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Les secrets des Fêtes du Bruit dans Landerneau et Saint Nolff : rencontre avec Baptiste, responsable communication

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Sombre Clair

Si les professionnels de l’industrie musicale sont des passionnés cherchant à faire vivre des expériences uniques, Baptiste Beauchamp est bien l’un deux. Depuis de nombreuses années, le responsable communication de Régie Scène, maison mère de nombreux événements, dont la Fête du Bruit dans Landerneau, dans Saint Nolff, propose de magnifiques événements en Bretagne. À quelques semaines de la version de Saint Nolff de la Fête du Bruit, Baptiste revient sur les événements jumeaux et nous livre les secrets de cet événement, qui devrait bientôt afficher complet.

Peux-tu te présenter, ainsi que ton rôle pour les Fête du Bruit ?

Je suis Baptiste, chargé de la communication des festivals Fête du Bruit, mais aussi de Régie Scène, la société productrice des événements, qui existe depuis 1996. La version de Landerneau est née en 2009. Nous avions déjà de l’expérience car nous nous occupons du festival Insolent de Lorient depuis plus de 20 ans. Plus récemment, nous avons créé le Raptown à Lorient et à Brest. Nous produisons des événements toute l’année, pas que des festivals, bien que ce soit notre activité principale. Dans cette structure, je m’occupe donc de la communication, mais sachant que nous sommes une petite équipe, nous faisons tous un peu de tout. 

Avec le succès de la Fête du Bruit dans Landerneau, pourquoi avoir décidé de créer en 2018 la Fête du Bruit dans Saint Nolff ?

Du 6 au 8 juillet 2018, le festival de Landerneau fêtait sa dixième édition. Nous souhaitions marquer le coup en proposant une double édition, sans avoir à dupliquer la Fête du Bruit dans Landerneau. La version de Saint-Nolff a été un franc succès, avec 45 000 festivaliers réunis et une programmation internationale, avec notamment Indochine, Macklemore, The Offspring, Simple Minds… C’était vraiment une belle édition. Vu ce succès, rapidement s’est imposée la question de l’après. On a concerté les autorités locales, les institutions et les festivaliers. Après ce temps de réflexion, nous avons fait le choix de repartir en 2019 à Saint-Nolff avec un format sur deux jours et une programmation un peu plus francophone. Cette année-là, nous avions Soprano, -M-, Bigflo & Oli (qui reviennent d’ailleurs en 2024 à Saint Nolff). 30 000 personnes étaient présentes, ce qui était un nouveau succès. Et puis, il y a eu les années COVID.

-M- @ Fête du Bruit dans Saint Nolff – ©️ Romy Rycertz
Des années forcément un peu compliquées pour les événements… Vous aviez déjà lancé la programmation, en plus. 

Tout à fait. Nous avons annulé la Fête du Bruit dans Saint-Nolff en avril 2020. On avait vendu des billets pour les Black Eyed Peas, les Dropkick Murphys, on avait même annoncé Roger Hodson de Supertramp, tu imagines ? Et puis rebelote un an plus tard, les événements de plus de 5000 personnes ont été annulés. Nous sommes revenus en 2022, on a réussi à reprogrammer les Black Eyed Peas. On a eu l’engouement post-Covid et un record de fréquentation. Il y avait vraiment une envie de retrouver les événements, les concerts, que ce soit du côté du public, mais aussi des équipes, notamment technico artistiques, des productions, des bénévoles… Il y avait vraiment cette envie de retourner dans des concerts, dans des festivals, de retrouver des moments de musique, des moments de vie, tout simplement. En 2023, nous sommes revenus à un format de trois jours à Saint Nolff. 53 000 festivaliers ont répondu présent. Cette année, nous sommes de retour avec trois jours. 17 000 festivaliers sont attendus par soir. Il reste des billets pour le vendredi 5 juillet, mais la billetterie est épuisée à 90 %. Placebo, Jain, SCH, The Hives seront présents.

Sur Landerneau, il reste des billets pour deux jours : le vendredi et le dimanche sont toujours en vente. 

Il va falloir faire vite, la Fête du Bruit dans Landerneau risque d’afficher complet aussi

Sachant que les versions de Landerneau et de Saint-Nolff ont lieu à un mois d’écart, comment travaillez-vous, sachant que lorsque Saint-Nolff a lieu, Landerneau est encore en production ? 

On ouvre un bureau à Saint Nolff la moitié de l’année. On a une antenne Nolféenne, à partir d’avril et jusqu’à la fin du festival, avec une chargée de production qui bosse avec nous sur ces mois-là. La maison mère reste à La Roche-Maurice, proche de Landerneau. Deux personnes sont au bureau, dont une régisseuse générale, Amandine, qui est un peu comme une cheffe d’orchestre qui gère l’aspect technique, les flux, qui chapeaute un peu tous les pôles. L’équipe de programmation, avec Joël et Arthur est également à La Roche-Maurice. Tout comme les services communication, du mécénat et des partenariats. On fait forcément beaucoup d’allers-retours, notamment pour les partenariats, la production, l’organisation…

L’aspect programmation est celui qui vient en premier. Par exemple, les négociations pour 2025 ont déjà commencé. Aux yeux du public, tout commence au moment de l’annonce des premiers noms, lorsque l’on lance notre billetterie autour des fêtes de Noël avec des pass promotionnels, que ce soit pour Saint Nolff ou pour Landerneau. C’est à ce moment que tous les pôles de production se mettent en place.

Les calendriers, pour le public, sont similaires pour les deux événements. Si l’on prend les autres événements sur lesquels Régie Scène travaille, comme pour Raptown, c’est très différent. Par exemple, nous venons d’annoncer les premiers noms de la prochaine édition qui aura lieu le 30 novembre 2024 à Brest, avec Heuss l’Enfoiré, Koba LaD, Nisha et bien d’autres… 

DAMSO – ROMY RYCERTZ – FDB STNOLFF 23
Certains artistes sont en commun entre vos deux éditions, mais c’est assez rare. Les publics des deux événements sont les mêmes ?

Certes, la première édition de Saint Nolff était une édition anniversaire, et nous avons continué. Mais je pense que les deux publics se sont construits respectivement pour chaque événement. Il y a des questions de territoire : Saint Nolff est en zone rurale, tandis que Landerneau est en zone urbaine. La conception et la production sont différentes, et il y a deux heures et demie de route entre les deux. Nous avons certains partenariats communs et certains partenariats plus locaux, ancrés sur un territoire. J’en profite pour saluer tous nos partenaires. Sans eux, nous ne pourrions pas avancer. Dans le cas des deux festivals, nous avons des publics assez locaux, majoritairement bretons et très départementalisés par événement. En clair, nous constatons qu’avec le temps, le public de Saint Nolff s’est largement identifié. 

La Bretagne est une terre de festivals. D’après toi, les festivaliers bretons participent à plusieurs événements ? 

C’est assez difficile à dire, ce serait intéressant que la région fasse une recherche sur ce sujet, mais en tant que festival, je n’ai pas ce recul chiffré. En tout cas, chaque événement a sa place, les propositions artistiques, de date et de cadre sont différents à chaque fois. Je n’ai pas la sensation qu’on se marche dessus entre festivals, car les propositions sont différentes, mais il faudrait une réelle étude pour en parler.

Qu’est-ce qui différencie les Fêtes du Bruit des autres festivals, qui rend ces événements uniques ? 

D’après moi, un bon programmateur n’invite pas seulement les artistes qu’il aime. Déjà, la programmation n’est jamais une science exacte. C’est une espèce de patchwork. Notre programmation se construit avec, déjà, l’écoute du public et des tendances musicales du moment. Également, nous souhaitons faire découvrir des choses que le public n’aurait pas forcément écouté de lui-même. Je me souviens, à Landerneau, le 14 août 2022, PLK monte sur la scène. Mes potes me parlent encore d’un artiste qu’ils viennent de découvrir sur notre scène, c’est Yungblud. Aujourd’hui, c’est un gros nom, mais à l’époque, c’était une réelle surprise. Mes potes n’en revenaient pas. Ces gens n’auraient pas découvert Yungblud sans cette soirée à Landerneau. Donc, il y a une importance d’être à l’écoute du public et de répondre à ses attentes, tout en poussant au maximum la découverte. Bien sûr, il y a des réalités économiques qui sont de l’ordre des tournées françaises, européennes et internationales. Par exemple et c’est un fait, il y a plus d’artistes qui tournent en juillet qu’au mois d’août.

JOK’AIR – ROMY RYCERTZ – FDB STNOLFF 23
Pour les indécis qui ne sauraient pas choisir entre les deux événements, qu’est-ce que tu pourrais dire pour les aider ?

Comme je disais, les deux sont différents. L’un est en centre ville et donne un accès direct aux commerces et aux restaurants, l’autre est en campagne et offre cette dimension plus “nature”. Le camping est beaucoup plus fréquenté à Saint Nolff. Les ambiances, par définition, sont donc différentes. Ensuite, les programmations sont forcément différentes, bien qu’il y ait des artistes en commun. 

En tant que responsable communication, que pourrais-tu dire aux festivaliers indécis concernant les Fête du Bruit, qui hésitent entre les deux événements ?

Ne soyez pas indécis trop longtemps (rires) ! Venez découvrir un festival qui a su rester, selon moi, à taille humaine, familial et intergénérationnel, notamment grâce à la programmation éclectique. À Landerneau, le site ne grandira pas, c’est techniquement impossible, donc on gardera toujours cet état d’esprit. J’invite les derniers indécis à nous rejoindre, avant que nous ne soyions complets !

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