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Parlor Snakes : “L’idée était de montrer notre côté Do It Yourself”

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Sombre Clair

Après une date marquante à Rock en Seine 2023, Parlor Snakes foule les planches du Petit Bain dans le but de présenter leur dernier album, Cut Shadows. Un album déjà en préparation lors de notre rencontre, il y a huit mois, derrière la Grande Scène du festival parisien. Le duo revient sur cet album, sur cette date, et sur leur manière de voir la musique.

Vous avez joué à Rock en Seine au mois d’août comment ça s’est passé depuis cette date ?

Eugénie : Depuis, nous avons sorti un nouvel album, Cut Shadows, le 19 avril dernier. Quand on s’est vus à Rock en Seine, nous étions dans les derniers derniers réglages de l’album. On a fait pas mal de promo et on a joué à l’Aéronef il y a deux semaines. Ce soir, c’est notre Release Party.

Vous avez un souvenir de cette date à Rock en Seine ?

Eugénie : Être sur un événement aussi important, aussi gros que Rock en Seine, c’est tout de suite très excitant. Il y a beaucoup de groupes qu’on adore, des groupes à découvrir aussi, même si on a pas forcément le temps en une journée, quand tu joues, de te balader pour voir des groupes.

Peter : On a eu le temps de voir les Yeah Yeah Yeahs, et un bout des Chemical Brothers. C’était impressionnant.

Eugénie : C’était un beau tremplin, un bel événement. On a joué devant du monde dans d’autres conditions que ce soir, c’était vraiment plaisant. De base, on devait jouer l’année d’avant avec Rage Against the Machine. La journée a sauté, et nous avec. On a donc bénéficié d’une reprogrammation en 2023. C’est pour ça que cette date a été un petit peu “out of nowhere”. Nous étions sur la production de Cut Shadows. C’était très cool de faire ce concert, bien qu’il soit arrivé assez longtemps après la sortie de Disaster Serenades.

Parlor Snakes – @Jonathan Kluger
Ce soir, la date est différente, vous êtes en format Release Party au Petit Bain. Qu’attendez-vous de cette date ?


Eugénie : Bien jouer (rires), bien chanter, faire découvrir au public notre nouvel album, nos nouveaux titres. Les Release Party sont toujours un peu stressantes car tu joues en tête d’affiche devant beaucoup de gens qui te connaissent déjà. Personnellement, je trouve que ça fout plus la pression que de jouer à Rock en Seine. Forcément, certaines personnes te découvrent, d’autres te connaissent déjà, il y a une pression, mais elle est très différente. On est contents, mais aussi personnellement, un peu stressée. 

Vous avez sorti au mois d’avril Cut Shadows, album que vous avez travaillé seulement vous deux. Quel était le projet de cet album ?

Peter : On a travaillé pendant le confinement, on était tous les deux au studio, on a commencé comme ça. On a intégré des boites à rythme, beaucoup plus de claviers aussi. C’était bien de travailler à deux, de se concentrer, de passer des soirées studio. Ça a pris un peu de temps, c’est toujours un long travail d’écriture et de production. À la base, c’était juste un EP de quatre morceaux qui était prévu. 

Eugénie : Nous nous sommes rapidement dit que nous voulions sortir un deuxième EP, puis on s’est rendus compte que ça faisait un album (rires). C’était bizarre, Disaster Serenades est sorti, le COVID est arrivé, donc on a tourné avec un an plus tard, ce n’était plus aussi actuel. Il y avait moins l’excitation de jouer de nouveaux morceaux. Il fallait que l’on reste créatif et qu’on écrive des nouvelles chansons qui sont celles de Cut Shadows maintenant.

Vous décrivez Cut Shadows comme un “rock plus ambiant, avec des sonorités froide”. À l’époque, vous parliez d’une envie de créer un album concept, avec une histoire racontée. Avez-vous réussi ce pari sur Cut Shadows ?

Eugénie : Je pense que c’est quelque chose de différent dans le sens où tu sais jamais vraiment ce que ton album va raconter avant que les morceaux soient mis les uns après les autres et que tu aies conceptualisé une pochette. C’est là que tout prend sens. Mais sinon, ce n’est pas du tout conscient comme processus. Bien sûr, on ne voulait pas refaire ce qu’on avait déjà fait. Donc, à chaque fois qu’on allait vers quelque chose qui nous paraissait peut être un peu similaire à ce qu’on avait fait, on a recherché la contre allée. C’est lié à notre processus de création, d’être tous les deux avec nos instruments, des machines. Forcément, ça allait déjà dans une autre direction, de par la manière dont on était au studio tous les deux.

La plupart de vos idées sont arrivées aussi par rapport à cette impatience de sortir un nouveau format. Ça a permis aussi de créer au fur et à mesure du temps de nouveaux titres qui y ont fait ce format aujourd’hui ?

Eugénie : On a toujours très rapidement eu envie d’écrire des nouveaux morceaux, c’est pas qu’on se lasse rapidement de nos chansons…

Peter : Souvent quand on crée, on essaie en live. Nous avons déjà joué certains de ces titres en live, ce qui nous a permis de faire des changements à l’enregistrement. Dès qu’on a un peu de temps, on essaie d’écrire. Même pour cet album, on a écrit pas mal d’idées bien qu’il faille faire des choix. 

Eugénie : Je pense qu’on a une trentaine de morceaux inachevés. Forcément, tu zappes car tu passes à autre chose, une nouvelle idée arrive, tu dois faire des choix. Ce soir, on va jouer Cut Shadows dans sa totalité, mais on a aussi une petite surprise quand vous avez un morceau qui donne très peu de temps, qui n’est sur aucun album.

Vous avez également sorti City Burns avec son clip. La musique et la vidéo semblent s’accompagner parfaitement, sans que ce soit une lyric video, avec son côté psyché. Quelle est votre relation entre la vidéo et la musique ?

Peter : Si on avait le budget, on ferait des clips de films ! Mais les gens regardent de moins en moins les clips. C’est quelque chose pour teaser à un moment concret. J’aime beaucoup les clips, j’en regarde beaucoup, souvent avant même d’aller écouter en streaming, mais c’est vrai que la vidéo a perdu de sa viralité avec l’ère du streaming. 

Eugénie : J’ai des grands souvenirs de clips, mais c’est vrai que le streaming a un peu tué la vidéo. 

Peter : Je préfère trouver une bonne idée et faire quelque chose qui corresponde à notre univers.

Eugénie : Ce n’est pas évident parfois de trouver une bonne idée qui coûte pas cher et qui soit réalisable. Et c’est vrai que sur City Burns, on avait pensé à une lyric vidéo d’ailleurs. Mais forcément, ça ne peut pas être juste ça.

Dans ce titre, la voix d’Eugénie se mélange parfaitement avec l’instrumental. Voyez-vous la voix comme un instrument de musique ? 

Eugénie : Surtout comme un instrument ! C’est un instrument à part entière qui raconte une histoire. Oui, c’est peut être l’instrument que l’on entend le plus, qui va permettre de retenir une chanson, on chante rarement la ligne de basse d’une chanson, bien que ça puisse arriver parfois. On aime bien quand la voix est dans le mix, pas comme dans la chanson lorsque la voix est mise en avant et les instruments sont surtout des accompagnements. 

Votre autre clip, 100 Miles from the Shore, donne une idée de boucle, avec des plans alternatifs qui reviennent presque indéfiniment, comme une grande ambiance.

Peter : C’était un peu l’idée, comme une sorte de grande boucle comme on l’entend avec les claviers dans ce morceau. Nous voulions reprendre visuellement ce que l’on entendait. Notre album, d’ailleurs, s’écoute en boucle pour bien l’appréhender, pour bien entrer dedans et découvrir de nouvelles choses à chaque fois.

Eugénie : L’idée était également de montrer ce côté Do It Yourself, un peu comme l’album avec son côté artisanal, faire avec nos idées, nos moyens du bord et que ça serve bien la chanson.

En étant au cœur du processus, seulement vous, autant musicalement que visuellement.

Eugénie : Pour le coup, sur cet album, c’est vraiment ça. On n’a pas eu d’autre intermédiaire dans le processus de création. Après, pour la sortie et la distribution, oui, c’est bon, ça peut le faire nous même.

Peter : C’est bien d’avoir le contrôle sur tout.

Comment ces titres s’inscrivent dans l’histoire globale de cet album ?

Eugénie : Pour moi, City Burns est l’un des derniers morceaux que l’on a enregistré et que j’ai chanté. Je me suis tout de suite dit que ça alalit être le premier single. Je ne sais pas pourquoi, il avait un truc particulier. J’adore tous les autres titres, le single n’est pas forcément ton titre préféré, mais souvent il apparaît très clairement. Et pareil pour 100 miles from a shore, je voulais absolument qu’on sorte ce titre là parce que je l’adore et que je trouve qu’il amène vraiment quelque part, à un endroit vraiment différent de ce qu’on a fait précédemment. Les morceaux s’inscrivent assez naturellement. La tracklist est toujours un peu un casse-tête.

Qu’est-ce qu’on peut souhaiter pour le futur de Parlor Snakes ?

Eugénie : Plans de dates, des dates à l’étranger aussi, ce serait super !

Peter : Des passages à la radio aussi si c’était possible !

Eugénie : On a quelques passages radio cool, il faudrait que ça soit en playlist également.

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