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Noé Preszow : “Les chansons peuvent servir de dialogue”

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Sombre Clair

Au détour d’un samedi ensoleillé à Musilac, non loin de son Ardèche de coeur, Noé Preszow fait la route depuis sa Belgique pour conquérir le public de la Korner, en plein milieu d’une journée plus que complète. Pour Esprit Festivalier, l’artiste revient sur ses musiques et ses combats.

Tu viens d’arriver à Musilac il y a quelques minutes, comment tu te sens ?

Noé : J’ai encore un peu mal au crâne, depuis Bruxelles la route a été longue ! Mais à part ça, je suis très content. Je suis impatient de monter sur cette scène. Je trouve la programmation super. C’est toujours agréable de savoir qu’on va pouvoir peut être jeter un œil à l’un ou l’autre concert.

Tu es un artiste très engagé. Les festivals sont des lieux où les publics ne connaissent pas toujours les artistes. De quelle manière ces événements peuvent permettre de passer des messages aux publics ?

Noé : Mes chansons parlent pour moi. Mes chansons, comme Juste Devant, sont claires. Sur scène, je présente un mélange de mes deux albums. Il y a des chansons soit plus intimes ou plus politiques qui sont au rendez vous. Parce que j’ai envie que sur un temps de concert plus court que d’habitude, les gens qui viendront découvrir comprennent à quoi ça ressemble. Et puis comme c’est un album et puis surtout une tournée qui comporte pas mal de moments rock, c’est très agréable à faire en festival, c’est vraiment très approprié. Mais voilà, j’ai organisé la setlist dans la forme et dans le fond en tout cas, ce sera clair. Et que s’il y a des gens qui sont pas d’accord avec ce que je chante devant moi au moins, ils sauront ce que je fais (rires) !

Sur la pochette de ton album, on te voit courir. Une certaine forme d’urgence ?

Exactement. Je trouvais que cette photo ressemble à ce que je chante, à ce coeur qui bat assez vite, à ces mots qui s’entrechoquent. Je cours après notre époque, après mon ombre. On me voit courir, mais l’ombre est importante. C’est aussi courir après l’auditeur, l’auditrice. Il y a aussi une certaine forme d’urgence de parler de l’époque d’aujourd’hui.

Concernant Juste devant : tu la joues ce soir, quelques jours après les élections législatives françaises. Sens-tu une nouvelle vibration concernant ce titre ?

Noé : C’est marrant parce que ça m’a effleuré l’esprit pendant la première question, parce que évidemment, j’y pense. C’est la première fois que je la joue depuis vos élections. C’est une chanson qui parle de la montée de l’extrême droite en Europe et on la joue partout où on va. Mais pour moi c’est important de la jouer à tous les concerts et en festivals aussi, même si forcément il y a des gens qui connaîtront les chansons, puis d’autres pas. Pour moi, les chansons peuvent aussi servir de dialogue, même si je suis clair et sans ambiguïté dans mon point de vue. C’est un “non” radical à l’égard de l’extrême droite, hier, demain toujours, il n’y a aucune ambiguïté. Il n’empêche que les chansons peuvent servir au dialogue. 

Noé Preszow @ Musilac – ©️ F.PESSIN
Tu as travaillé avec Leila Lachterman, qui a notamment fait certaines de tes premières parties. Quelle est l’histoire de cette collaboration ?

Noé : C’es une jeune femme à qui je fais des chansons depuis depuis l’adolescence. Elle n’a pas encore sorti ses propres chansons, même si ça ne saurait tarder. C’est pour ça que c’est encore un petit peu énigmatique pour les gens qui découvrent. Moi, je connais ses chansons qui sont aussi très très politiques justement. C’est quelqu’un avec qui je chante depuis l’adolescence, presque la fin de l’enfance. Quand il a été question que je fasse des vrais albums et d’être signé en label, pour moi, il n’était pas question d’oublier ça. C’était naturel de continuer certaines choses que je faisais déjà à l’adolescence, comme par exemple chanter avec Leila, qui est une chanteuse bruxelloise qui sortira bientôt ses propres chansons et qui seront très bien !

Qui est Charlotte ?

Noé : Je vais vous décevoir. On pourrait dire que c’est un personnage qui résume un certain nombre de personnes que j’ai perdu de vue peut être. J’ai perdu pas mal de vue les gens que j’ai pu connaître à l’enfance, à l’adolescence. J’ai gardé pas mal d’amitiés solides de l’enfance, mais en tout dans l’adolescence, j’ai perdu beaucoup de gens de vue. Alors peut être que ça crée des grands points d’interrogation comme ça qui me réveillent la nuit. Alors je dirais que Charlotte ressemble un petit peu tous ces visages perdus de vue.

Noé Preszow @ Musilac – ©️ F.PESSIN
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