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On fait le plein de musique francophone aux Francofolies de la Rochelle

Fnac Live Paris : Le meilleur festival gratuit en Ile de France ?

Rencontre en vidéo avec Miel de Montagne

Sombre Clair

Le weekend du 14 juillet est depuis 35 ans synonyme de festival à La Rochelle. Pendant 5 jours, la vieille ville accueille plus de 100 000 personnes qui retrouvent ou découvrent des artistes de la francophonie, entre autres. C’est un festival à part, où les lieux de concerts sont séparés : il y a d’un côté la grande scène « JLF – Jean-Louis Foulquier », la scène de l’Horloge (gratuite) et un théâtre avec 3 salles (Verdière, Bleue et Grand Théâtre).

Les Francos en tant que média, c’est beaucoup une question de choix ! Qui voir, quand ? Pas mal d’organisation pour voir le début d’un concert et courir à la fin d’un autre, en espérant avoir une place. Côté festivalier, l’offre éclectique et à tous les prix (de gratuit à plus de 50€ l’entrée) permet de profiter de ses quelques artistes favoris.

Le festival a débuté mercredi, avec entre autres Angèle, -M-, Deluxe ou Hocus Pocus.

Vendredi

On démarre avec Hervé, vu il y a quelques jours au Fnac Live Paris où j’ai été un peu frustré par son set. Ici, le public est plus restreint ce qui lui permet de s’ouvrir, de montrer sa sensibilité et de nous raconter son histoire. Hervé est une boule de sensibilité brute, qui s’exprime par une musique puissante et tonique qui marche : le public est debout dès la fin du 1er titre.

Vient ensuite le groupe Minuit, composé en partie de 2 enfants des Rita Mitsuko. C’est dans un joli jeu de lumières que Simone Ringer, couverte d’un voile translucide, enchaîne chants et danses quasi lascives sur des titres 90’s. Dans la salle voisine passe Rony Alter, dont le style folk me rappelle Moriarty ou Emily Loizeau, agréable en pleine après midi.

Le jazzman si classe Hugh Coltman qui fait fondre le public avec son accent british rentre quasiment en transe tant il s’imprègne de ces sonorités jazz, blues et rock. Je retrouve ensuite Silly Boy Blue qui nous propose un set intimiste dans une salle trop peu remplie.

C’est Columbine qui ouvre les hostilités sur la grande scène JLF. L’ambiance est très bonne, le cadre magnifique. Je commence à apprécier un titre ou deux du duo rennais, particulièrement « Cache-Cache », heureusement sans auto-tune.

Vient ensuite mon premier dilemme du festival : musique de mon enfance avec la variété française de Renan Luce puis Coeur de Pirate ou bien la nouvelle vague avec Aya Nakamura  ? Je pense que 90% d’entre vous seraient allés voir Aya, je reste donc sur la grande scène !

Les groupies sont là, elles attendent depuis 8 heures devant les grilles et il fait encore 5 degrés de plus dans le public. Ici la sécu distribue les « Franc’eau », bouteilles TétraPak bien plus recyclables que les bouteilles en plastique : bravo les Francos ! D’ailleurs, les gourdes passent sans soucis et des fontaines à eau sont réparties dans le festival. Dès son arrivée, Aya Nakamura electrise son public en un regard. On la sent sûre d’elle, maîtrisant son set et le déroulant sans accroc, ni folies. Il ne se passe pas grand chose derrière les fans absolus.

A l’heure du coucher de soleil, Lomepal travaille le public qui est traversé de vagues d’applaudissements et de hourras, jusqu’au dernier rang des gradins. Conséquence de cette folle ambiance : la sécu extrait des dizaines de jeunes filles, parfois inconscientes, en sang, etc. Impressionnant. Même quelques voisins profitent du concert depuis leurs fênetres. J’accroche de plus en plus à cet artiste nouvelle génération. Il assume ses fragilités, ses traumatismes et les transmet dans sa musique, avec talent.

Intercalé entre Lomepal et IAM Syphonique, Di#se est visiblement impressionné par les dizaines de milliers de personnes chauffées à blanc. Malgré des soucis de micro, Di#se réussi brillamment à rallumer la flamme sur son dernier son, où il réussit un clapping.

Clou du spectacle, le groupe iconique de rap IAM s’associe avec un orchestre symphonique pour revoir son répertoire. Si sur le papier c’est une équation parfaite, je n’ai pas vraiment senti le côté symphonique du concert, qui reste génial. Au dodo maintenant, une grosse journée m’attends demain.

IAM – Symphonique

Samedi

Je suis très impatient de revoir Canine, mon coup de cœur du Fnac Live Paris. Le pont se fait bien avec IAM, entre symphonie et hip hop. La performance artistique (danse, lumières, etc.) et scénographique apporte beaucoup à la musique et au chant, c’est à voir en concert. Canine, c’est une vraie démonstration de Girl Power ; elles nous montrent (pour ceux du fond qui n’ont pas suivi) qu’un groupe de femme peut faire n’importe quelle musique, de n’importe quelle manière, avec ici beaucoup de réussite.

Changement de salle et de décennie avec Alain Chamfort, chanteur du titre mythique Manureva. Si c’est un monsieur en costume blanc de 70 ans qui arrive sur scène, on sent la fougue et l’envie de séduire d’un jeune de 20 ans dès qu’il commence à chanter.

C’est Broken Back qui accueille les festivaliers déjà très nombreux sur le port avec une folk réjouissante et entraînante. Suivent ensuite les L.E.J., qui vient de sortir son mash-up « Summer 2017 ». Le trio présente de nouveaux titres intéressants, avec beaucoup d’énergie. J’ai un peu moins accroché avec les pads lumineux qui servent de tambour.

Je profite d’un moment sans concerts pour aller découvrir les FrancOcéans, village pour enfants et adultes avec fanfares, jeux de société et de nombreuses sensibilisations pour la protection de l’océan. Seul point faible : c’est à un bon quart d’heure de la grande scène.

Pour moi l’été, c’est un coucher de soleil au bord de la mer – en Bretagne -, avec des potes, une musique chill et un apéro. Les Francos, c’est pareil, sauf que le pichet de 1,4L est à 15 balles et que la musique chill est en Live, maintenant avec Boulevard des Airs.

En plus d’offrir un album sympa et de bonnes performances scéniques, ils ont pas mal d’humour et d’autodérision, ça rajoute un vrai cachet au spectacle et de la complicité avec leur audience. On profite même en fin de concert d’une marée de flashes de téléphone et d’un duo avec L.E.J, top !

Bon, j’avoue que je n’avais jamais écouté l’artiste suivant, Soprano. C’était pour moi un rappeur genre auto-tune et insultes sexistes, pas trop ma came. Et ben j’ai été très surpris ! Son concert est au contraire une ode à l’amour, à la fragilité, au dépassement de soi : full valeurs.

Dimanche

Début de journée avec Kottarahsky qui propose un mélange de reggae et de jazz manouche un peu perché, sans chant. Je pense que ça passerait très bien dans un festival breton à 3h du matin, mais c’est moins évident à 15h sur le port.

Dans un tout autre style – c’est aussi ça les Francos -, Joyce Jonathan ouvre la scène du Grand Théâtre en première partie de Bénabar, qui fait preuve d’un bon humour sur scène et qu’Alexis HK rejoint pour un titre. J’ai pris du plaisir à réécouter cet artiste qui était il y a un peu moins de 10 ans dans mon MP3.

Cette fois-ci, je ne veux pas rater Cléa Vincent, rayonnante devant son public. Sa musique fraîche et son déhanché digne de Jessie Chaton des General Elektriks me donnent envie de la revoir en concert pour rester cette fois-ci jusqu’au bout. Une artiste à suivre !

A 18h30, je tente une option stratégique pour trouver de quoi dîner avant le retour à Paris. Manque de bol, il n’y a déjà plus de sandwiches dans l’enceinte du festival ! Seulement des hot dogs et frites pour les festivaliers et des stands burger, crêpes, fruits de mer assez cher pour les « VIP ». Devant l’entrée public, on trouve les traditionnels sandwiches raclette (pas fou à manger dans le TGV), burgers, wraps, etc.

On termine en beauté avec Flavien Berger qui nous entraîne avec brio dans une ballade électronique inspiré de Jean Michel Jarre, entouré de 5 danseurs mécaniques étonnants. Trouvant « qu’il est de bon ton de parler entre les morceaux », il nous offre quasiment une prestation de stand up de qualité. De très bonnes vibes habitent cette scène Verdière et c’est le cœur brisé que je sors avant la fin, pour prendre le train du retour.

Mes premières Francofolies de la Rochelle (car il en existe d’autres ailleurs) ont été une réussite. Le cadre est superbe, la programmation réellement éclectique et l’ambiance bon enfant et safe. Le festival est certainement un peu cher mais il offre l’occasion de choisir seulement les concerts qui nous intéressent. A voir si le pass pro peut être acheté facilement (accès illimité aux concerts pour 65€ par jour).

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