Black Country, New Road – Un moment suspendu au Casino de Paris

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C’était l’un des grands rendez-vous d’une tournée européenne très attendue. Ce 12 octobre 2025, Black Country, New Road investissait le Casino de Paris pour une date unique à la hauteur des espérances.

Le collectif britannique, formé à Londres et révélé par ses premiers albums mêlant rock expérimental, post-rock et chamber pop, continue de réinventer la scène avec un live tout en nuances et en émotions. Trop rares en France, les six membres du groupe ont créé un moment qui fait du bien au coeur et à l’esprit.

Westside Cowboys : folk de velours et spleen électrique

En première partie, les Westside Cowboys ont livré une performance élégante et introspective. Leur folk tissé de cordes discrètes et de lignes de guitare mélancoliques a doucement enveloppé la salle, préparant le public à l’intensité presque jazz à venir. Dans le même état d’esprit que Black Country, New Road, ce groupe mélange les instruments et les rôles pour créer une magie rare en live, avant de terminer, tous derrière le même micro, tel quatre amis prêts à tout donner en musique et en joie.

Une setlist unique pour un public suspendu à chaque note

Les lumières s’éteignent, le silence se fait. Restent les applaudissements nourris à la vue de Black Country, New Road, montant sur scène. Dans un Casino de Paris quasi complet, salle parfaite pour ce moment, le public se fige. Pas un cri, nous pourrions presque dire que les téléphones se faisaient rares : ici, on écoute, on vit, on se laisse prendre par l’intensité de la musique aux sonorités jazz et aux morceaux durant parfois de longues minutes, suspendant tout le public. Le groupe entre en scène dans une obscurité quasi totale, sur « Downtown » de Petula Clark — un clin d’œil doux-amer qui donne immédiatement le ton.

Puis, sans un mot, le groupe enchaîne les premiers morceaux avec fluidité : « Two Horses », « Salem Sisters », « The Big Spin », « Socks », « Dancers » (dans une nouvelle version). Chaque titre voit les musiciens changer d’instrument avec une aisance quasi théâtrale : saxophone, violon, basse, claviers et même guitare folk s’échangent les rôles dans une chorégraphie silencieuse. Les trois artistes féminines du groupe s’échangent avec brio les micros, les pianos et les cordes, créant des moments suspendus. Nous aurions peut être aimé entendre quelques uns des titres chantés par ces messieurs, mais qu’importe : la force de BCNR, c’est aussi de savoir réinventer les setlists. 

D’ailleurs, la setlist de Paris diffère nettement de celle jouée deux jours plus tôt au Stereolux de Nantes, où « Nancy Tries to Take the Night » ou « Turbines/Pigs » étaient absents. À Paris, ces morceaux ont aisément trouvé leur place. Des titres comme « Forever Howlong » ou « Goodbye (Don’t Tell Me) » ont provoqué des frissons, tandis que le groupe rendait hommage à Big Star, l’un de leurs groupes préférées selon leurs dires (et nous comprenons pourquoi) avec une reprise habitée de « The Ballad of El Goodo ». Après un intense dernier morceau, « Happy Birthday » ponctué d’un « Free Palestine » scandé par Tyler, la soirée s’est conclue dans un élan inattendu mais galvanisant avec « One More Time » de Daft Punk, dans les hauts parleurs, comme pour nous faire redescendre sur terre après presque une heure et demie d’émotions et d’oubli de soi-même.

Deux ans sans être venus en France, certes. Espérons ne pas devoir attendre aussi longtemps pour partager de nouveau ce coup de coeur avec encore plus de personnes.

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