Rechercher Menu

Chromeo à Rock en Seine : “Tant qu’il y a cette flamme, tu peux continuer”

Silly Boy Blue : “Si je veux changer de style, je pourrais oser le faire grâce à Bowie”

Météo capricieuse et scène française à Woodstower

Sombre Clair
C’est votre première date sur un festival en France et vous êtes à Rock en Seine aujourd’hui. Alors comment ça s’est passé pour vous et comment vous sentez-vous après ce show ?

P-Thugg : Ça s’est hyper bien passé. Mille fois mieux que ce à quoi on s’attendait. C’était génial. 

Dave 1 : Super public. Ils nous ont fait le coup de l’humilité, premier set de la journée. On s’est dit “ok, pas de problème” (rires). Je crois que ça s’est bien passé. 

Il y avait une bonne ambiance dans le public. Passer aussi tôt, c’est quand même un défi ? 

Dave 1 : Let’s go ! On fait ça depuis presque 20 ans, On est prêt.

Vous avez collaboré avec énormément de monde, dont La Roux : quel est le secret pour faire converger les idées de deux artistes pour créer un résultat aussi cohérent ?

P-Thugg : Il s’agit de trouver les fibres communes entre les artistes avec lesquels on collabore. On trouve une façon d’intégrer les gens dans notre univers, ou vice versa, si on fait un remix pour quelqu’un d’autre. On intègre les voix, leur mélodies, leur type, leur personnalité dans notre univers. On enveloppe le truc, quoi !

Dave 1 : C’est vrai, mais il y a beaucoup moins de collaborations sur le nouvel album, il y a juste un featuring.

Vous avez justement aussi travaillé que des artistes français. Il y a eu Julien Granel, il y a eu Ed Banger. Est ce que vous avez aussi une relation avec les artistes français ?

Dave 1 : Of course. Julien Granel, on a sorti son single sur notre label Juliet Records, notamment parce qu’il nous a écrit en disant que le morceau qu’on avait fait avec DJ Mehdi à l’époque, c’était un des premiers tracks qu’il a kiffé quand il était adolescent. Donc on s’est dit que ça ferait une belle boucle, une sorte de cycle qui se referme. C’était une belle histoire de le mettre sur notre label.

Et vous avez aussi votre propre signature musicale, un style qu’on reconnaît vraiment, qui est vraiment à vous, que vous perfectionnez depuis 20 ans. Et justement, comment on arrive à se renouveler pour toujours se surprendre et surprendre les publics ?

Dave 1 : C’est ça la difficulté. C’est le défi. Au prochain album, il y a, il y a plein de nouveaux éléments, mais aussi une sorte de retour aux sources. Il y a aussi plein d’autres façons, d’autres pistes auxquelles on pense aussi à l’avenir.

P-Thugg : Pour moi, c’est de la volonté et un vocabulaire musical qui se renouvelle toujours, et le désir de se réveiller chaque jour en voulant passer 16 h sur un morceau, une idée qu’on va peut-être même pas utiliser, que je vais lui envoyer et qu’il va détester.

Dave 1 : Ou réenregistrer mes voix quatre fois (rires). C’est même pas du perfectionnisme, c’est une sorte de pulsion, et on sait quand on a fini. 

P-Thugg : Tant qu’il y a cette flamme et qu’il y a un travail de développement de vocabulaire, tu peux continuer. 

Dave 1 : Ou bien de rétraction. Par exemple sur (I Don’t Need A) New Girl, c’est assez simple, on a voulu faire simple. Il y a plein d’idées qui se mélangent.

P-Thugg : C’est aussi un registre qu’on n’avait jamais touché. Quand je parle de vocabulaire musical, c’est aussi de toucher des trucs, des nouveaux registres. 

Dave 1 : Dès que ça passe par notre prisme, notre filtre, de toute façon, ça sonne comme du Chromeo.

Quels sont ces nouveaux éléments, que vous souhaitez intégrer dans ce nouvel album ? 

Dave 1 : Par exemple, sur Words With You, on a commencé avec un morceau qui est presque entièrement joué live, avec des cuivres. Au niveau des paroles, je crois que c’est vraiment le disque le plus cohérent, où les textes sont les plus importants, les plus signifiants. Du live, mais en même temps un retour à l’électro presque des années 2000. Les thèmes aussi sont un peu nouveaux. C’est une méditation sur les relations matures à un âge mature ou une relation qui est elle-même mature, sur comment négocier ça, et toutes les facettes que ça peut prendre et avoir. On a écrit les textes autour de cela. 

En fait, on va avoir une sorte de cohésion assez assez globale sur les différents titres de l’album.

Dave 1 : Ouais. Il y a plusieurs polarités, plusieurs facettes, mais tout s’applique à cette espèce de maturité dans les relations, dans les relations de couple, de trouple, je sais pas. Et ça fait écho à une sorte de maturité musicale dans une carrière qui approche sa deuxième décennie.

Vous avez une très grande présence sur les réseaux sociaux, notamment sur TikTok : comment appréhendez-vous les réseaux sociaux, notamment ce dernier ? Et quel est votre processus de création pour proposer du contenu toujours différent ?

Dave 1 : Ah ouais, on est beaucoup sur TikTok ? (rires) C’est cool et c’est dommage en même temps non ? C’est cool et c’est chiant. On va le faire, on va le faire de plus en plus, mais aussi de façon naturelle. Sur TikTok notamment, on filme des trucs en studio, des trucs de prod, on va pas se mettre à faire des trucs de danse, tu vois ce que je veux dire. Il faut trouver dans tous ces modes de communication un discours qui nous est propre.

P-Thugg : La meilleure façon de communiquer, c’est encore la scène. 

Chromeo à Rock en Seine – @nicolasozukizil
À lire également