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Nation of Language à Rock en Seine : “Nous ne pourrions pas faire autre chose que de la musique”

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Sombre Clair

Une semaine après une touchante date au Cabaret Vert, Nation of Language s’empare du Domaine de Saint Cloud. Annoncés quelques jours avant le début du festival et en remplacement de Eyedress, le groupe conquiert une grande foule captivée, notamment par l’énergie du chanteur Ian Richard Devaney. À Rock en Seine, nous avons rencontré le couple sur scène et dans la vie.

Nous vous avons d’abord vu la semaine dernière au Cabaret Vert, et maintenant nous nous retrouvons ici à Rock en Seine. Comment vous sentez-vous à l’idée de jouer maintenant en France ? Au Cabaret Vert, vous étiez sur l’affiche depuis le début, à Rock en Seine, vous remplacez un autre artiste.

Aidan : Oui, nous avons été annoncés à Rock en Seine il y a quelques jours.

Ian : Nous aimons vraiment jouer en France. Les dates en France font généralement partie de meilleures dates de nos tournées. Il y a une énergie dans la foule qui est indéniable et qui fait que tu te nourris de ce qu’elle te donne en retour.

Aidan : Nous avons également joué à La Route du Rock à Saint-Malo au début du mois. C’était génial aussi. J’ai l’impression que ces trois festivals français nous ont donné beaucoup d’énergie. C’était vraiment bien.

Nation of Language @ Cabaret Vert 2024 – ©️ Lila Azeu
On dit de votre concert au Trabendo qu’il était extrêmement émouvant et captivant. Qu’en avez-vous pensé ? 

Ian : Dès que nous sommes sortis, on a senti dans le public que ce serait une soirée mémorable. Ce n’était pas un de ces spectacles où le public est très loin de vous. Il était juste là, et toute l’intensité et la passion étaient en face de vous. 

Aidan : Cela ressemblait à une sorte de conversation. Comme si vous leur parliez directement et qu’ils vous répondaient avec leurs chants, leurs danses et leurs applaudissements. C’était une belle communauté ce soir-là. C’était une belle communauté ce soir-là.

C’est après une écoute de Electricity d’Orchestral Manoeuvres in the Dark que tout a commencé. Quelle est l’histoire de votre groupe ?

Ian : C’est un des groupes que mon père jouait beaucoup quand j’étais très jeune, puis j’ai l’impression qu’il s’est écoulé un certain nombre d’années ou de décennies pendant lesquelles il n’a pas été joué autant. Je l’avais en quelque sorte oublié. Et quand elle est sortie, c’était à un moment de ma vie où j’écoutais de la musique punk simple et directe. Et cette chanson avait la simplicité et l’immédiateté de la musique punk pour moi. Elle parle d’énergie renouvelable, c’est de la musique simple, directe, rapide, avec une attitude et un côté tranchant, et je me suis dit que je voulais essayer ça. À l’origine, l’intention n’était pas de créer un groupe. C’était juste une sorte d’expérience. Je me demandais si je pouvais faire ça. Et ça a marché. J’imagine.

Aidan : C’est toujours le cas.

Nation of Language @ Cabaret Vert 2024 – ©️ Lila Azeu
Trois albums, soit une trentaine de titres en quatre ans… Comment tout cela s’est-il monté et comment avez-vous tenu le rythme ?

Aidan : Le fait que nous soyons restés enfermés, comme tout le monde, pendant un an et demi nous a aidés. Depuis que nous sommes revenus dans le monde réel et que nous jouons à nouveau des concerts, tout va très vite. Le deuxième et le troisième album sont sortis, ce qui semble être une succession rapide. Entre temps, nous avons joué à Paris de nombreuses fois, nous avons joué dans notre ville natale de nombreuses fois, et dans tant d’autres endrotis. Ces souvenirs sont empilés les uns sur les autres d’une manière qui semble parfois écrasante, mais d’une très bonne manière.

Ian : D’une certaine manière, je ne sais pas quoi faire d’autre de moi-même. Nous sortons d’une tournée et j’ai envie d’écrire de la musique, puis d’enregistrer cette musique. Nous sommes toujours en tournée maintenant, nous ne sommes jamais à la maison plus de deux mois d’affilée. Nous nous contentons de caser ces choses quand nous le pouvons, puis nous repartons sur la route et nous continuons à travailler. Heureusement, nous aimons tous les tournées et nous aimons enregistrer, donc nous n’avons pas l’impression de porter un fardeau. C’est juste ce que nous aimons faire. Et, et pour cette raison, c’est comme si, je, ce serait un étranger pour moi de m’asseoir et de me forcer à ne pas le faire. Je ne saurais pas quoi faire.

On dit de votre musique qu’elle traverse le temps, qu’elle est bourrée de références mais très ancrée dans son époque, que dites-vous de ça ?

Ian : Je pense que beaucoup de mes compositions sont inspirées par la musique moderne, mais nous nous tournons souvent vers des instruments qui datent du début des années 80, voire du milieu de la fin des années 80, début-90. Je pense que cela imprègne notre musique d’une certaine nostalgie, parce que les sons que nous utilisons sont similaires à ceux que l’on pouvait reconnaître à l’époque. Je ne sais écrire des chansons que pour moi-même aujourd’hui. C’est un peu comme les sonorités du passé avec une écriture moderne, j’imagine. C’est difficile à dire.

Nation of Language @ Cabaret Vert 2024 – ©️ Lila Azeu
On parle souvent de la musicalité de votre album, moins des textes de Strange Disciple. Pouvez-vous nous présenter quelques thématiques abordées ?

Ian : L’album parle de l’agonie et de l’extase de l’infatuation. Le personnage que nous avons créé et que nous représentons comme étant l’Étrange Disciple est une sorte de fou dévoué que l’on peut devenir lorsqu’on est épris de quelque chose ou de quelqu’un. Sur la pochette de l’album, il y a ce personnage vêtu d’un masque absurde qui représente à la fois la dévotion servile et l’absurdité du fait que lorsqu’on est tellement dévoué à quelque chose, on peut se retrouver à agir d’une manière qui n’a pas de sens pour soi ou qu’on ne reconnaît pas. C’est l’un des thèmes de cet album.

Comment vont se passer les prochains mois pour vous ?

Aidan : Il nous reste encore quelques semaines de tournée européenne. Nous partons en Italie demain, nous avons hâte à l’idée de continuer à faire ces concerts. Et puis, nous aurons un peu de temps libre. Nous allons nous remettre à écrire et ensuite…

Ian : …on reprendra la route ! En fait, avec Blonde Redhead qui joue aussi à Rock en Seine. Nous étions justement en train de leur parler au catering. Nous allons jouer aux Etats-Unis avec Blonde Redhead, c’est super excitant pour nous, je les aime depuis longtemps.

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