Rechercher Menu

Un anniversaire réussi pour Rock en Seine

Tiwayo : « J’aime l’idée de peinture dans ma manière de travailler »

Silly Boy Blue : « Si je veux changer de style, je pourrais oser le faire grâce à Bowie »

Sombre Clair

Dans le Domaine de Saint-Cloud, aux portes de Paris, le festival Rock en Seine fêtait du 23 au 27 août ses vingt ans. Pour cette édition, les organisateurs ont offert une affiche mémorable, leur permettant d’atteindre le sold-out trois jours sur les quatre. 

Billie Eilish, maîtresse de cérémonie

Dès deux heures du matin le mercredi 23 août, c’est l’effervescence autour du festival. Les tentes et couvertures de survie se comptent par dizaines. Il faut dire que le jeu en valait la chandelle : un premier rang pour assister à l’unique date de Billie Eilish en France cette année ? C’est d’ailleurs le premier festival français de Billie Eilish, alors que son Lollapalooza de Paris avait été annulé pour cause de Covid en 2020. 

Dès l’ouverture des portes en Primary Access, donc pour ceux ayant un laisser-passer sur le site avant l’ouverture officielle, c’est la ruée vers les barrières. En attendant la légende, Lucie Antunes ouvre le bal avec un spectacle dansant, des percussions dans tous les sens et une énergie communicative. Peu après, Tove Lo prend le relais. Pendant une heure, les titres s’enchaînent devant un public déjà nombreux – et pour cause. Il fait encore très jour, nous aurions aimé un show plus long pour une artiste qui a bien plus à offrir et à montrer que ses titres Talking Bodies et Stay High.

Girl in Red arrive sur scène devant une foule désormais massive et compacte. La chanteuse, déjà présente à Rock en Seine en 2019 surprend par son énergie et son plaisir d’être là. Autant en audio, nous prenons du plaisir, autant sur scène, c’est quelque chose d’encore plus prenant et puissant. 

Rock en Seine – @nicolasozukizil

Il fait alors nuit noire, et Billie Eilish arrive sur scène, presque sans prévenir, sortie d’une trappe comme par magie. C’est l’apothéose et la promesse d’un show inoubliable de 90 minutes, introduit par le célèbre bury a friend. Les titres s’enchaînent, parfois en acoustique accompagnée par son frère Finneas. Billie est une artiste généreuse, proche de son public, le sourire toujours aux lèvres, qui n’hésite pas à notifier la sécurité si elle détecte des fans ayant l’air d’avoir besoin d’aide pendant le show. Avec une scénographie simple et des écrans dans tous les sens, chaque centimètre de la Main Stage est exploité. Pendant vingt-quatre titres, Billie Eilish se donne comme jamais et rappelle ses engagements, notamment en faveur du respect de l’environnement. Le final sur Happier Than Ever reste gravé dans nos mémoires, avec un magnifique feu d’artifice en simultané.

Trois autres jours mémorables

Dès le vendredi, les festivaliers sont de retour. Avec plus de soixante-quinze artistes programmés, il serait impossible de faire un descriptif de tous les spectacles. Revenons sur certains moments marquants, à commencer par le concert des incroyables boygenius. Le trio, porté par Phoebe Bridgers, Lucy Dacius et Julien Baker, emporte les cœurs et oscille entre folk et rock. Les trois artistes, généralement en solo, se mélangent et se complètent mutuellement grâce à une complicité, entre elles mais aussi avec leur public ou avec d’autres artistes. En effet, elles font monter leurs amis de Turnstile et Viagra Boys, programmés le même jour. Ce vendredi d’ailleurs, Fever Ray et Romy se présentaient comme les artistes à ne pas rater. Connues respectivement pour leurs places dans les groupes The Knife et The XX, c’est en solo que les artistes se présentent. Enfin, notons la performance touchante de Silly Boy Blue, présente également le lendemain au festival Woodstower à Lyon, qui émeut avec ses textes prenants et  son émotion sur scène.

Silly Boy Blue à Rock en Seine – @nicolasozukizil

Alors que Cypress Hill remplaçait Florence and the Machine au pied levé, un amas de personnes se dirige le samedi vers la Mainstage pour les applaudir. Peu avant eux, c’était L’Impératrice qui faisait danser les foules, également massives. Difficile de s’attendre à autant de monde très tôt ce jour-là, quoique cela semble logique tant le groupe parisien connaît un succès national et international désormais. En parallèle, il était possible d’applaudir l’émotion et la puissance musicale de Tamino, le funk électrique de Chromeo, la douceur d’Ethel Cain ou les beats incroyables de Charlotte de Witte. Ce spectacle, qui clôturait la journée, était également l’un des moments forts, avec un spectacle son et lumière à couper le souffle. Sur la scène cascade, nous comptons également sur un moment très rare en France : les Yeah Yeah Yeahs.

Le dernier jour du festival annonçait son lot de moments uniques et forts. Déjà, les retours de Bonobo et Foals sur la scène Cascade et sur la Grande Scène ont prouvé que nous ne nous lassions pas de les revoir. Le groupe anglais, est le plus programmé à ce jour à Rock en Seine. Des dizaines de milliers de personnes étaient présentes pour danser aux sons de 2001 ou My Number. Mention spéciale également pour le punk-rock de Nova Twins qui proposaient le dernier concert de leur tournée à Rock en Seine. Quelle claque ! De leur côté, les Murder Capital scandaient leurs titres devant d’immenses pogos et plus de quinze mille personnes présentes. 

Foals à Rock en Seine – @nicolasozukizil

Parlons enfin du concert de The Strokes. C’est peu dire qu’ils étaient attendus : la formation de Julian Casablancas ne s’était pas produite en France depuis très, très longtemps. Toute la journée au Parc de Saint-Cloud, nous pouvions croiser des dizaines de t-shirts à l’effigie du groupe. Dès la préparation du concert à la fin de celui de Foals, nous découvrons un staging assez impressionnant promettant un concert unique. Malheureusement, le groupe n’a pas fait honneur à leur réputation, et un grand nombre de fans se retrouvent déçus de ce concert. Un mauvais son, difficile à entendre de loin, parfois des coupures nettes, un Julian Casablancas apparemment pas au plus clair de ses idées… Pas même un au-revoir à la fin du concert. Le moment a fait parler de lui sur les réseaux sociaux.

Rock en Seine, grand parmi les grands

Ce concert n’entachera pas cette incroyable édition de Rock en Seine qui s’offre l’une de ses meilleures affiches artistiques. Entre le soleil tapant du mercredi et le presque froid du dimanche, le public sera passé par tous les climats et toutes les émotions (bon, peut être pas autant qu’à Woodstower ou au Delta, qui ont vécu des événements météorologiques quelque peu chaotiques). Rock en Seine, comparé par Chromeo à Coachella et Nova Twins à Glastonbury, assoit une nouvelle fois sa position de festival parmi les plus grands du pays. Une seule idée trotte alors dans la plupart des esprits : la programmation de 2024 pourrait-elle être aussi bien ?

En 2024 d’ailleurs, le festival sera bien de retour malgré les Jeux Olympiques, et c’est la Ministre de la Culture, présente lors du festival, qui le confirme. Il s’agira d’ailleurs d’inclure complètement le festival dans les festivités. On parlerait même d’une potentielle cinquième journée… Affaire à suivre.

À lire également