Ce jeudi 6 mars, Loreen a investi l’Olympia pour un concert où puissance vocale et mise en scène soignée ont tout fait pour transporter le public parisien. Lauréate de l’Eurovision à deux reprises, l’artiste suédoise a confirmé qu’elle n’est pas seulement une figure emblématique du concours, mais une véritable créature de scène, envoûtante et puissante.
Après deux premières parties mémorables (les américaines de Casey McQuillenet la représentante polonaise de l’Eurovision 2024, Luna), ont chauffé la salle, chacune dans leur style respectif. Puis, une petite demie heure après The Tower, tube de Luna repris en choeur par la salle, les lumières s’éteignent et la salle est plongée dans une ambiance mystérieuse. Un grand anneau de lumière, rappelant celui de Tame Impala en 2019 ou de The Weekend lors de son set à Coachella, surplombe la scène et laisse apparaîtretre Loreen, très lentement, sous les applaudissements légèrement du public avant le début de Jupiter Drive puis de Gravity.
Le concert a alterné moments planants et rythmiques plus marquées. Forever, l’un des derniers titres de la suédoise, suivi de Warning Signs, ont illustré son talent pour jongler entre douceur et tension dramatique, avant d’enchaîner sur Hate The Way I Love You, tout en retenue et intensité. Sans jamais se déplacer de son anneau, l’artiste transporte le public – ou du moins essaie, nous y reviendrons – dans un univers impressionnant. Loreen s’est faite remarquer avec sa voix et ses singles, sur scène, c’est une réelle créature de la nuit, sombre et imposante, qui nous fait face et nous emmène dans son monde.
Surprise lorsque sur Statements, Loreen intègre des éléments de Another Brick in the Wall de Pink Floyd. Puis, la deuxième partie du concert a pris une tournure plus immersive avec Dreams et Coming Close, avant l’incontournable Euphoria, commencé presque en acoustique avant de prendre une tournure plus habituelle. Le morceau, dans sa forme longue, transporte dans une succession d’émotions les personnes souhaitant entrer dans le monde de la chanteuse. Car, dans le public, certains auront probablement oublié qu’elle a plus de trois titres dans sa discographie : en dehors des classiques à venir, il est difficile de sentir une réelle effervescence, malgré un grand nombre de places vendues bien en avance. En parallèle, Loreen essaie tant bien que mal d’emmener le public dans sa transe, allant jusqu’à donner en amont le nom des titres à jouer, notamment lors de Tattoo. Déception, mais clairement pas due à l’artiste.
En rappel, Loreen est revenue avec Is It Love, au rythme très lent dans ses débuts et progressivement accélérer, avant de conclure avec Tattoo, également à l’introduction augmentée, titre qui lui a valu sa victoire à l’Eurovision 2023.
Une fin en apothéose pour un concert où chaque note, chaque souffle et chaque geste étaient porteurs d’une émotion palpable. Loreen, créature de la nuit, créature de la scène, aura tout fait pour dompter le public parisien, difficile à convaincre. Pourtant, nous retiendrons une espèce de transe et d’oubli de soi-même, captivés par une artiste qui donne tout sur scène. Dans quelques jours, elle sera au Transbordeur de Lyon : nous lui souhaitons une bien meilleure réception du public. En attendant, les places sont encore disponibles !