Sad Night Dynamite, c’est l’histoire de deux amis de longue date qui ont décidé de prouver que Punk is not dead. La musique est leur meilleure arme et l’ont prouvé dans un premier album, Welcome The Night. Au Trabendo le 30 octobre, le public était massé pour les applaudir et danser avec eux.
Bug Eyed assure la première partie d’un concert très attendu. Le chanteur James Carvalho a tout d’un artiste accompli du haut de sa petite vingtaine. Une casquette de trappeur vissée sur le crâne, la cravate nouée au-dessus d’une chemise blanche à fleurs, le groupe transporte dans une énergie pop rock qui outrepasse tous les genres. Entre une voix à la Declan McKenna, un look à la Troye Sivan et un son rappelant de loin les débuts de Twenty One Pilots, le public fond en amour devant cette prestance d’une petite trentaine de minutes.
L’ambiance ne retombe pas après la traditionnelle pause entre les deux groupes et Sad Night Dynamite entre en scène. Après un intro qui met directement le ton – à savoir, le rock, la sueur et la rage, Archie et Josh, les deux compères de la ville de Glastonbury ont bien l’intention de retourner la petite salle, trop petite pour eux. On avait prévenu : la Boule Noire était un franc succès en 2022. Un album plus tard, les entrées du Trabendo se sont vendues comme des petits pains. Dès les premières secondes, le duo escalade les enceintes, mégaphone à la main, pour interpréter, si ce n’est scander, leurs différents titres. Demon qui s’impose comme l’un des titres phare du groupe, est joué très tôt, provoquant les premières sueurs et les premiers pogos du public. Ici, ça suinte et on en redemande.
Pendant une grande partie du concert, les lumières en fond de scène donnent une sensation d’ombres sur les artistes qui les transforment en silhouette. En même temps, c’est la musique qui trône : plusieurs de leurs titres ont été produits par Ben Ash, qui a également travaillé avec un certain Damon Albarn. La patte Gorillaz se retrouve largement dans ce set, mais aussi dans l’album Welcome The Night, sorti cette année. La setlist est une grande compilation de dix-huit titres, la plupart provenant de l’album ayant été joué pendant le concert. Pour cette raison, l’ambiance évolue progressivement pendant le concert, de la folie joyeuse du début d’album aux titres plus sombres retrouvés à mi-chemin de l’écoute. Pendant près d’une heure et demie, les artistes partagent chaque instant avec leur audience, s’essayant même au français : « comment tu t’appelles » à un petit garçon prénommé Victor, sur les épaules de l’un de ses parents quelques instants auparavant.
Musicalement, il y en a pour tous les goûts. Malgré une signature très personnelle très à l’anglaise et des faux airs de Gorillaz, les genres se mêlent et les titres ne se ressemblent pas. Le concert passe d’un rap presque latino à des sonorités orientales, en passant par une touche de new age et sans oublier le côté très psyché reliant tous les titres. La French Touch pourrait presque se retrouver dans la musique de Sad Night Dynamique, le puissant Wake Up, Pass Out rappelant sans plagier un certain Harder, Better, Faster, Stronger. Certains diront que les enchainements manquent de cohérence : nous préférons penser que la setlist a de quoi plaire à tous.
Les membres de Sad Night Dynamite imposent leur genre unique et leur culture très anglaise au public français présent en masse. Nul doute que ce groupe a encore un beau chemin à parcourir. Leur place pourrait tout à fait se faire en plein milieu d’une programmation de Rock en Seine ou d’événements de l’hexagone, à l’instar de Musilac ou des Eurockéennes qui donnent la part belle aux artistes de tous les genres. Les plus observateurs se rappelleront du set de Slaves aux festival du Malsaucy, en 2015. Encore une raison d’y imaginer Sad Night Dynamite…