OneRepublic à Bercy : la pop en apesanteur

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L’attente et le retour

Mardi 7 octobre 2025. Bercy affiche complet pour le grand retour de OneRepublic, en escale parisienne de leur tournée européenne “Escape to Europe”. Le groupe de Colorado Springs, mené par le prolifique Ryan Tedder, producteur et compositeur parmi les plus demandés de la planète pop (Beyoncé, Adele, Taylor Swift, rien que ça), n’avait pas foulé la scène parisienne depuis plusieurs années. Après un passage remarqué au Zénith en 2017 et quelques festivals estivaux, les revoilà en grande pompe à l’Accor Arena, devant plus de 15 000 fans impatients.


Leur dernier album, Artificial Paradise (sorti à l’été 2024), marque une nouvelle ère : plus électronique, plus introspective, mais toujours porté par ces refrains taillés pour les stades. Ce soir, le public français a rendez-vous avec une pop ambitieuse, sincère, calibrée pour faire vibrer. Et à l’heure où les lumières s’éteignent, Bercy retient son souffle : le voyage peut commencer.

One Republic @ Paris – ANOUK MARHOEFER

Ella Henderson, échauffement de luxe

Avant que les géants n’entrent en scène, c’est Ella Henderson qui a la mission d’ouvrir le bal. Et la chanteuse britannique s’en sort haut la main. Derrière son piano, sourire franc et voix puissante, elle transforme peu à peu la salle qui se remplit en un chœur participatif. Ses titres résonnent à merveille dans l’arène encore clairsemée mais pourtant bien remplie. Nous remarquons d’ailleurs que, si les gens campent au niveau des portes d’entrées, donnant une sensation d’accès compliqué à la fosse, cette dernière est encore tout à fait accessible, et le restera pendant le show. Les gradins tapent déjà dans les mains sur Ghost ou Let’s Go Home Together et les premiers rangs se lèvent. Pas de superflu, juste une sincérité désarmante et un talent brut : en une demi-heure, Ella Henderson parvient à faire décoller l’ambiance avec élégance, avant les vingt minutes d’entracte réglementaires.

One Republic @ Paris – ANOUK MARHOEFER

OneRepublic, un show total

Les lumières s’éteignent sur l’Accor Hotels Arena bien complète cette fois-ci. L’intro monte, le décor se dévoile dans un bain de LED et de pulsations. OneRepublic déboule sur scène avec Born, Ryan en haut d’une plateforme apparaissant sous les cris et les applaudissements : première claque visuelle et sonore de la soirée. D’emblée, le ton est donné : riffs tranchants, batterie précise, voix habitée et émotion bien présente. 

Le groupe enchaîne avec Feel Again et Kids, deux hymnes qui rappellent à quel point OneRepublic sait mêler émotion et euphorie. Sur Good Life, Bercy se transforme en chœur collectif, dans un registre déjà différent. Car l’éclectisme musicale, c’est bien ce qui définit le groupe, malgré une signature reconnaissable entre mille. Puis viennent RUNAWAY et Singapore, plus récents, où les nappes électro et les visuels futuristes projettent le public dans l’univers du nouvel album.

Lorsque retentissent les premières notes de Secrets, la salle chavire. Les téléphones s’illuminent, Ryan Tedder lève la main, et pendant quatre minutes, le temps s’arrête. La voix, pure et puissante, flotte dans un silence religieux avant l’explosion du refrain.

Sur Rescue Me puis Run, le groupe remet la machine en route. Les lumières dansent, le rythme s’accélère. Et lorsque Stop and Stare démarre, c’est la nostalgie qui prend le dessus. On replonge quinze ans en arrière, à l’époque du premier album. Les visages s’éclairent, les souvenirs remontent.

One Republic @ Paris – ANOUK MARHOEFER

Vient ensuite Artificial Paradise, pièce maîtresse du dernier opus. Scénographie léchée, écrans géométriques, ambiance planante : c’est une plongée dans la dimension la plus contemporaine du groupe. Puis, en contraste, Life in Color ramène une douceur lumineuse, un souffle presque acoustique.

Un peu plus tard, Ryan Tedder et ses musiciens s’avancent vers la B Stage, installée au centre de la fosse. Ambiance club, lumières tamisées. Tedder, guitare en main, s’adresse directement au public, glissant quelques mots en français et parlant de sa relation avec le chanteur de Coldplay ou de son amour pour le football, avant de lancer quelques ballons dans le public – pour une fois, ce sont les gradins qui recevront les cadeaux de la part des artistes, et d’enchaîner avec un medley de reprises : Halo (Beyoncé), Bleeding Love (Leona Lewis) ou encore quelques accords d’Rumour Has It. On ne s’y attendait pas, et c’est tout ce qui fait la puissance de ce live.

One Republic @ Paris – ANOUK MARHOEFER

Retour sur la scène principale avec Apologize, titre tant attendu et cité plusieurs fois par le groupe qui, tout au long du show, raconte son histoire. L’émotion est palpable. Le piano résonne, le public chante chaque mot, et Tedder laisse la salle s’emparer du refrain. Puis vient I Ain’t Worried, l’un des moments les plus festifs de la soirée : riffs funky, rythme sautillant, images de Top Gun: Maverick en arrière-plan, ambiance euphorique garantie.

Le final se dessine dans une ambiance presque EDM : Sunshine rayonne, Love Runs Out met tout le monde debout, I Lived fait vibrer les cœurs. Et puis, l’inévitable Counting Stars explose dans une déferlante d’énergie. Bercy devient une mer de bras levés, de voix unies.

En rappel, If I Lose Myself vient clore la soirée qui aura duré près de deux heures, dans une explosion de lumière, de confettis et de gratitude. Tedder salue longuement la foule, visiblement touché par la soirée.

OneRepublic a livré à Paris un concert à la hauteur de sa réputation : généreux, précis, humain. Chaque morceau a trouvé sa place, chaque émotion a eu son moment. Au sortir de Bercy, les visages sont éclairés par les sourires et les néons. On se dit qu’on vient d’assister à quelque chose de rare dans une salle mythique que le groupe n’avait encore jamais rempli. Reste à savoir quand sera la prochaine venue des américains sur le sol français : nous serons au rendez-vous ! 

One Republic @ Paris – ANOUK MARHOEFER
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