Ko Ko Mo, c’est le rock dans tous ses états. C’est aussi la bonne humeur, la passion du live et la joie du moment unique partagé avec le public. Ces quelques mots résument l’heure passée au Palm’Fest en compagnie du groupe et d’une foule en délire, au cours d’une journée très rock de l’été 2023. Retour sur une rencontre avec le duo qui forme Ko Ko Mo.
Vous êtes au Palm’Fest ce soir, pendant une saison estivale très chargée. Comment vous sentez-vous avant de monter sur scène ?
Kevin : Très de bonne heure, très salés ! C’est cool de partager les festivals, on commence à sentir la fin de la saison. Partager la scène aussi avec les copains, avec Tagada Jones, avec Skip the Use, c’est chouette. Et puis le lieu est génial, on a pu se baigner, on a fait les balances.
Warren : Puis on s’est rendu compte qu’il n’y avait pas de douches (rires). C’est pour ça qu’on est très salés.
Vous avez une grosse tournée en 2023, notamment de festivals, avec des dates par exemple au Lollapalooza ou aux Vieilles Charrues. Le rythme est plus intense cette année par rapport aux autres ?
Warren : Sur cette tournée, on a fait des festivals qu’on rêvait de faire depuis longtemps. En dix ans, on a toujours eu un rythme assez fort, on ne s’est jamais arrêté de faire des concerts. On n’a pas l’impression d’être plus fatigués qu’avant. Mais on fait des plus gros festivals. Les enjeux sont un peu plus gros.
Après l’incident de cet été, comment vous avez pu recréer le show aussi rapidement ?
Warren : On était tous unis, on était une équipe de dix personnes à avoir vécu l’accident. On a tous vécu ce moment, on s’est tous mis au charbon pour essayer de sauver les meubles et de repartir le plus tôt possible. On a quand même annulé six dates en juillet. En août, c’était prévu que nous partions en vacances, et en septembre, nous étions de retour. Tout est loin d’être réglé, mais on commence à se faire à l’idée que ça va prendre du temps.
Kevin : On avait tellement envie de revenir et de foutre le feu sur scène, comme dirait l’autre. Sans mauvais jeu de mots.
Sur scène, votre énergie est folle. Quelle place laissez-vous à l’improvisation ?
Kevin : Tout le temps, on est deux déjà sur scène, donc c’est pratique pour improviser. C’est vraiment comme ça qu’on a voulu avec Warren. On avait envie que sur une heure de concert, il y ait beaucoup de temps d’improvisation.
Warren : Chaque concert est différent et chaque scène est construite de manière différente. Les salles sont pas les mêmes. C’est important de jouer avec les éléments que tu as sur place.
Ko Ko Mo, c’est beaucoup de références. Comment est-il possible de transcrire ces références au travers de votre musique ?
Warren : Ko Ko Mo un mot qui peut s’entendre dans plein de cultures différentes. C’est un mot qui est à la fois africain, amérindien, asiatique. Il sonne brut, un peu comme notre musique, il vient d’un peu partout. Je pense que les gens qui n’écoutent pas forcément du rock peuvent se retrouver dans notre musique, et c’est un peu ça que signifie le terme Ko Ko Mo. On n’essaie pas de toucher uniquement le public rock.
Depuis quelques années, on a un réel retour du rock en France et à l’international. Comment vous le vivez et à quoi il est dû ?
Warren : C’est pas forcément un retour du rock, c’est plutôt un retour à des gens qui domptent les instruments sur scène. Les gens recherchent toujours le côté live, le côté moins millimétré. Il y a eu peut être une overdose de show trop millimétrés, et le public n’est pas dupe. Je pense qu’il est d’autant plus touché quand il sait que le concert est unique pour lui ce soir là, que c’est de la musique vivante.
Kevin : Chaque concert est unique pour nous comme pour le public. Mais nous, on n’a jamais ressenti le fait qu’il y avait pas beaucoup de rock, qu’il revienne ou pas. On le ressent plutôt avec nos petits neveux et nièces qui écoutent beaucoup d’urbain ou d’autres genres, ou dans les programmations de festivals. Le rock revient mais pour nous il n’est jamais vraiment parti.
Warren : Je pense qu’il y a vraiment des jeunes générations qui reprennent les valeurs les plus cool du rock et pas forcément les côtés un peu beauf qu’on peut lui attribuer. On ne pète plus des chambres d’hôtel (rires) ! Le rock, pour nous, c’est jovial, c’est tout.
Si aujourd’hui il y a énormément de fusion des gens, vers où le rock pourrait-il aller ?
Kevin : Je trouve que la France pour ça est assez coincée à ce niveau. Quand tu voyages un peu, genre en Islande où tu trouves un mec qui va faire de la musique classique, on va le mélanger avec un mec qui fait de l’électro. En France, on catalogue un truc avec les rockers, les blouseux, les jazzeux. Je viens pas du rock, Warren non plus. Avec nos influences différentes, on a créé un son, on a créé un truc. Beaucoup de gens vont mélanger le rock avec l’électro, voire la musique classique, ça s’est vu dans les opéras rock. Je pense qu’il peut se mélanger avec tout, mais pas avec n’importe qui (rires).