Le 30 novembre dernier, La Belle Électrique de Grenoble a vibré sous l’énergie militante et les riffs enragés de Tagada Jones. Une soirée mémorable où le public, chauffé à blanc par deux premières parties percutantes, a trouvé dans le set des Bretons une explosion sonore et émotionnelle inoubliable.
Ce concert, ainsi que cette tournée, ont une résonnance particulière : la Tournée du Coeur est une tournée caritative de quatorze dates, sillonnant toute la France. Le but n’est pas que musical, il s’agit de récolter des fonds pour les Restos du Coeur. Les bénéfices engendrés par la tournée permettent de fournir des repas aux personnes dans le besoin. Un beau projet, qui se mêle à un grand moment pour les participants. À date, plus de 60.000 euros ont été récoltés par les trois groupes, sans compter un don de 15.000 euros par la société de production du groupe, Rage Tour.
Ravage Club : Un démarrage rock’n’roll et haut en couleur
Le premier groupe, Ravage Club, ouvre le bal avec une prestation atypique. Mélange de grunge et de rock’n’roll, leur show coloré séduit rapidement le public. La chanteuse, avec son énergie rappelant Blondie, et un chanteur oscillant entre désinvolture et intensité, insufflent une belle dynamique à leur performance. La fin de leur set, marquée par une véritable montée en puissance, voit la chanteuse descendre dans le public, déclenchant les premiers frissons de la soirée.
Darius : La Bretagne fait rugir la salle
Avec Darius, on monte clairement d’un cran en intensité. Leur rock brut et énergique frappe fort, et leur complicité sur scène transpire dans chaque note. Leur morceau sur la bière, aussi drôle que fédérateur, crée une belle osmose avec la salle. Ce n’est pas qu’un simple intermède : c’est une véritable montée en tension qui prépare parfaitement le terrain pour le bouquet final.
Tagada Jones : Une décharge électrique dans tous les sens du terme
À 22h précises, Tagada Jones entre en scène. La salle, déjà chauffée à blanc, explose au premier riff. Et c’est parti pour une heure trente d’un set aussi percutant qu’engagé, où les titres s’enchaînent sans laisser le moindre répit. Dès les premières notes de À feu et à sang, le ton est donné : un mélange d’énergie brute, de textes incisifs et d’une connexion immédiate avec le public.
Le Dernier Baril, un hymne devenu incontournable, galvanise une foule qui reprend les paroles à l’unisson. On aurait presque attendu les bisons de l’An Fer, vus en 2023 au Palm’Fest, mais c’est une toute autre version du show qui est proposée. L’enchaînement avec Mort aux cons et Vendredi 13 accentue l’ambiance survoltée, chaque morceau apportant son lot de pogo, de cris et de bras levés. Mais Tagada Jones ne se contente pas de jouer des morceaux : ils délivrent un message. Entre deux titres, le chanteur Niko prend le temps de rappeler l’importance de la lutte contre les inégalités, la résistance face à l’injustice, et le rôle du rock comme porte-voix des révoltes.
Le moment fort de la soirée arrive avec Zéro de conduite, où le public, en osmose totale avec le groupe, transforme la salle en un véritable champ de bataille joyeux. Les lumières stroboscopiques et la puissance des riffs plongent La Belle Électrique dans une atmosphère électrique. Envers et contre tous vient clôturer ce set d’une réelle intensité, laissant la salle exténuée mais comblée.
Une ambiance fraternelle et militante
Ce qui rend cette soirée encore plus spéciale, c’est l’énergie collective qui règne entre les groupes. Niko invite à plusieurs reprises les musiciens de Ravage Club et Darius à rejoindre la scène, renforçant cette ambiance de solidarité propre à la scène rock alternative. Les sourires et accolades échangés entre artistes témoignent d’une véritable camaraderie qui décuple l’intensité de la soirée.
Les Grenoblois présents ne sont pas en reste. Engagés, chaleureux et totalement investis, ils répondent à chaque appel du groupe, chantent, dansent et pogotent avec ferveur. Il n’y a pas de spectateurs ce soir-là, seulement des participants d’un moment collectif où musique et engagement se rencontrent. Ce concert à La Belle Électrique est une nouvelle preuve que les shows de Tagada Jones sont de réelles expériences à vivre.