Pour sa 90ᵉ édition, la Fête de l’Humanité a battu tous les records. Avec 610 000 participants venus vibrer pendant trois jours, l’événement a connu un moment inédit : pour la première fois de son histoire, la billetterie a dû être fermée, affichant un gigantesque sold-out.
Mais l’Huma, ce n’est pas seulement un festival de musique. C’est un rendez-vous unique en son genre, où se croisent concerts d’exception, débats, militantisme, gastronomie, village du monde, et surtout une bienveillance humaine incomparable. C’est le seul événement capable de réunir toutes les générations, toutes les origines et tous les parcours de vie autour d’un seul dénominateur commun : le sourire, la bienveillance et la joie d’être ensemble.
Vendredi : la Boss Lady pour un opening de légende
Dès le premier soir, le ton est donné. La Grande Scène accueille Theodora, dont l’énergie solaire embarque une foule déjà compacte à 19h. Sitôt le concert terminé, on se laisse tenter par un détour génépi au stand savoyard avant de filer sur la scène Joséphine Baker, où L’Entourloop livre un live brûlant. Entre freestyles et beats survoltés, le public saute, slame, s’embrase : le week-end est lancé !

Sur la scène Zebrock, la ferveur est telle qu’il est presque impossible d’apercevoir Youssoupha, acclamé par une marée humaine impressionnante pour un vendredi. Pendant ce temps, la mainstage s’enflamme avec Meute, dont la fanfare techno galvanise chaque spectateur. Après un rappel euphorique, cap sur Orange Blossom, dont les sonorités envoûtantes enveloppent la foule d’un cocon aérien. La nuit se termine dans une transe collective, avec Kompromat, Ascendant Vierge et Manu Le Malin, qui transforment l’Huma en rave monumentale jusqu’au petit matin.
Samedi : la pluie n’éteint pas la fête
Le lendemain, même la pluie ne parvient pas à calmer l’ardeur des participants. Dans les allées bondées comme dans les fosses en fusion, l’ambiance reste à la fête. La journée démarre fort avec Dynamite Shaker, nouveau souffle rock qui secoue le public. Puis la magie opère avec Youssou N’Dour, qui fait résonner son intemporel « 7 Seconds » sur la Grande Scène.

Après une escale incontournable au Village du Monde, direction la scène Inter pour découvrir Sex Shop Mushroom. Devant la scène, les jeunes transforment la fosse en pogo général, rappelant l’énergie brute des années 90. 2025 est vraiment l’année qui confirme que le rock renaît avec éclat !
Les grandes têtes d’affiche s’enchaînent ensuite : Eddy de Pretto, Fianso, puis l’icône Patti Smith Quartet, qui captive des centaines de milliers de spectateurs. Au même moment, Bagarre livre l’un de ses derniers concerts, rempli d’émotion. La soirée s’achève en apothéose avec Cassius et Teki Latex, qui font danser la foule jusqu’au bout de la nuit.
Dimanche : un dernier toujours toujours émouvant
Le dernier jour s’ouvre sur une atmosphère presque irréelle, la Base 217 flotte dans une brume mystérieuse. L’après-midi, un moment d’exception retient toutes les attentions : La Haine – Jusqu’ici rien n’a changé est joué sur la Grande Scène, offrant une performance saisissante inspirée du film culte.

La suite oscille entre puissance et douceur : Adèle Castillon transforme l’espace en chorale géante, Hoshi réunit les familles, avant que la tête d’affiche finale, Gims, ne fasse voyager petits et grands à travers ses tubes. Le chanteur prend le temps de livrer un hommage bouleversant aux enfants de Palestine victimes des bombardements, marquant l’un des instants les plus poignants du week-end. Plus tard, une touche d’humour viendra conclure la soirée avec “La dernière” de Radio Nova, animée par Guillaume Meurice à l’Agora.
Une fête unique, un goût d’éternité
Quand les lumières s’éteignent, difficile de redescendre. Car l’Huma n’est pas un festival comme les autres : c’est une expérience à part, où la musique et l’humain se rencontrent dans un tourbillon de fête, de fraternité et d’émotions partagées. Dans un paysage musical en constante mutation, la Fête de l’Humanité reste une bouffée d’air frais, une preuve qu’il est encore possible de rassembler des centaines de milliers de personnes autour de valeurs simples et essentielles : l’amour, la solidarité, la fête.

Alors oui, le lundi matin, les corps sont fatigués. Mais au fond des yeux de chacun, brille encore une petite lueur, comme une fête de l’humanité intérieure qui nous rappelle que, malgré le contexte actuel, l’espoir et la joie demeurent.