Près de 450 000 personnes se sont réunis sur la base 217 au Plessis-Pâté, pour la 89ème édition de la Fête de l’Humanité. Au programme : concerts, évidemment, mais aussi conférences et débats qui redonnent espoir.
Musique et engagements
La Fête de l’Humanité se distingue de tous les autres festivals de l’été. Sa programmation permet de voir ou de revoir certains des artistes qui ont rythmé la saison 2024, à l’instar de Pomme, déjà croisée à Rock en Seine ou à Solidays, de Shaka Ponk qui jouaient un mois auparavant au Cabaret Vert ou encore de Louise Attaque, présent sur énormément de rendez-vous de l’été, qui clôturent leur tournée devant des dizaines de milliers de personnes le samedi à l’Huma. Sans parler de Jain qui retournait Musilac lors d’une journée exceptionnelle.
Concernant cette dernière, son show et son émotion resteront dans les annales du festival. Sous un soleil couchant, l’artiste engagée dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles ne cache pas sa joie à l’idée de jouer pour la toute première fois au Plessis-Pâté, pour le plus grand bonheur de ses fans qui dansent et rient avec elle, notamment lors de Come, morceau sur lequel le public participe (non pas sans une pointe de fausses notes).
Calogero aussi a eu le droit à son coucher de soleil. En clôture du festival, il émeut avec ses titres engagés et chantés à la perfection. Aucun des textes n’échappe au public qui reprend 1987, Un Jour Au Mauvais Endroit ou encore l’indétrônable En Apesanteur. Avec un concert qui durera plus longtemps que prévu, c’est peu dire que l’Huma se souviendra de la venue du grenoblois. D’ailleurs, lors de sa présentation, on apprend que Calogero est un grand habitué du festival bien qu’il n’y ait jamais joué avant cette année.
Outre les nombreux concerts, l’événement se démarque par ses positions politiques et son public engagé. Il n’est pas rare de croiser, au détour d’un stand à la bière vendue 5 € maximum, un député de la France Insoumise ou encore du PCF, quand ils ne sont pas en conférence ou en débat – pour cette thématique, bien des articles se font le relais de débats houleux, parfois intenses, entre certains députés ou politiques, dont François Ruffin. La présence de Dominique de Villepin a également été un moment politique fort de cette édition.
Ambiance à l’Huma
Impossible de passer à côté de l’ambiance plus que positive de la Fête de l’Huma. Si bien des personnes viennent pour les concerts, ils sont peu nombreux à vraiment assister à plus de cinq à six de ces derniers. Compliqué en effet de ne pas craquer lorsque l’on voit une sangria vendue 1 € dans le stand du PCF du Gard, ou un karaoké organisé par Nina Drag’On au PCF du Nord. Ici, les festivaliers sont plus que des visiteurs : ce sont des acteurs de l’événement. Tantôt dans les allées à la recherche de leurs amis perdus, tantôt sur la scène ou accoudé à un bar à taper la discute aux serveurs, aucun ne s’ennuie vraiment ici.
On tourne la tête à gauche, Lucie Castets répond aux questions des journalistes à l’Agora. On tourne la tête à droite, le Village des médias indépendants accueille la presse engagée de la France et d’ailleurs. On regarde en face, l’allée est bondée de restaurants à prix accessibles : de quoi (re)découvrir le terroir français sans exploser le budget. On marche encore quelques mètres, on hurle « La retraite à 60 ans » avec les Vulves Assassines.
En fait, on ne sort pas de l’Huma comme on en vient. Le public repart avec de nombreux souvenirs, mais aussi la sensation qu’une meilleure société est possible, dans laquelle les gens sont souriants, sympathiques et engagés. Ce n’est pas pour rien qu’en 2025, le festival fêtera sa 90ème édition.