Les 12, 13 et 14 juillet derniers, la Touraine vibrait le temps d’un weekend pour accueillir plus de 500 000 spectateurs venus acclamer les artistes de cette 19e édition de Terres du Son. Retour sur expérience d’un festival atypique.
Une petite programmation qui ne manque pas de puissance
Dès le vendredi après-midi, le camping du site s’est rapidement rempli de joyeux festivaliers, prêts à vivre trois jours de musique et de festivités sous une météo radieuse. À 17h, la prairie ouvre ses portes, et les nombreux festivaliers se pressent pour découvrir le nouvel écrin de cette 19e édition. Les amateurs de musique urbaine se dirigent naturellement vers la plus grande scène, Ginkgo-Biloba, pour vibrer au son de Bekar. De l’autre côté, Adèle Castillon enchante la foule avec ses hits et son énergie débordante. Enfin, alors que le soleil se couche, Big Flo & Oli enflamment les terres du Domaine de Candé avec un show inoubliable. Leurs titres phares, des plus anciens issus de leur premier album « La Cour des grands » à leurs derniers succès, combinés à leur charisme scénique, font de ce concert l’un des plus mémorables du week-end. Pour conclure la soirée, Feder, qui avait dû interrompre son set l’année précédente, revient en force pour offrir une première nuit mémorable aux festivaliers.
Le deuxième jour de festival voit se côtoyer familles, campeurs et fans impatients à l’ouverture du site, prêts à se laisser emporter par Jahneration ou encore pour découvrir Jozeph, dont la voix envoûtante et les mélodies transportent les spectateurs sous Le Chapiteau. Un peu plus tard, c’est la prestation de Disiz qui se distingue du reste de la programmation du samedi. L’artiste livre l’un de ses rares concerts de l’été, et l’apparition surprise et émouvante de sa fille sur scène pour son titre “Oh Madeleine” ajoute une empreinte touchante à l’ambiance déjà chaleureuse du festival. En fin d’après-midi, le concert de 2TH fait l’unanimité auprès d’un public éclectique, se terminant sur des milliers de « Je t’aime » entêtants. La nuit tombée, Gazo s’entoure de deux statues gigantesques aux yeux rouges vifs, hypnotisant la foule sur ses titres emblématiques, laissant ensuite place aux sonorités électro de Trinix et La Petite Fumée pour les festivaliers les plus endurants.
Le dernier jour de festival, le croisement des publics aux horizons divers est facilement perceptible. La programmation de cette journée mélange habilement métal, pop, musique urbaine et French Touch, créant ainsi une atmosphère unique. Sur la scène Propul’Son, mères et filles se tiennent enlacées, reprenant avec passion « Popcorn Salé » de Santa, l’ex-chanteuse du groupe Hyphen-Hyphen, qui éblouit par son talent à transmettre les fortes émotions de ses titres au public. Sur la grande scène, la fumée se dissipe pour révéler Luidji, dont les tourments sont rapidement repris en chœur par un public conquis par l’accord de ses instrus entraînantes et la sincérité de ses vers. La nuit tombe, et le duo Justice prend place pour clore le festival en apothéose, offrant un final mémorable à ces trois jours de concerts.
L’une des grandes forces du festival réside dans sa petite programmation qui ne manque absolument pas de puissance. On ne retrouve peut-être pas de stars internationales, mais la qualité des concerts proposés mérite amplement le détour. Contrairement aux plus grands festivals de l’Hexagone, à Terres du Son, il est possible de respirer et de profiter pleinement de la musique, même en front row devant les têtes d’affiche du week-end.
Un événement aux multiples facettes
Dans son écrin de verdure, Terres du Son se distingue par plusieurs aspects, faisant de ce festival un événement immanquable dans la région. Le savant mélange d’espaces gratuits et du site du festival, avec ses concerts à proprement dits, rend l’expérience des festivaliers des plus agréable.
L’ouverture de La Prairie en fin de journée (vers 17h-18h) laisse aux campeurs comme aux locaux le temps de flâner, voire de passer l’après-midi complète à l’Éco-Village. L’ambiance conviviale de cet espace permet de découvrir des initiatives locales et éco-responsables uniques. C’est également l’occasion de tester sa culture musicale à La Charcuterie Musicale dans une ambiance festive, ou, au contraire, de se reposer à l’ombre des arbres après une nuit endiablée. La scène du village offre aussi des découvertes musicales plus ou moins atypiques. Elle est adjacente aux espaces de restauration où l’on peut se délecter de fouets traditionnels ou végétariens, et satisfaisant ainsi toutes les sortes d’appétits.
Sur le site du festival, bien au-delà de la programmation, les festivaliers sont invités à découvrir des espaces uniques en leur genre. Le premier espace remarquable est une tente où résonnent des DJ sets électro-chill et techno tout au long de la soirée. Non loin de là, La Bergering attire tous les regards. Surplombée de sa boule à facettes, le public peut échanger des jetons pour participer à des jeux et scènes aussi loufoques qu’intrigantes. Une fois la nuit tombée, le ring central se transforme en boîte de nuit à ciel ouvert, offrant un univers parallèle au reste du site.
Du côté des plus courageux, c’est-à-dire des campeurs-festivaliers, l’ambiance est également au rendez-vous. En plus de la balade agréable qui relie le festival au site de camping (excepté dans le sens inverse où la montée peut être challengeante), les espaces de camping sont bien aménagés, ponctués d’animations conviviales et où il est possible de louer gratuitement des jeux de plein air pour patienter avant le début des concerts.
À Terres du Son, tout le monde trouve sa place : des festivaliers aguerris aux spectateurs en quête d’engagements responsables, en passant par les familles désireuses de passer un week-end loin de la routine. Outre sa politique d’engagement éco-responsable, sa programmation riche et ses espaces variés en font un événement véritablement unique. Le festival reviendra l’année prochaine du 11 au 13 juillet, pour une édition anniversaire qui risque d’être tout aussi marquante.
Photographie de couverture : Justice © Fabien Garou Photographie