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Electric Callboy : La musique vient du cœur, la musique vient du travail.

Shake Shake Go : « Musilac est la première relation que nous avons eue avec la France »

Rencontre avec Rémi, responsable communication de La Nuit de l’Erdre

Sombre Clair

Comment vous sentez-vous à l’idée de jouer La Nuit de l’Erdre, dans une tournée de deux concerts en France ?

Kevin : C’est bon d’être de retour en France. D’habitude, les gens passent leurs vacances ici, maintenant nous y jouons notre musique. C’est un sentiment extraordinaire pour nous. Et même, la nature, nous avons des festivals en Allemagne qui se déroulent dans la nature, bien sûr, mais là, c’est autour de tous ces arbres, le cadre est splendide. 

Nico : D’habitude, en Allemagne, c’est comme si tout n’était que du béton ou de la poussière et qu’il n’y avait pas de nature. Ici, c’est magnifique.

Kevin : Et quand on joue dans des festivals en France, on fait partie d’un tout. Je me souviens de ce festival dans les rues d’un village, Musicalarue. Je me sentais vraiment bien, comme c’est le cas aujourd’hui. Je suis très heureux de jouer ici !

Electric Callboy @ La Nuit de L’Erdre – ©️ Mathilde Baës
Vous serez à Musilac la semaine prochaine. Ce festival est situé au bord du plus grand lac naturel de France. Comment le cadre affecte la façon dont vous appréciez votre spectacle ?

Nico :  Je peux te dire que lorsque tu as une journée de festival très pluvieuse, tu n’es pas dans un bon état d’esprit. Tu n’es pas dans la joie, tu dois vraiment gérer ton mood. Pour le public, c’est pareil, quand ils sont trempés, ils sont moins à fond. Ce sera quand même un bon show, certes. Mais c’est tellement plus cool, tellement plus agréable d’être sur scène quand le soleil brille ou se couche.

Kevin : Ici, nous avons un mobile home, par exemple. C’est très différent. Je veux dire, nous avons un algeco, mais nous avons quand même un mobile home, et il y a une piscine. Nous nous sentons très à l’aise. En plus, nous avons beaucoup de temps car nous jouons très tard ce soir. En fait, nous jouons demain (rires) !

Nico : Oui, nous jouons à 1h20 du matin.

Kevin : Les gens vont être très éméchés, voire ivres, et ils vont être à fond.

Electric Callboy @ Musilac – ©️ Bonjoursebas
Vous avez été considéré par la presse comme le « groupe le plus WTF du Hellfest 2023 ». Qu’en pensez-vous ?

Nico : Pour être honnête, je suis très honoré d’entendre ça, mais je n’ai pas envie de l’entendre. Ça me met une pression que je n’ai pas envie de gérer juste avant un concert. Je sais qu’il y a tellement d’artistes que je connais depuis toujours et que nous allons jouer avec eux.

Kevin : Comme Sean Paul ! 

Nico : Oui, comme Sean Paul, par exemple. C’est cool de savoir que les gens nous attendent et veulent nous voir, mais je ne veux pas avoir cette pression.

Kevin : C’est bien d’être dans une position où l’on est reconnu et apprécié pour son travail. Mais j’aime être conscient de ce qui se passe. Nous nous contentons de jouer notre musique et de la célébrer avec les gens, c’est à peu près tout. Bien sûr, nous avons remarqué que les tournées devenaient plus importantes, que les lieux devenaient plus grands. Mais au final, nous sommes toujours les mêmes gars de Castrop-Rauxel en Allemagne. Nous essayons de faire de notre mieux en France avec Sean Paul. Dans notre ville natale, dans nos discothèques, c’est avec cette musique que j’ai commencé à essayer de danser avec des filles, comme dans les clips, mais sans succès.

Nico : Je suis sûr que tu avais du succès !

Kevin : Eh bien, je suis très heureux qu’il n’y ait pas eu de caméras de téléphone portable.

Nico : En fait, Shakira a écrit Hips Don’t Lie à cause de lui.

Kevin : Exactement. A cause de mes hanches. Elle fait vraiment référence à mes hanches.

Electric Callboy @ La Nuit de L’Erdre – ©️ Mathilde Baës
Vous avez créé cette musique que vous appelez « electronicore ». Comment la décririez-vous ?

Kevin : En fait, nous n’avons jamais donné de nom à notre musique. Nous n’aimons pas les noms pour la musique parce qu’ils limitent, d’une certaine manière. La musique vient du cœur, la musique vient du travail.

Nico : Si on voulait mettre un nom à notre musique, je pourrais parler de liberté. La liberté !

Kevin : C’est très poétique.

Nico : Oui, c’est vrai !

Kevin : Oui. Pourquoi pas ? Mais. Oui, mais….

Nico : Il est confus maintenant (rires) !

Kevin : Bien sûr, avec un groupe de métal, on est censé créer de la musique métal. Mais que se passe-t-il si le musicien de métal se réveille et ne veut pas faire une chanson de métal ? Doit-il avoir un projet parallèle, monter un autre groupe ? Tu devrais être en mesure de faire ce que tu aimes. C’est ce que nous avons toujours fait. Au début, c’était un peu difficile parce que les gens se disaient, oh, vous essayez juste de faire de la musique métal, vous voyez ? Mais maintenant, nous avons la « liberté ».

Nico : On y est !

Kevin : Oui, la liberté de faire ce que nous voulons. Et les gens aiment toujours ça. Nous avons même fait une chanson de schlager allemand. Non, nous ne l’avons jamais fait. Mais sur le dernier album, Tekkno, nous avions cette chanson Hurrikan. C’est du schlager allemand.

Nico : Il faut rappeler qu’il y a tellement de groupes en ce moment qui font exactement la même chose. Pas d’une manière aussi fun peut-être, ou avec ce genre de robes que nous avons pour les vidéos, mais ils créent ou essaient de créer de nouvelles chansons tout en mélangeant différents genres. Il y a tellement de groupes qui font ça en ce moment. Bring Me The Horizon en est un exemple, ou même Falling in Reverse. Tout le monde essaie d’être plus unique et de ne pas créer de frontières. Il faut les briser, ces frontières.

Kevin : Je pense que les gens suivent ces groupes parce qu’ils acceptent que les artistes soient différents d’un jour à l’autre. Tout tourne autour de la musique, bien sûr, mais ils suivent aussi les personnes qui se cachent derrière la musique. Si tu aimes ce que tu fais, les gens sont ouverts à tes choix artistiques, même s’il s’agit du même groupe. C’est une bonne époque pour être musicien.

De plus, un événement aussi éclectique que La Nuit de l’Erdre permet de toucher un public plus large.

Nico : On se sent mieux accepté parce que cela n’a plus d’importance que ce soit un festival de métal ou un festival de musiques électroniques, on s’adapte et c’est tout. Comme l’a dit Kevin, c’est une bonne époque pour être musicien. Je ne sais pas si tu te souviens de Blurryface de Twenty One Pilots. Sur cet album, ils ont fait le tour de tous les genres musicaux qui existent sur notre planète. Je pense que c’est l’un des groupes qui m’a inspiré à faire ce que j’aime faire.

Kevin : Il y a quelques années, avec cette programmation, j’aurais été dans une position où j’aurais eu peur, mais plus maintenant. Regarde nos concerts à travers le monde, il y a tellement de gens différents. Ce ne sont plus les métalleux qui aiment les cris dans la musique. Il y a aussi des familles qui viennent avec leurs enfants, tout le monde est dans le coup. Enfin, pas tout le monde, mais beaucoup de gens qui n’écoutent généralement pas de métal. C’est plutôt cool, les publics sont encore là, et nous aussi.

Electric Callboy @ La Nuit de L’Erdre – ©️ Mathilde Baës
Vous avez sorti RATATATA avec Babymetal. C’est très intéressant, car vos deux signatures s’accordent parfaitement. Comment avez-vous travaillé avec eux pour créer cette chanson ?

Nico : Je peux te dire que c’était un travail difficile, bien que ce fut vraiment amusant. Nous avons beaucoup appris au cours de ce processus. Nous avons fait plus d’une vingtaine de versions différentes de cette chanson jusqu’à ce que nous puissions la finaliser. C’était difficile, mais c’était tellement amusant.

Kevin : Nous venons de la scène metal growl, mais Babymetal et Electric Callboy sont logiquement deux groupes différents. Et lorsque tu essaies de trouver un terrain d’entente, tu dois parfois prendre du recul par rapport à ta façon habituelle de travailler. Pour te donner un exemple, il y avait ce « foo foo » sur la chanson. Babymetal l’a édité, nous avons échangé des dizaines de mails en disant que nous n’étions pas sûrs de cet effet. Elles ont insisté pour qu’on le fasse, en disant que les gens au Japon adorent ça. Et que les Européens et les Américains allaient l’aimer aussi. Au début, on se disait que ça avait l’air bizarre. Mais maintenant, on adore ça. Les gens le chantent, nous aussi et ça correspond à la chanson. Comme Nico l’a dit, si vous travaillez ensemble à partir de deux perspectives différentes, vous devez prendre un peu de recul et trouver un terrain d’entente. Et c’est ce qui s’est passé, c’était cool.

Quelques derniers mots que vous aimeriez dire au public ?

Kevin : Oui, La Nuit de l’Erdre ‘est un endroit absolument incroyable. C’est la première fois que nous venons ici et nous sommes impatients. C’est un concert qui a lieu tard. En regardant la programmation, il y a cinq, quatre ou cinq ans, n’aurions pas pu nous attendre à en être là.

Nico : C’est ce qui est le plus fou. Merci de nous accueillir.

Kevin : Merci de nous donner l’opportunité de faire ce que nous aimons le plus au monde.

Nico : Je vous embrasse bien fort. Nous aimons les Français et vous êtes géniaux.

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