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Artistes d’hier et d’aujourd’hui aux Francofolies de La Rochelle

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Sombre Clair

Comme chaque année depuis déjà plusieurs décennies, les Francofolies de La Rochelle accueille le gratin de la scène francophone. 2023 n’échappe pas à la règle. Retour sur une édition mémorable, du 12 au 16 juillet.

Une première journée pleine de pop et d’émotions

C’est sous un soleil de plomb que la scène Jean Louis Foulquier accueille certains des grands noms de la scène francophone d’hier et d’aujourd’hui. Comme l’année passée et comme lors de tant d’autres éditions, la répartition artistique journalière sur cette grande scène se fait par styles musicaux. En clair, à chaque journée sa thématique artistique. Pour cette raison, le public est moins éclectique que sur d’autres événements français. À chaque journée et à chaque scène, son prix d’entrée. Il est par exemple possible de prendre un pass un jour pour la Scène Jean Louis Foulquier, et donc de profiter des quatre concerts proposés chaque jour sur cette scène. En parallèle, les festivaliers peuvent prendre un ticket pour aller voir un des spectacles proposés dans les différents théâtres, dont la Coursive, où jouent entre autres Waxx, Louane, Flavien Berger ou Bertrand Belin.

La première journée laisse donc place aux artistes pop rock, dont Izïa et -M-, qui partageront un duo sur Ma Bonne Étoile. Peu avant les concerts des deux artistes, c’est Adé, présente également aux Vieilles Charrues mais aussi au Fnac Live de Paris, qui était sur la scène, la tête et le coeur plein de joie, prête à partager avec son audience qui chantonne avec elle tous ces titres. Shaka Ponk retourne également les foules de La Rochelle, après avoir fait suinter les publics de tant de dates françaises, dont Solidays, La Nuit de l’Erdre et Musilac. 

Quatre autres journées intenses

Entre un jeudi axé sur les musiques urbaines et électroniques avec Lomepal, Gazo, Biga*Ranx et Kungs, un public très différent à la veille se retrouve devant la Tour de la Lanterne. Il sera encore différent avec la journée la plus éclectique, celle du vendredi 14 juillet, entre Deluxe, Aime Simone, Disiz et DJ Snake. Cette journée, fête nationale, offre entre les concerts des deux derniers artistes un magnifique feu d’artifice tiré depuis une grande barge non loin du festival. 

Deluxe aux Francofolies – ©️ Pixeline

Quant au samedi, le public se fait beaucoup plus jeune que les autres jours. Ce sont en effet les artistes Chilla et Tiakola qui ouvrent le bal des festivités. Rapidement, les titres sont repris en choeur par les nombreuses personnes présentes. Les musiques rap ont en effet ce pouvoir de réunir un public pouvant scander chacun des mots des artistes sur scène, avec une fougue et une passion difficilement égalée. Ce sera le cas avec les très connu Djadja & Dinaz, qui retournent la Scène Jean Louis Foulquier avec une énergie aussi folle qu’à Solidays. On se souvient, on y était, on en redemanderait. C’est enfin Soprano qui déchaîne les foules avec des titres d’hier et d’aujourd’hui, depuis ses succès de Psy 4 de la Rime aux morceaux les plus récents. Il y en a pour tous les goûts et pour tous les plaisirs. L’artiste, présent aux Vieilles Charrues le lendemain, sait convaincre mêmes ceux qui le connaissent le moins. 

Tout comme ce dernier, Louise Attaque emmène au vent un nombre incalculable de personnes le dimanche, en clôture du festival. Avec un show mettant en valeur leur tout premier album, c’est en quelques secondes seulement que les titres Léa ou Soirées Parisiennes sont lancés sur la scène. Un peu trop tôt peut-être ? Ce sont les titres les plus attendus. Peu avant, Polnareff et Pomme émouvaient La Rochelle avec leurs titres.

Les Francofolies : la scène de demain, les hommages à hier

Alors que sur la Grande Scène les artistes s’enchaînent, dans des lieux plus intimistes, nous retrouvons une série de moment hors du temps. Revenons sur cet impressionnant concert de Sheila, le samedi 15 juillet, dans un petit théâtre non loin de là. Pendant plus d’une heure trente, l’artiste de bientôt soixante-dix-huit ans (dans quelques jours), enchaîne un à un ses titres avec une énergie que l’on aimerait tous avoir à son âge. Entourée de talentueux musiciens mais aussi de deux jeunes danseurs, elle mélange avec aisance l’anglais et le français pour offrir surprenant un show à l’américaine. Renaud, quelques heures plus tard, a beaucoup plus de mal à entraîner les foules avec lui. La voix n’est plus là, les titres sont murmurés et difficilement compréhensibles. Le moment est à la fois beau et triste : triste à l’idée de voir un artiste qui s’éteint peu à peu, beau car il fait partie de l’histoire. De notre histoire. 

Quant à Michel Polnareff, l’histoire est assez similaire, bien que le chanteur ait bien plus d’énergie à partager. Le public arrive difficilement à rentrer dans le show, mais Polnareff fait tout pour que nous l’accompagnions dans son plaisir d’être sur scène. Derrière son piano, les lunettes toujours vissées sur le nez, il entonne ses titres un à un tout en essayant d’interagir un maximum. Pour certains, la sauce prend, pour d’autres, c’est plus difficile. 

Des souvenirs plein la tête

Nous retiendrons de ces Francofolies ce nombre de moments hors du temps face à des légendes de la scène française qu’il est difficile de voir de manière générale. Combien de fois pourrons-nous revoir Renaud sur scène ? Et Polnareff ? Ces artistes partagent les programmations avec leurs dignes successeurs, tels que la poésie musicale de Pierre Guénard, membre de Roméo Elvis, qui charme avec des titres tels que Harry ou Je Ne T’aime Plus. Comptons aussi sur Pierre de Maere qui joue dans un théâtre intimiste, à l’inverse même de la scène des Vieilles Charrues où le jeune artiste jouait devant plusieurs milliers de personnes. Peu importe : Pierre sait envoûter, Pierre sait charmer, Pierre sait convaincre. Son personnage bien travaillé, il se joue des critiques et semble chanter individuellement pour chaque personne. En sortant du théâtre, nous avons l’impression d’avoir vécu un moment de partage réel avec Pierre. 

Comme chaque année donc, les Francofolies proposent une programmation francophone éclectique, convaincante, qui sait plaire à tous les publics. C’est là la force de l’événement, exporté dans la plupart des pays partant la langue de Molière. 

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