Sept ans après le décès de Chester Bennington, Linkin Park reprend la route dans un format inédit, avec une nouvelle chanteuse et de nouveaux titres. Retour sur une date marquante à Paris La Défense Arena le 3 novembre 2024.
C’est peu dire que le groupe américain Linkin Park était attendu. Quelques semaines après l’annonce de leur reformation avec Emily Armstrong au chant et d’une tournée internationale, le groupe poses ses valises à Paris pour un concert unique. Les 45 000 places qui composent Paris La Défense Arena ont trouvé preneur en à peine quelques minutes.
Exit les doutes quant au futur de Linkin Park sans leur chanteur phare, Chester Bennington. L’accueil mitigé et les questionnements sur le choix d’Emily Amstrong et le remplacement du batteur Rob Bourdon ont rapidement laissé place à l’émotion de retrouver un des plus grands groupes américains, plus heureux que jamais de fouler les scènes de nouveau.
Le groupe sait comment entrer sur scène : un flash et un son pesant accaparent l’intégralité de Paris La Défense Arena, avant que le groupe n’entre en scène sous les applaudissements nourris d’une foule qui attendait ce retour depuis sept ans. La dernière fois que Linkin Park a joué en France remonte à 2017, au Hellfest de Clisson, quelques semaines avant le suicide de Chester Bennington. Rien n’est comme avant dans le projet du groupe et qu’importe, Linkin Park reste une machine à tubes et un groupe provocateur d’émotions pour des milliers de fans à travers le monde. Le concert de Mike Shinoda à Rock en Seine en 2018 en était la preuve, les émotions partagées ayant eu raison du reste. À Paris, c’est la même. Pendant plus de deux heures, le groupe est ovationné, les titres s’enchaînent et sont repris comme un seul homme. La setlist composée à la perfection passe de moments calmes et émotifs (Somewhere I Belong, Crawling) à des moments presque enragés, Points of Authority, Lying From You à l’honneur. Emily crie, hurle les titres, ne cherchant aucunement à remplacer Chester (serait-ce même possible ?), plutôt à donner vie à cette nouvelle étape de la carrière de Linkin Park. Aisément, elle enchaîne les morceaux avec une force, une joie, mais surtout avec une complicité avec Mike Shinoda et le reste du groupe.
Aucun album de la longue discographie du groupe ne passe à la trappe bien que le mot d’ordre soit l’enchainement des tubes. La setlist est impeccable et les titres de l’album From Zero sorti cet année ne sont pas oubliés. Plus encore, ils sont mis à l’honneur autant par les artistes que par le public, The Emptiness Machine repris en choeur et en émois est la preuve aussi bien du tournant artistique que de l’acquiescement du public.
La musique est au coeur de ce concert au cours duquel le groupe ne s’attarde pas aux longs discours. Presque après chaque morceau, Emily et Mike remercient chaleureusement leur public, les deux s’essayant rapidement, amusés, au français. Le regard vers le futur, Chester n’est pas mentionné, mais est là, dans les coeurs et les esprits. Apothéose musicale avec les incontournables In The End et Numb qui ont marqué des générations entières de fans. Il est plus de 23h lorsque le groupe quitte la scène après de longues salutations et une phrase qui restera gravée dans les mémoires : « C’est une nouvelle ère qui commence ». En espérant que celle-ci dure le plus longtemps possible.