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Interview : Clara, responsable accueil artistes de Musilac

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Sombre Clair

Si les publics assistent à un festival pendant quelques jours, les équipes sont au qui vive toute l’année pour préparer un événement mémorable aux yeux de tous. Production, technique, régie, communication… Nombreux sont les métiers présents en amont et pendant l’événement pour assurer sa bonne réalisation. À Musilac, avant l’ouverture des portes, nous avons discuté avec Clara, qui s’occupe de l’accueil artistes, mais aussi de la programmation de la scène Korner, scène émergente qui fait parler d’elle d’années en années.

Quels sont tes rôles sur Musilac ?

Sur le festival, j’ai trois rôles principaux. En amont, je m’occupe de programmation de la scène Korner, la scène émergente du festival qui se trouve au début du site. L’idée est de mettre en avant les musiques actuelles de la scène émergente, qu’elle soit française ou internationale. Plus tard dans l’année, je m’occupe de la programmation du tremplin, que nous mettons en place depuis trois ans. Enfin sur le festival, je suis assistante de l’équipe Accueil Artistes, avec Fanny en lead sur cette partie. On est les premiers visages que les artistes verront en arrivant sur le festival. L’idée c’est d’accueillir les artistes, de les emmener en loge, leur donner tout ce dont ils ont besoin, les accréditations, les tickets repas, etc. Évidemment nous sommes un peu les références s’il y a un besoin. En amont, nous recueillons toutes les informations pour que l’accueil se passe au mieux sur le festival.

Clara lors de notre rencontre à Musilac @Bonjoursebas
Comment se passe ce tremplin que vous avez mis en place ?

Le but est d’aider les groupes de notre région à se professionnaliser. Je reçois plus de deux cents candidatures et m’occupe de faire le tri avec Julia, de la partie communication. Ensuite viennent les votes du public, puis du jury, permettant de sélectionner les artistes participants. Deux artistes dits « tremplin » participent chaque jour. Ils ont un temps de set sur le festival et sont accueillis comme tous les autres artistes sur le festival. Ils peuvent ainsi voir de quelle manière ils sont accueilli, comprendre les demandes qu’on peut leur faire sur un festival de cette ampleur. L’idée, c’est un peu de les garder accompagnés même après le festival. Musilac est relié à la société de production RPO, et il peut arriver d’avoir besoin de premières parties, par exemple.

Tu as des parcours d’artistes qui ont pas mal percé ? 

Ouais, carrément. Il y a SamSam Soom, un artiste d’Aix les Bains de base qui vit désormais à Paris, qui après le festival a fait la première partie de Bigflo et Oli. Il y a eu un des steps comme ça qui ont été montés après le tremplin. On a eu pas mal de retours sur les parcours d’après. D’ailleurs, même pour certains artistes qui n’ont pas été pris au final mais qui faisaient partie de la sélection des vingt, il y a déjà un peu de visibilité qui se passe avec le site du festival, les réseaux sociaux, notamment.

As-tu eu la sensation d’avoir contribué à l’émergence de certains artistes ?

C’est le cas pour pas mal d’artistes. Juliette Armanet et Clara Luciani se sont produites en Korner avant de jouer en Main Stage. D’ailleurs, en 2019, c’est là que Clara Luciani a rencontré Alex Kapranos, leader des Franz Ferdinand. Ils ont joué ensemble l’an dernier sur la grande scène. L’année précédente, Clara était tête d’affiche du festival. C’est un peu une logique qu’on a pour la scène Korner d’imaginer d’aller chercher dans les dons les artistes émergents, le potentiel, sans se dire qu’on trouve les stars de demain. On essaye un peu de donner une tendance.

Tu as un coup de coeur dans cette programmation ?

Mon coup de cœur de cette année, c’est Eloi. C’est une artiste que j’aime beaucoup et que j’avais à cœur de faire venir sur le festival donc je suis bien contente. Et je suis aussi très fière d’avoir pu programmer autant de projets féminins parce que c’était moins le cas les autres années. En 2024, on a triplé le nombre d’artistes féminines sur la scène Korner.

Chronologiquement, tu as des saisons plus fortes que d’autres sur l’année ?

Tout dépend de mes rôles. On va dire que la programmation commence en septembre. On fait du repérage, on reçoit énormément de mails, notamment des boîte de prod, mais aussi d’artistes directement car tous n’ont pas d’entourage professionnel. Ça commence en septembre et les contrats sont envoyés en février. Il y a des mois un peu intenses et ça se calme vers le mois de mars. Entre avril et mai, on s’occupe surtout su tremplin, avant de reprendre la préparation de l’accueil artistes. Bu que je ne suis pas la référence de l’accueil artistes, j’ai moins de travail sur cette partie, mais Fanny commence vraiment en mars et très fort. Dès qu’on a signé les contrats avec les artistes, on reçoit toutes les infos, les aides techniques, hospitality, etc. Elle commence à faire les commandes pour les loges, pour les serviettes de scène… Et donc le travail commence assez tôt quoi.

C’est un gros travail logistique, j’imagine, de tout regrouper pour être le plus efficace. Comment vous vous organisez entre vous, sur le festival et en amont ?

Ce qui est hyper important, c’est que tout le monde ait les mêmes infos pour pas qu’il y ait des choses différentes, que la responsable de loges dise des choses différentes de la responsable accueil artistes. C’est vraiment un travail de duo pour les deux filles qui gèrent. En loge, c’est des gros Algego, on en garde un pour ce qui s’appelle le « Magasin ». C’est là qu’on stocke tout. Et les courses sont faites chaque jour. Tous les soirs, les personnes des loges vont faire des caisses « Rider ». En clair, on prépare chaque loge selon ce qui a été demandé pour l’artiste du jour suivant. On met la loge toute belle et c’est parti ! Chaque artiste a sa loge, même les groupes tremplin. On a 28 loges. On s’adapte selon selon ce qu’on a, parce qu’il y a des artistes qui qui viennent nombreux, comme Lenny Kravitz. Ils étaient près de 200 personnes avec la partie technique. On essaie de s’adapter au nombre de loges. Nous avons des négociations avec les productions des artistes. Parfois ils demandent six loges, ils ne peuvent en avoir que cinq, mais ce n’est pas très grave car tout est négocié et accordé en amont. Donc tout le monde est prévenu, mais tout le monde est accueilli de la même manière et tout le monde a sa loge.

Electric Callboy @ Musilac – ©️ Bonjoursebas
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