Rechercher Menu

Rencontre avec Rémi, responsable communication de La Nuit de l’Erdre

Electric Callboy : La musique vient du cœur, la musique vient du travail.

Molecule : “La musique jamaïcaine a joué un rôle fondamental dans mon parcours”

Sombre Clair

La tournée des festivals ne s’achève pas vraiment à la fin d’une édition pour Esprit Festivalier. Cette année, nous rentrons au coeur des métiers des festivals pour découvrir ceux qui font vivre la magie de leurs événements. Rémi Bascour est le responsable communication de La Nuit de l’Erdre. Il nous présente son métier, ses missions, mais aussi les enjeux autour de l’événement.

En quelques mots, peux-tu te présenter, ainsi que ton rôle sur La Nuit de l’Erdre ?

Je m’appelle Rémi, je suis responsable de communication sur la Nuit de l’Erdre. Je coordonne toute la communication du festival, à l’année et pendant le festival. Il s’agit de travailler sur toute la stratégie de relation presse, des réseaux sociaux, du digital, du print, mais aussi de la communication interne et externe. Le service communication est composé de deux personnes, avec Margaux, et une stagiaire à l’année. Nous cherchons à créer une image autour du festival et à la communiquer sur les différents supports.

Ça fait combien de temps que tu as rejoint l’équipe de La Nuit de l’Erdre ?

J’ai rejoint la Nuit de l’Erdre il y a un an et demi, mais je connais le festival depuis quinze ans. Je suis même venu en festivalier avant de travailler ici.

Quel est ton ressenti sur cette édition qui se termine ?

Cette 24ᵉ édition s’est très très bien passée. On a eu beaucoup de chance avec la météo, un facteur très important pour un événement en plein air. Il n’a pas fait trop chaud, il n’a pas plu donc on est très contents. On annonce 97 000 spectateurs durant les quatre jours. Il n’y a pas eu de problème majeur. Le public était au top, un public très éclectique et très familial, mais aussi très jeune.

Rémi @ La Nuit de l’Erdre – ©️ Laura Galland – @lauraglld_
La programmation du festival semble être parmi les plus originales, sachant la difficulté désormais à obtenir des exclusivités nationales. Comment ont été choisis les artistes sur cette édition ?

On fabrique la programmation par rapport à nos valeurs et à notre projet artistique. Dans un premier temps, nous cherchons à être le plus large possible en termes de genres. On est sur un festival éclectique qui peut plaire aussi bien à des jeunes qu’à un public familial. Le projet est de cibler des artistes rap comme des artistes reggae ou des artistes de rock, métal, de pop, d’électro. Ça, c’est vraiment un premier point. Bien évidemment, on essaye de se démarquer des autres festivals, de sortir un peu de ce côté artiste en tournée, de trouver des artistes qui vont faire que 2 à 3 dates en France, pour qu’il y ait toujours quelques artistes où on fait “wow” !

Ce qui est le cas finalement avec Electric Callboy ou avec Sum 41 cette année !

C’est le cas avec Electric Callboy et Sum 41, qui ne font pas beaucoup de dates cet été en France. C’est aussi le cas avec Sean Paul qui est assez rare dans l’Ouest de la France. C’est ce genre de petite pépite que l’on ne voit pas depuis longtemps. 

Le weekend de La Nuit de l’Erdre est très chargé en termes de festivals en France, avec les Eurockéennes ou le Main Square qui ont lieu en même temps. Comment avez-vous réussi ce pari de faire un presque sold-out ?

C’est toujours un défi de remplir un festival. Après, nous avons de la chance, car nous avons une communauté de fans du festival. La Nuit de l’Erdre est vraiment ancrée dans son territoire. Il y a un public de fans autour de toutes les communes qui vient au festival tous les ans. Pour ça, on a beaucoup, beaucoup de chance. En plus de cela, on a fait un gros travail de remplissage de jauge. Je pense que c’est un tout, c’est la programmation, c’est la communication, c’est les médias. C’est aussi important que le festival reste à taille humaine, je pense que pour cette raison, les gens reviennent souvent.

Tu as eu des coups de cœur dans la programmation ?

Cette année, j’ai bien aimé Zaho de Sagazan, c’était vraiment un chouette moment. Electric Callboy, impressionnants. J’ai bien aimé Sum 41 qui ont fait un show impeccable. Après, je n’ai pas vu beaucoup de concerts parce que je cours dans tous les sens (rires) !

Electric Callboy @ La Nuit de L’Erdre – ©️ Mathilde Baës
Chaque année, vous avez une charte graphique qui diffère. Comment a été pensée celle de 2024 ?

Déjà, il y a toujours des singes sur l’affiche. C’est notre mascotte au festival, le singe est là depuis de nombreuses années. On est attaché à cette mascotte depuis l’histoire du festival. Et surtout, on défend la préservation des grands singes dans le monde. Nous travaillons avec plusieurs associations pour financer certains programmes. Concernant l’affiche, on se pose, on se demande quelles vont être les tendances, les nouveaux courants, mais aussi ce qui nous plaît. À partir de là, on travaille deux bons mois sur les esquisses. Dès qu’on a l’affiche, on la décline pour nos différents formats.

Cette année est marquée par les Jeux Olympiques en France. Est ce que ça vous a créé  des difficultés ?

C’était aussi un vrai pari, ça. La plupart des questions ont été réglées entre novembre et janvier. C’était surtout compliqué concernant les personnels de sécurités. Nous travaillons avec une agence à Rennes et à Nantes, avec qui nous avons discuté dès la fin de la d’édition précédente. Un autre problème a été celui des toilettes, mais aussi des personnels de technique, de scène. Nous avons dû revoir ces thématiques plus tôt que d’habitude, et nous avons été rassurés à partir de janvier. 

Nuit de L’Erdre – ©️ Mathilde Baës
Que mettez-vous en place pour éviter des “temps morts” sur les réseaux sociaux, notamment après la fin du festival ?

Pour être présents, on met en place plusieurs dispositifs. Le premier, c’est ce qu’on appelle la “Tournée du camion”. On a un vieux camion de pompier de 1947 floqué La Nuit de l’Erdre, et on se balade dans les guinguettes autour de Nort-sur-Erdre et de Nantes. On organise des concerts, ce qui permet de promouvoir le festival dès le mois d’avril-mai, lorsqu’il commence à faire beau. Également, on organise aussi un tremplin avec des artistes de Pays de la Loire et de Bretagne. Ces dispositifs permettent de faire vivre les réseaux sociaux, d’attirer l’attention sur le festival. 

Quelques spécificités propres à La Nuit de l’Erdre ?

Déjà, nous cherchons à avoir le festival le plus éco responsalbe possible. Ça, c’est vraiment quelque chose qu’on a travaillé cette année avec trois gros points clés, notamment la mobilité. Il ne faut pas oublier que la première source de pollution dans un festival reste le festivalier, donc les transports. On a des gros dispositifs de trains qui sont en place, on incite au covoiturage avec des plateformes gratuites, et à l’utilisation du vélo. Sur place, on essaie de sensibiliser au tri des déchets. Également, on économise aussi l’énergie. Nous avons un partenariat avec Enedis qui nous permet de brancher, par exemple, le camping directement au réseau électrique, ce qui nous permet de ne pas avoir de groupe électrogène. En plus, c’est de l’énergie verte, donc de l’énergie recyclée à la base. Ce genre d’actions nous permet d’améliorer notre impact sur l’environnement, et c’est ce que nous voulons améliorer à chaque édition. 

Rémi @ La Nuit de l’Erdre – ©️ Laura Galland – @lauraglld_

À lire également