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Têtes d’affiches et défis de taille pour le Primavera Sound de Madrid

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Sombre Clair

Alors que le Primavera Sound fêtait ses vingt ans à Barcelone une semaine auparavant, c’est à Madrid que nous posons nos valises. Du 8 au 10 juin, certains des plus grands artistes internationaux ont (ou devaient) joué devant un public de plusieurs dizaines de milliers de personnes, à quelques kilomètres de Madrid. Retour sur une première édition madrilène aussi marquante que compliquée.

Des têtes d’affiche à la pelle, partout dans la ville

La programmation artistique du Primavera Sound a tout pour plaire. Alors que certaines têtes d’affiche telles que Depeche Mode, New Order, My Morning Jacket sont assez rares en Europe, d’autres artistes représentent parfaitement les programmations des festivals françaises. Rosalía sera présente aux Vieilles Charrues, au Lollapalooza et aux Déferlantes, Blur aux Charrues et Beauregard, Calvin Harris au Cabaret Vert, Skrillex aux Eurockéennes, Kendrick Lamar au Lollapalooza. En assistant au Primavera Sound de Madrid ou de Barcelone, impossible d’être déçu, la demande permettant presque de ne plus être frustré de ne pas pouvoir faire tous les festivals de l’hexagone. 

Entre Barcelone et Madrid, d’ailleurs, on ressent un effet entre Coachella et les festivals de Reading/Leeds : deux weekends, la même programmation. D’abord à Barcelone, ensuite à Madrid, la programmation est presque la même dans les deux villes. Certains artistes, à l’image de Ghost à Barcelone ou Bad Gyal à Madrid, ne feront cependant que l’une des dates. Qu’importe : au Primavera Sound, il y en a pour tous les goûts, et partout dans les villes. En effet, le Primavera Sound ne se passe pas que sur le site du festival, mais dans les villes qui accueillent les événements. Lors d’une soirée d’ouverture, nous avons pu applaudir Jake Bugg, que nous avons d’ailleurs interviewé, Confidence Man présents au passage à Art Rock, ou les Pet Shop Boys, si rares en tournée que l’on n’imagine pas les voir un jour dans notre vie. Ce dernier groupe, d’ailleurs, a participé aux deux journées inaugurales gratuites, mais également à divers événements à Barcelone et Madrid : difficile donc de les rater ! 

La scène internationale est partout, tout le temps, pendant presque une semaine et pas seulement pendant les trois (deux) jours du festival. Une belle part est toutefois laissée à la scène espagnole, avec des artistes comme La Paloma, Joe Crepúsculo, Los Ganglios, très reconnus au niveau national. 

Rosalía @ Primavera Sound – ©️ Emilie Costanziello
Deux jours intenses, pour le bon et le moins bon

Tout simplement wow. Comment sortir du Primavera Sound de Madrid après une première journée sans dire « Wow » ? Les connaisseurs de la version de Barcelone comprennent l’intensité de voir autant de têtes d’affiches à la pelle. Tant de monde joue au Primavera Sound que l’on retrouve sur les « petites » scènes certains artistes qui remplissent plusieurs fois notre Bercy : Christine and the Queens sur l’Amazon Music Stage, Måneskin également ? C’est bien car, dans le premier cas, Four Tet prend la place sur les (très) grandes scènes principales. Les italiens jouaient quant à eux en même temps que Calvin Harris

Primavera Sound, c’est plus d’une dizaine de scènes, souvent groupées par deux : deux Main Stages (au moins de la taille de celle des Vieilles Charrues) jouent tour à tour. Deux scènes légèrement plus petites (peut être comme la scène Kerouac, toujours à Carhaix ?) se renvoient également la balle un peu plus loin. Même chose pour deux autres scènes à taille plus humaines, qui accueilleront quand même Ascendant Vierge, Charlotte de Witte et Yves Tumor, rien que ça. C’est sans compter sur les scènes plus originales, comme la Pull and Bear qui est littéralement un magasin ou la Boiler Room qui est… une Boiler Room, avec un public tout autour du DJ. 

Ces deux jours artistiquement intenses feraient presque oublier la frustration d’avoir perdu la première journée du festival, qui devait accueillir Blur ou New Order tant la qualité artistique est de haut niveau. Nous restons toutefois assez surpris devant le nombre de personnes assistant aux concerts, notamment du premier jour. Le site, immense, paraît relativement vide à quelques minutes d’applaudir Depeche Mode, arrivés sur scène avec un peu de retard : serait-ce pour attendre les milliers de personnes bloquées dans les navettes ou dans les files d’attente, ou ceux qui ont attendu plus de cinquante minutes de pouvoir accéder au parking ? À plus de 130€ la journée et en mettant souvent plus de deux heures pour accéder au festival, la frustration serait compréhensible. A savoir également que, bien que le lieu et puisse accueillir techniquement jusque 85.000 personnes, la jauge était fixée à 50.000 justement pour ces questions d’accès. Des leçons seront à tirer de cette édition, la question de 2024 étant déjà sur la table sans certitude. 

Måneskin @ Primavera Sound – ©️ Emilie Costanziello
Des étoiles plein les yeux, de nombreux défis à relever

En dépit de la météo, de l’annulation du premier jour, des contretemps, de la difficulté d’accéder au lieu et de certaines complications pour communiquer avec les équipes du festival, les émotions fortes prennent le dessus lorsque nous sommes sur place. Le Primavera Sound voit les choses en grand, c’est là sa meilleure force et sa plus grande faiblesse. Digne cousin lointain du format Lollapalooza à l’international, notamment en France, dans la lignée des plus gros événements à la Coachella, Rock Werchter ou Glastonbury, il est difficile d’oublier son expérience au Primavera Sound. 

Avec ses douze scènes dont les quatre principales accueillant la scène internationale ou la Boiler Room pour danser jusqu’à six heures du matin, le Primavera Sound est un festival éclectique cherchant à captiver un public international aimant tous les genres de musiques. Reste à savoir quelle suite sera donnée à la version madrilène de l’événement : un projet de cette ampleur pourra t-il avoir lieu de nouveau au même endroit ? Sous quelles conditions, avec quels changements ? A t-il convaincu à Madrid ? Les réponses tomberont probablement dans les prochains mois. 

Depeche Mode @ Primavera Sound – ©️ Emilie Costanziello
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