Hyphen Hyphen à Musilac - ©️ Pixeline
Vieilles Charrues 2023 - ©️ Romy Rycertz
Rechercher Menu

Hyphen Hyphen à Musilac : “On souhaite que les gens se reconnectent à leurs émotions”

Cloud Nothings au Primavera Sound : “Nous faisons ce qu’il faut pour que les choses bougent”

350.000 festivaliers aux Vieilles Charrues

Sombre Clair

Après un concert mémorable en 2019 sur la scène Montagne de Musilac, Hyphen Hyphen reviennent dans ce festival qu’ils aiment tant. Au cours d’une journée presque complète, la foule ne désemplit pas, cette fois-ci côté scène Lac. Quelques minutes avant leur concert, Santa, Adam et Line se confient à nous concernant leur tournée et leur album, C’est La Vie.

Comment vous vous sentez à quelques minutes de jouer de nouveau à Musilac, après un concert mémorable en 2019 ?

Line : Super bien parce qu’on a un souvenir assez incroyable de 2019. C’était la tournée de notre deuxième album, HH. On est trop fiers de venir défendre notre nouvel album C’est La Vie.

Adam : C’est clairement une des dates qu’on attendait le plus de cet été. On adore cet endroit.

Vous adorez cet endroit pour le lieu ou pour les souvenirs que vous y avez créé ?

Line : C’est l’esprit de ce festival qui est déjà super. Il y a aussi le lac, le cadre est incroyable.

Santa : Et souvent notre producteur de spectacle finit tout nu dans le lac. S’il le refait cette année, ça deviendrait une tradition. (Rires)

Adam : On fait souvent des paris avec lui. Ça s’est bien passé pour nous la dernière fois, les paris.

Hyphen Hyphen à Musilac - ©️ Pixeline
Hyphen Hyphen à Musilac – ©️ Pixeline
On vous a vu à Solidays et on a vraiment senti une rage de partager, avec un show assez dingue à ce niveau là  qui ne laisse aucun temps à l’ennui. Comment avez-vous créé ce show qui fonctionne aussi bien ?

Santa : Ça fait dix ans, depuis la sortie du lycée, qu’on tourne. On constate que de moins en moins d’artistes sont généreux sur scène. On a envie de compenser et que les gens passent un bon moment. On ne veut pas juste être sur scène et laisser l’impression qu’on s’aime trop.

Line : On essaie de faire en sorte que les gens se reconnectent à leurs émotions et vivent un réel lâché prise. La scène, c’est un partage en fait, un partage d’énergie. On donne beaucoup, mais on nous rend beaucoup.

Adam : C’est vrai qu’on a cette impression qu’il y a de plus en plus d’artistes qui se regardent eux mêmes et qui s’autokiffent. Et nous ça nous dégoûte un peu.

Santa : On a envie d’être dans un grand moment de générosité, qu’on donne tout, presque trop. Mais jamais trop. On est allé dans le public à Solidays, où on était porté clairement. C’était dingue ce qu’on a fait. On va le refaire ce soir à Musilac. On a trop envie de partager notre amour qu’on a de la musique. 

Hyphen Hyphen à Musilac - ©️ Pixeline
Hyphen Hyphen à Musilac – ©️ Pixeline
Sur Too Young, il y a ce moment avec les tambours. On ressent presque un cri de colère, mais aussi de joie. Quelle était l’idée de cette mise en scène ?

Santa : Il y a une forme de rage d’exister, d’être un groupe de rock. À Solidays, on était l’un des seuls groupes à performer, ce qui est pour moi une aberration dans la musique parce que c’est le fait de montrer qu’il y a une entente entre plusieurs coeurs qui donne un peu de un peu de baume au cœur des autres.

Adam : On nous a fait la réflexion en interview à Solidays, en nous disant qu’on était l’un des seuls groupes à être interviewés. La plupart du temps, c’était des personnes individuelles. 

Santa : Il y a une forme de rage en nous qu’on essaie de transformer joliment.

Vous avez écrit cet album en sortie de pandémie, en réponse à la pandémie aussi. st ce que c’est pour ça aussi qu’on se retrouve toute cette énergie et cette envie de partage, d’inclusion, comme comme s’il y avait plus de distance entre le public et la salle ?

Santa : Je suis tout à fait d’accord. C’était une vraie volonté de notre part, presque naïve, de croire que le monde allait changer et aller mieux. On est là pour ça.

Cet album, C’est La Vie, reprend cette idée de positivisme dans la musicalité, bien qu’avec des textes parfois un peu tristes. On y parle notamment de rupture sentimentale, de thématiques un peu plus tristes. Comment avez-vous créé ce paradoxe ?

Line : L’album s’appelle C’est La Vie, c’est une phrase qu’on s’est beaucoup dite entre nous ces dernières années. En fait, c’est un peu comme l’expression Crying on the Dancefloor, ça se ressent vachement dans l’album, il y a beaucoup d’ironie. Et surtout, ce qu’on veut dire, c’est ce qu’on dit dans Too Young, c’est que même si on est vraiment au fond du fond du trou, il y a quand même toujours une lumière, une main tendue vers nous et vers les autres. C’est ce qu’on veut dire aux gens : ça va aller.

Adam : Ça a toujours été notre leitmotiv dans tous nos textes et dans toute notre musique, même les textes les plus deep et les plus sombres. Il y a toujours une notion d’espoir.

Hyphen Hyphen à Musilac - ©️ Pixeline
Hyphen Hyphen à Musilac – ©️ Pixeline
Finalement, c’est comme dire que malgré les hauts et les bas, la vie continue. 

Santa : Il y a tout, il y a le « C’est la vie » que tu peux prendre dans la connotation de résilience. C’est une forme de constat qu’on ne peut pas lutter contre cette puissance qui nous domine à rester en vie.

Vous tournez beaucoup à l’étranger, notamment en Allemagne et bientôt aux États-Unis. Comment se passe la réception à l’étranger ?

Santa : En Allemagne, ils parlent beaucoup plus anglais. On sent déjà que la foule est plus ouverte à écouter les paroles.

Adam : La compréhension des textes est plus directe.

Santa : Et là, on va tourner aux États-Unis. C’est notre première grosse tournée américaine fin août, on a vraiment très très hâte.

Line : On avait joué à Central Park l’année dernière, c’était assez dingue, on est inconnu au bataillon là bas, et sur le deuxième refrain de Don’t Wait il y avait plein de gens qui chantaient.

Santa : Ils ont chanté au bout de deux refrains, ça nous a rassurés dans notre envie de conquête internationale.

Vous aviez déjà un public lors de ce concert ?

Santa : Non, même pas. Je pense qu’au contraire, les gens nous ont découvert et instantanément rechanté. 

Hyphen Hyphen n’est comme la plupart des groupes, il n’y a pas réellement de lead singer, sur scène, c’est vous trois, même vous quatre car vous êtes quatre sur scène. Comment avez-vous mis tout cela en place pour que tout le monde ait sa place ? 

Line : On a grandi et on s’est découvert avec la scène. On est très timides et la scène a été pour nous un espace de liberté, de libération, même des émotions, une sorte d’exutoire. Ça nous a aussi donné une place à chacun, parce qu’on a une personnalité et on s’exprime avec nos corps différemment. On se laisse de l’espace, on s’écoute, on joue ensemble.

Laisser un commentaire
À lire également