Une programmation digne des plus grands, un ciel bleu, des paysages uniques… Voilà quelques mots qui résument bien Musilac. Cette année, le festival aixois oscille savamment entre têtes d’affiches internationales et stars françaises attendues. Retour sur ces quatre jours de sourires et de musique à Aix les Bains, pour une édition qui relève tous les défis.
Quatre jours et un nouveau format
Musilac ne nous avait pas habitués à un format de quatre jours du mercredi au samedi. L’an dernier, pendant une édition de cinq jours, nous découvrions le festival pour la première fois un mercredi. Depuis plusieurs années d’ailleurs, le festival rompt avec sa tradition d’avoir lieu proche de la fête nationale. Un pari assez logique, évitant à l’événement de tomber en même temps que d’autres monstres de l’événementiel tel que les Eurockéennes ou les Vieilles Charrues.
C’est peut-être notamment ce qui permet à Musilac d’avoir une programmation aussi riche, et ce, dès le mercredi qui affiche complet (une première depuis plusieurs années à Musilac !). Les scènes Lac et Montagne nous ravissent avec des têtes d’affiche telles que les Arctic Monkeys, assez rares en France, ou Juliette Armanet et Lomepal, pour le coup bien plus présents mais qui font toujours plaisir à voir. Le cocktail est parfait pour attirer un public plus grand que le local, tout en satisfaisant les Savoyards qui n’ont ainsi pas à faire des centaines de kilomètres pour applaudir l’un des rois du rap français. Cette année d’ailleurs, lorsqu’on se fraie un chemin entre les bars, la restauration, les coins détente et les scènes, on entend parler anglais plus souvent que d’habitude. Musilac relève le défi d’attirer un public qui s’étend au-delà les frontières du département.
Quid des autres jours ?
Eh bien… C’est le même discours : Musilac ne lasse pas et joue avec l’éclectisme pour offrir une programmation qui plaira à tous types de festivaliers. Peu seront ceux qui aimeront tous les artistes, certes. Mais très nombreux seront ceux qui y trouveront leur compte, entre légendes du rock telles qu’Iggy Pop, Gojira ou Franz Ferdinand et stars accomplies comme Shaka Ponk et Indochine.
Concernant Franz Ferdinand, d’ailleurs, la formation nous réserve une surprise de taille ! Pour célébrer leur rencontre en 2019, dans ce même festival, Alex Kapranos, chanteur du groupe, invite sur scène la grande Clara Luciani ! Cette dernière n’était pas montée sur scène depuis plus de six mois, et attend un petit +1 !
Concernant Shaka Ponk, déjà croisés il y a quelques jours à Solidays et à La Nuit de l’Erdre, le cocktail fonctionne toujours aussi bien. Il faut moins de trois minutes pour que Frah se jette dans le public, ce dernier entrant en transe presque instantanément. S’ensuit pendant plus d’une heure une série de pogos, de titres repris en choeur et en sueur, sans parler de l’impressionnant circle pit suivi de près par cette reprise touchante de Smells like Teen Spirit de Nirvana.
Parlons des quelques claques que nous nous sommes prises. Déjà, Hyphen Hyphen. Sans surprise, comme en 2019, le trio déborde d’énergie et fait très bien comprendre aux milliers de spectateurs qu’ils sont là pour les contaminer. Pour Izïa, c’est la même chose. Première fois sur l’esplanade du lac, elle sait embarquer tout le monde avec elle pendant plusieurs intenses dizaines de minutes et quelques jours avant la polémique à Beaulieu-sur-Mer.
C’est sans compter sur la présence de tous les artistes que nous apprécions inlassablement, à l’image de Lewis Ofman. Habitué des scènes parisiennes, après avoir rempli l’Elysée Montmartre, comblant Solidays il y a quelques semaines et Rock en Seine en 2022, c’est aux États-Unis qu’il a tracé sa route ces derniers mois, notamment à Coachella et en première partie de Christine and the Queens. Il pouvait paraître surprenant de le voir à Musilac, surtout juste avant Indochine, mais nos petites oreilles et nos bassins ont été plus que satisfaits devant les titres Attitude et Move Me. On en redemande ! Pour clôturer les soirées, on peut également compter sur une programmation électro pointue, avec des artistes tels que Vitalic. Son show son et lumière, avec ses miroirs en côté de scène, envoûtent la scène Lac mais aussi le public grâce à des projections originales et prenantes.
Musilac, festival rock… Mais pas que
En fait, c’est ce savant mélange que Musilac arrive à proposer depuis tant d’années et qui lui assure sa réussite, bien qu’en 2022, nous étions surpris et inquiets face à une fréquentation baissant drastiquement. Parfois critiqué pour sa programmation « pas assez rock, c’est pourtant les origines », Musilac lutte pour combler tous les publics et atteindre une fréquentation raisonnable. C’est bien ces éléments qui ont fait sa force cette année, pour une édition qui réunit plus de 100.000 personnes. Chapeau bas au festival !
Pour cela, Musilac jongle avec une programmation intelligente. L’événement a su cette année encore proposer des artistes de tous les styles pour tous les publics, des plus jeunes aux moins jeunes, en passant par les familles. Nous prenons chaque année plaisir à retrouver dans le public d’anciens amis, toujours présents, et de danser avec eux sur l’esplanade du lac du Bourget.
Heureux de cette édition plus que réussie à tous les niveaux, sous un soleil de plomb, c’est le sourire aux lèvres que Rémi Perrier, à quelques heures de la clôture de l’événement, annonce les différentes réussites de cette nouvelle édition. Il arrive d’ailleurs avec une grande nouvelle : le festival sera de retour en 2024, du 10 au 13 juillet, et « deux têtes d’affiches sont déjà signées ».