les 17 et 18 décembre 2024. Retour sur cet événement plus qu’exceptionnel.
Rien qu’à l’entrée dans la salle, le public sait qu’il va en avoir pour ses yeux et ses oreilles. Une lignée de spotlights couvre l’intégralité du plafond de la salle, depuis la scène jusqu’au fond de l’Arena. Ceux qui ont vu Justice en festivals, que ce soit à We Love Green, à Musilac ou au Cabaret Vert cet été, savent très bien ce qu’il va se passer.
Mais avant le gong des 21h20 et l’entrée en scène du duo, place à la première partie. Ou plutôt, aux premières parties. Et quel choix d’exception : la plupart du crew d’Ed Banger est présent aux platines, que ce soit le mardi 17 ou le mercredi 18. Pour notre part, ce sera le deuxième jour : comptons sur la présence de Feadz pour ouvrir joyeusement la soirée, avant l’arrivée sur scène du groupe Please, croisé au MaMA festival il y a quelques semaines. Quelle progression pour le groupe qui, en quelques mois, est passé par la Firestone de Rock en Seine, par les Bars en Trans, et par un grand nombre de premières parties notamment à l’Olympia. En même temps, qui ne fond pas pour ce groupe qui, en 2024, sonne comme un Eurythmics version 2.0.
Après ce moment live, place aux sets. Busy P prend le contrôle des platines, suivi par Tatyana Jane. Comme un air de cérémonie de clôture des Jeux Paralympiques plane sur l’AccorHotels Arena. Rapidement, PPJ prend le relais, MYD apporte sa touche rien qu’à lui, et Sebastian clôture le projet première partie. L’artiste n’a pas sorti de titres depuis plus de 10 ans et se fait rare sur les scènes : le croiser à quelques mètres de nous a quelque chose de plus que prenant.
Après ces premières parties de première classe, place au show. Le grand, le beau, l’attendu. Les lumières s’éteignent, une note commence, le fond de scène s’illumine progressivement. Justice fait monter la sauce pendant plus d’une longue minute avant de commencer le plus que puissant Genesis et de voir s’allumer derrière eux une immense croix. Justice, c’est la grand messe de la musique électronique, qui pousse les codes et les limites.
Venus célébrer la sortie de leur très acclamé Hyperdrama, Justice dépasse toutes les attentes en termes de show. Pendant plus de deux heures, l’Arena devient un réel dancefloor géant avec, comme prévu, des jeux de lumière à 360°. Impossible de savoir où regarder, entre la scène et les deux musiciens tout d’or vêtus, ou le reste de la salle entrant en transe.
We Are Your Friends.
Quelques secondes de ce titre mettent tout le monde d’accord et l’AccorHotels Arena devient la paroisse électro d’un duo qui conquiert tout sur son passage. D.A.N.C.E, Neverender, suivent rapidement. Et, au bout de trente-et-une minutes de show, très précisément, c’est l’apothéose. Un mégamix hyperpuissant Safe And Sound, D.A.N.C.E, D.V.N.O, des jeux de lumière extrêmement intenses et un lâcher prise obligatoire pour les milliers de fans, pour beaucoup portant des t shirts ou le traditionnel blazer à la croix. À ce moment très précis, impossible de se rappeler notre prénom, du reste de nos vies, nous sommes embarqués dans une transe inoubliable qui dure près de deux heures.
Jusqu’à la sortie de scène du duo, le show est très semblable à celui que le public a pu voir en festivals cet été, en dehors des jeux de lumières et des effets scéniques manquants dans le format festival. Applaudissements nourris pour Xavier et Gaspard, qui remontent sur la scène pour nous emmener loin. Très loin.
Avec un rythme bizarrement très calme, Justice fait très rapidement comprendre qu’ils ne sont plus là pour blaguer et lancent un mashup de près de sept minutes de leurs quatre albums : Planisphere / Phantom / Heavy Metal / Civilization / Mannequin Love / Fire / Pleasure / Helix. Rien que ça, pardonnez du peu : la rédaction sortira de ses gonds et oubliera son politiquement correct : on a clairement pété un câble à ce moment très précis.
Bain de foule final : Justice quitte finalement la scène sur fond de The End, traditionnel à chacune des dates. Pendant plus de cinq longues minutes, Gaspard Augé salue et serre des mains aux premiers rangs, tandis que Xavier de Rosnay monte presque debout dans le public. Sous les acclamations infinies d’un public encore sous le choc. Il faudra plusieurs heures pour comprendre que nous venons de voir le meilleur show de l’année.
Justice n’en a pas fini avec la France : le duo est annoncé sur plusieurs rendez-vous de l’été en France en 2025, dont les Eurockéennes, mais aussi une tournée des Arenas et des Zéniths en début d’année. Vous nous manquez déjà.