En pleine tournée des festivals, laquelle passe par Solidays et les Vieilles Charrues, Trinix apporte soleil et bonne humeur sur sa route. Le duo fraternel composé de Loïc et de Josh nous accorde un moment pour nous parler de leur musique, de leur relation aux réseaux sociaux et de leurs dates à venir. Retour sur une rencontre, un vendredi ensoleillé à Solidays.
Vous êtes très attendus aujourd’hui à Solidays. À quelques minutes de jouer sur la scène Bagatelle, comment vous sentez-vous ?
Loïs : Il fait beau, il fait bon, c’est pas trop chaud. C’est notre première à Solidays. C’est un festival qu’on veut faire depuis longtemps donc on a hâte !
Vous avez un succès exponentiel qui grandit énormément. Comment expliquez-vous cette réussite ?
Josh : C’est dur comme question !
Loïs : Il y a un peu plusieurs biais qui ont permis ça, notamment les réseaux sociaux sur lesquels on fait pas mal de vidéos depuis quelques années. On essaye de communiquer et d’être proches de notre public. C’est peut être ça qui fait que les gens ont envie de nous voir en concert.
Josh : Aussi, on ne fait pas beaucoup de dates. On n’accepte pas tout et quand on joue, c’est souvent pendant la période estivale. Je pense que ça fait que beaucoup ont envie de voir ce que ça donne. Il y en a qui viennent par curiosité, d’autres parce qu’ils nous ont déjà vu et qu’ils ont kiffé, donc qui reviennent !
Loïs : Et puis, on a eu la chance cette dernière année d’avoir eu pas mal d’exposition à la radio ou sur les plateformes de streaming. C’est vrai que ça nous a ouvert encore à un nouveau public qui ne connaissait pas forcément avant. C’est gens qui sont intéressés, qui connaissent peut être un son ou deux mais qui disent aimeraient bien voir ce que ça donne en concert.
Des artistes comme Steve Aoki ou Jason Derulo vous ont écrit sur les réseaux sociaux. Comment ça fait de se retrouver face à ces pointures ?
Loïs : En vrai, c’est la magie d’Internet, ça ne s’explique même pas. Ça nous fait même rire parfois ! Imagine, on se lève un matin, on voit que David Guetta nous envoie un message, on dit c’est ouf ! Tu vois, c’est là où tu vois la force d’Internet. C’est juste que le mec est tombé sur une vidéo de nous sur internet, il a vu et ça lui a parlé. Et après ils nous envoient un petit message. Mais c’est sûr que ça nous ouvre vraiment énormément de portes. C’est un peu inexplicable.
Josh : À l’époque, il y a 20 ou 30 ans, j’ai l’impression que ça marchait surtout par piston. Aujourd’hui, c’est plus naturel malgré le fait qu’il y ait aussi ce problème a contrario des réseaux sociaux.
Loïs : Mais nous on essaie de voir seulement le positif d’Internet. Et en vrai, ça nous a ouvert des portes et on a rencontré des gens super. On n’aurait jamais fait tous ces trucs. Notamment avec Steve Aoki, Akon, même Aya Nakamura et Corneille, on aurait jamais fait tout ça sans internet, donc on est super content. On remercie Internet tous les jours !
Il y a quelque chose de très positif dans votre musique. C’est quelque chose que vous cherchez à transmettre ?
Josh : En fait, quand on communiquait à l’époque, on se cherchait un peu, on cherchait notre communication et on se donnait un genre.
Loïs : C’était en 2014 à peu près.
Josh : L’époque où les DJ avaient des bombers étaient habillés en noir, lunettes de soleil et tout. Merde, on est habillés en noir (rires) !
Loïs : Mais c’est vrai qu’il y avait ce truc même dans la communication ultra sobre où c’était très loin des gens, c’était pas très proche, pas très jovial.
Josh : Il y a des gens qui nous voyaient dans la vie et qui nous avaient vu sur les réseaux. Ils nous disaient qu’on est beaucoup plus cool dans la vraie vie. Donc à ce moment-là, on a commencé à faire le switch, on s’est dit qu’on allait se comporter comme on est.
Loïs : Et c’est vrai que c’est un truc ultra important qu’on a remarqué avec le temps, qu’il faut être le plus spontané, le naturel possible. Les gens vrais le ressentent vachement. Après, il y a des gens qui sont un peu sobres de base, qui vont être un peu lointain des gens. Peut être que ça leur va bien, mais ça ne nous ressemble pas. On a vraiment besoin de rigoler, de parler avec les gens, d’être proches d’eux même à nos concerts. Après nos concerts, on va toujours voir les gens, on discute avec tout le monde monde, on prend des photos avec tout le monde. C’est un truc super important pour nous, la relation qu’on a avec le public.
Vous reprenez pas mal de musiques et leur donnez une nouvelle essence. Comment vous choisissez ces titres ?
Josh : On ne choisit pas vraiment. Ça se fait un peu spontanément. Si on tombe sur un titre qui nous plaît, on va le remixer et c’est fait. Si on a rien, on ne va pas chercher à trouver un truc. Quand y’a rien, y’a rien, on aime bien que ça nous tombe dessus.
Loïs : Et c’est pas forcément des sons connus. Quand tu prends Emorio, c’est un sample brésilien complètement inconnu en France, et c’est ça qu’on aime bien aussi. Il y a des trucs faciles qui nous parlent, donc on a envie de les reprendre, mais on n’a pas cette stratégie de se dire qu’on va faire des choses que tout le monde connaît. Déjà, il faut qu’on aime le son de base, que ça nous parle. Et qu’on sache si on peut l’emmener plus loin dans notre sphère avec notre vision à nous.
À l’ère du streaming, est-ce plus compliqué de sortir des albums, comme vous le faites ?
Josh : C’est Martin Solveig, je crois disait que ça servait à rien de sortir des albums quand tu fais de la musique électronique, que ce qui marche, c’est de sortir des singles. Dans notre cas, on aime bien le format album, même si dans la musique électronique, ça va moins marcher que quand tu sors un single. Pour autant, ça va fidéliser des gens qui vont vraiment découvrir ton univers, écouter ce que tu as à raconter comme histoire.
Loïs : Au delà de ça, c’est un besoin artistique qu’on a sur un album, on a un panel vraiment plus large qu’on va pouvoir proposer aux gens et c’est ça qui nous intéresse. On va créer une histoire. En termes de créativité, ça n’a rien à voir avec juste un single où on va dire, sur cette musique là qu’est ce qu’on va faire ? Un album, c’est qu’est ce qu’on va faire sur le long terme. On veut raconter quelque chose, on va pouvoir emmener les gens dans plusieurs univers.
Josh : À la base, on ne voulait pas en refaire. Et puis en fait là, on a une super idée qui n’a jamais été faite. Honnêtement, ça n’a jamais été fait dans la musique électronique et du coup on se dit « feu », l’idée est bonne.
Loïs : Et puis c’est vrai que nos publics sont très demandeurs de ça, même si on a ce qu’on a pas ce public vraiment électro, on a un public très assez large.
Josh : Quand on fait un Olympia, ça va de 7 à 70 ans.
Loïs : On a un peu le public de Bigflo & Oli ou de Vianney je dirais. On est surpris, des fois quand on sort des albums, les gens vont acheter du physique. On s’est déjà retrouvé le top 50 des ventes physiques alors que sur de l’électro c’est assez rare.
Les réseaux sociaux ont été un atout dans votre carrière. Qu’est-ce qui a enclenché tout ça ? Considérez-vous qu’il y a eu une stratégie ?
Josh : Ça a vraiment commencé à grossir au moment de la pandémie. Tout le monde était chez soi. On faisait déjà des vidéos avant ça et on a continué à en faire à ce moment là.
Loïs : Mais justement, c’était pas une stratégie, c’est un truc qu’on faisait déjà depuis 2018. En fait, la stratégie c’est de pas avoir une stratégie. Je pense que c’est ce qui marche, ce que les gens veulent, c’est un truc cohérent dans ce que tu vas faire en étant en accord avec toi même, quoi que ce soit, quelque chose de naturel chez les gens. Pour nous, c’était de faire des vidéos.
Josh : Au début, ce n’était pas tendance. On nous a demandé pourquoi on faisait ça. On a quand même continué à le faire, et aujourd’hui c’est devenu la norme. Il y a des guidelines qui sont envoyés avec nos vidéos à certains artistes en mode “faites ça”.
Il y a quelques mois, vous avez fait l’Olympia notamment et là vous allez partir sur un Zénith de Paris. Est ce que l’enjeu est différent quand on passe sur une taille de salle qui est elle-même différente ?
Josh : À chaque fois que j’entends nous dire que l’on fait le Zénith de Paris, je me dis mais qu’est ce qu’on est fou, Qu’est ce qu’on est fou de se mettre des défis comme ça ! Mais ouais, l’enjeu est différent puisque le Zénith, je crois que c’est en capacité max, c’est 7000 places, Olympia c’est 3000, donc on double.
Loïs : C’est proportionnel. La scène est plus grande, le travail va être plus grand, il va falloir qu’on fasse un show qui sera entre guillemets plus grand. Donc c’est sûr que les enjeux, forcément, sont plus grands.