Du 4 au 7 juillet, proche de Nantes, La Nuit de l’Erdre bat son plein et propose une programmation éclectique de grande qualité. Retour d’expérience d’un festival qui sait composer avec les genres et les esthétiques musicales.
Des artistes rares en tournée
Alors que beaucoup de festivals tendent à se partager un grand nombre d’artistes, La Nuit de l’Erdre réussit le pari d’inviter des artistes rares en tournée en France. Pour preuve, Wolfmother, Paul Kalkbrenner et Robin Schulz, parmi les artistes programmés le vendredi, offrent au festival l’une de leurs uniques date en France cet été. Même idée pour Electric Callboy qui ne seront présents qu’à Nort sur Erdre et une semaine plus tard à Musilac. Pensées également pour Sum 41, en tournée d’adieu, qui offrent un show d’anthologie pendant près d’une heure et demie sur la scène Gorilla. Les titres qui ont fait les grandes heures du groupe, mêlés aux morceaux du dernier double album, permettent au public de se remémorer de grands moments passés à écouter les américains, tout en se créant de nouveaux souvenirs.
C’est peut tous ces éléments qui font le succès de cette nouvelle édition du festival, marquée par un quasi-sold out sur la totalité de l’événement. Le jeudi se démarque d’ailleurs par un grand soleil à l’ouverture des portes et, une heure plus tard, à l’arrivée de Santa sur la scène Maki. Cette dernière, connue pour son succès avec Hyphen Hyphen, tourne sur un grand nombre de festivals cet été, dont Solidays quelques jours auparavant. Elle est suivie par Tom Odell en ouverture de la scène Gorilla, à la veille d’une date au Main Square à Arras. Ce dernier, ami de Zaho de Sagazan présente le lendemain sur la même scène, aurait presque pu offrir une Symphonie des Éclairs comme il l’a fait au Zénith de Paris. N’ayant qu’une heure de set, il n’en sera rien. Le britannique jouera tout de même les plus grands titres de sa carrière et ceux de son dernier album Black Friday, en terminant avec un Another Love crié par les dizaines de milliers de festivaliers déjà présents.
Ils seront encore plus nombreux lors des shows de Gazo et de Marc Rebillet qui clôture une première journée plus éclectique que jamais. Éclectique, surprenant, sont des mots qui pourraient qualifier le set de l’américain qui maîtrise parfaitement le français. Drôle, percutant, jazzy par moments, l’artiste sait exactement comment embarquer son public lors de ses spectacles, toujours improvisés.
Quid des trois autres jours ?
Après une première journée plus intense que jamais, place au vendredi et aux spectacles de Silly Boy Blue, rencontrée à l’occasion. Le savoyard Saez captive avec ses titres, notamment son Jeune et Con que tout le monde a chanté dans une cour de lycée au moins une fois dans sa vie.
Le samedi, Julien Granel, artiste le plus programmé en France en 2024, offre un show tout en couleur, tant dans son look que dans son énergie. Caravan Palace, peu présents dans les médias, nous offrent un moment de rencontre avant de monter sur la scène Gorilla et de présenter un spectacle digne des grands moments de l’électro swing. Ils sont, en effet, les pionniers de ce genre avec Parov Stelar. Gossip, en tête d’affiche assumée, présente son dernier album Real Power. Beth Ditto, plus en forme que jamais, conquiert sans aucune difficulté Nort sur Erdre et termine sur un puissant Heavy Cross que l’on attendait en festival depuis bien trop longtemps.
Nul besoin de s’attarder sur le concert de Sean Paul, présenté la veille au Main Square. Tous imaginent l’énergie de ce spectacle que personne n’aurait imaginé voir. Et pourtant : c’est bien à La Nuit de l’Erdre que nous dansons sur Temperature et She Doesn’t Mind. Il laisse la place sur la scène Maki aux Electric Callboy, plus survoltés que jamais.
Pour terminer cette puissante édition du festival, The Hyènes et Olivia Ruiz ouvrent respectivement les scènes Maki et Gorilla. Claudio Capéo embarque avec ses titres bien connus des publics français, tandis que Yamé impose son statut de révélation masculine aux Victoires de la Musique. SDM et Bigflo & Oli, sans surprise, emmènent tout le monde sur leur passage, notamment les jeunes publics qui connaissent toutes les paroles sur le bout des doigts.
Pour terminer, Nothing But Thieves clôturent un festival marquant par sa qualité de programmation. Les anglais, présents également au Main Square la même semaine et à Glastonbury quelques jours auparavant, proposent une dizaine de titres tirés de leur discographie, notamment de leur dernier album, Dead Club City.