Barbara Pravi
Ben l'Oncle Soul - © Baptiste Bourgouin
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Barbara Pravi : “Je suis quelqu’un de tous les jours, quelqu’un qui sourit.”

Carpenter Brut aux Francofolies : « On est des guerriers, on n’a pas le choix. On part en bataille. « 

Ben (l’Oncle Soul) : « On se laisse la porte ouverte pour pouvoir changer, improviser à tout moment. »

Sombre Clair

Barbara Pravi, c’est l’élégance et le bonheur représentés en une personne. Aux Francofolies de La Rochelle, dans l’Ouest de la France, elle a pu montrer l’immensité de son talent devant une salle comble. Cette date fait partie d’une grande tournée de festivals et de salles à travers le France et l’Europe. Retour sur ce moment plein d’émotions.

Comment s’est passé ce concert au festival des FrancoFolies à La Rochelle ?

Barbara : Super bien. Les gens avaient l’air très heureux, c’était complet depuis quelques semaines. C’était un super concert.

Avec une tournée de 150 dates, sens-tu que ta relation avec le public a pu évoluer, en France et à l’international, notamment avec le succès de “Voila”? 

Barbara : Avant l’Eurovision, je n’avais pas de concert du tout. Juste après, je me suis retrouvée sur scène sans être tout à fait prête. Un spectacle doit se construire, et je n’ai pas eu beaucoup de temps de préparation. Quand on regarde les photos d’il y a un an, on se dit « mais qu’est-ce que c’est que cette histoire ? » Aujourd’hui, c’est vraiment un beau spectacle. C’est un mélange entre un concert et du théâtre. Maintenant aussi, je fais beaucoup d’international, pas du tout francophone d’ailleurs. Pourtant, les gens comprennent l’énergie du concert.

Ta vie et notamment ta carrière ont changé grâce à “Voilà”. Est ce qu’on peut dire que ce titre était taillé pour l’Eurovision ?

Barbara : Je ne sais pas trop ce qu’est un titre Eurovision. Si on savait ce que c’était, tout le monde gagnerait tous les ans. Le concept de l’Eurovision, c’est de toucher les gens. Il suffit d’être sincère à mon avis. J’ai fait “Voilà” en me disant que c’était le titre que j’allais proposer à l’Eurovision. Dans l’imaginaire, un titre taillé pour l’Eurovision, c’est des paillettes et des feux d’artifice. Pour moi, jamais de la vie !

Tu dis et répètes que tu n’as jamais voulu faire de concessions…

Barbara : J’ai fait beaucoup de concessions au tout début et je me suis rendu compte que ça n’avait pas porté ses fruits. J’étais très très malheureuse. Aujourd’hui, si je me trompe, ce n’est pas grave, c’est ma décision. Je pourrais m’auto flageller, mais je ne pourrais pas en vouloir à quelqu’un.

Ton énergie est communicative, même pour les gens qui ne parlent pas ta langue. Est-ce quelque chose que tu as recherché ?

Barbara : Jamais. Au contraire, quand on a voulu me mettre avec quelqu’un pour travailler la gestuelle, j’avais l’impression de ne plus connaître mon corps. Je réagis avec mon corps comme je le ressens, naturellement. Je suis incontrôlable. Pour cette raison, sur scène, tu ne verras jamais le même spectacle. 

C’est vrai que tu as une énergie très communicative. C’est quelque chose que tu as toujours eu ?

Je suis quelqu’un de tous les jours, quelqu’un qui sourit. Avec de plus en plus de public, je dois surtout apprendre à dompter le lieu en fonction du nombre de personnes que j’ai en face. Sourire et aimer les gens, ça a toujours été mon truc.

Barbara Pravi
Barbara Pravi @ Francofolies 2022 – © Pixeline Photographie

Il y a quelques mois, tu as sorti “Les Prières – Racines”, fait avec d’autres femmes justement qui t’inspirent comme November Ultra. Comment se sont passées ces rencontres ?

November Ultra est mon amie depuis longtemps. Par contre, j’ai rencontré Irma. Je me suis extrêmement bien entendue avec elle. J’ai également rencontré Golshifteh Farahani et ça, c’était un truc de ouf. C’est une actrice iranienne qui joue avec Leonardo DiCaprio et Hugh Grant. Je suis amoureuse de cette fille et je me suis toujours dit qu’un jour j’aimerais la rencontrer. Avec ma manageuse, nous avons une lettre. Elle a répondu et elle m’a dit qu’elle était également fan. On s’est rencontrées, on a fondu en larmes, on aurait dit deux débiles et on est devenues super copines. Elle nous a invité chez elle en Espagne et on a fait la prière chez elle.

Dans ton album, “On n’enferme pas les oiseaux”. Il y a la chanson “La femme”. La thématique de la femme est quelque chose qui t’importe énormément. Qu’est ce que tu souhaites transmettre justement à travers tes titres ?

Barbara : Je ne me positionne pas du tout comme quelqu’un qui transmet les choses. Cela voudrait dire que j’ai un message plus important à faire passer que le reste du monde. J’essaye vraiment toujours de parler de choses que je connais et que je comprends. “La Femme”, c’est une chanson qui parle de liberté, de toutes les choses qu’on dit, comment il faut être… À chaque fois que je fais des chansons un peu politiques je pense à “Chair” ou “Malamour”, ce sont des choses que j’ai vécues. Je peux témoigner de mon point de vue. 

Tu viens de sortir “365”. C’est un morceau très évolutif dans son énergie. Qu’est ce que tu as voulu dégager avec ce titre ?

Barbara : Une réelle envie de m’amuser sur scène. Cette chanson est un bilan de tout ce qui s’est passé cette année. C’est un moment de communion qui dit merci aux gens qui ont porté le projet. Je suis quelqu’un d’hyper énergique, j’avais besoin de le faire ressentir. 

Tu penses qu’avec le succès, tu peux faire des choses qui te sont plus personnelles sur scène ?

Barbara : J’ai toujours fait des choses qui m’étaient personnelles. Le problème est plutôt dans l’autre sens. Plus tu as du succès, plus tu as peur du regard des autres. Rapidement, tu te dis “advienne que pourra”. Il faut toujours réussir à garder cette façon de penser. Quand tu as du succès, les gens vont avoir de plus en plus d’attentes. Je pense qu’il faut se défaire de ces choses là. La vie n’est qu’un apprentissage.

Article co-écrit avec Arthur Villalongue.

Barbara Pravi
Barbara Pravi @ Francofolies 2022 – © Pixeline Photographie
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