La promesse de Paris est Têtu est belle : proposer un festival de musique, de tables rondes et d’échanges autour du magazine Têtu, en fin de saison des festivals, les 21 et 22 septembre dernier. Dans une période où le nombre d’actes LGBTphobes a augmenté de 66% entre 2017 et 2018 (Sos-homophobie, 2019), ça fait du bien de voir un festival ouvert, accueillant et safe pour les 4 000 festivaliers.
Samedi : première journée de Paris est Têtu
Si la couleur LGBTQ+ est claire, je m’y sens très bien en tant qu’hétéro cis, le public est adorable et l’ambiance très bon enfant, inclusive et tolérante. Le samedi, c’est Hyphen Hyphen (un groupe découvert en 2011 au Rock’n Solex, nostalgie !) qui a particulièrement su entrer en symbiose avec le public, entre Voyou et Chloé. Je n’ai pas eu la chance de participer à cette première journée du festival Paris est Têtu, étant au live de 2 Heures de Perdues au Bataclan.
Dimanche
Alice et Moi
J’arrive donc dimanche, sous une fin d’averse, pour aller voir une de mes chouchou : Alice et Moi. La signalétique pour accéder au festival Paris est Têtu est quasi inexistante et je me fait avoir comme beaucoup en rentrant dans l’hippodrome alors qu’il faut en faire le tour. Je cours un peu et réussi à arriver tout juste au premiers accords. Si les activités (projection, débat, etc.) ont commencé à 15h, le public est assez clairsemé et il faudra toute l’énergie de l’artiste parisienne pour le réchauffer. Son sourire, son pep’s et son talent font le boulot et le public est à fond quand résonne « J’en ai rien à faire », le titre explosif.
Le village du festival
Je profite ensuite du changement de scène pour découvrir le village, qui serait top par beau temps mais qui souffre pas mal des conditions météo. Le lieu éphémère appelé Jockey disque dispose d’un bel espace vert pour chiller et d’une scène sur la terrasse du premier étage, communiquant vers la salle de Voguing et des soirées electro. Il y a de nombreux transats, des stands de bouffe qui ont l’air bon mais qui sont assez cher (15 € pour sandwich + side…) et 3 bars répartis sur les 2 étages. Il y a donc presque tout pour passer un bon moment ! Seulement, le manque de monde et la pluie font un peu tomber l’ambiance.
Au niveau « pro », le stand VIP de Paris est Têtu est très clairsemé, les loges sont partagées entre certains artistes et l’absence d’espace presse (et d’accès en devant de scène, etc.) m’oblige à garder tout mon matériel sur moi et m’empêche de faire des photos proche des artistes : la jeunesse du festival pardonne tout à fait ces quelques zones d’ombre.
The Pirouettes
Vient ensuite sur la grande scène le duo The Pirouettes, tout en rose pour l’occasion. Un rayon de soleil vient illuminer leur set un peu scolaire, devant – à vue d’œil – 750 à 1 000 personnes. Ils présentent leur nouveau titre sympa et c’est aux premières notes de l’Escalier que le public montre franchement son plaisir d’être là.
Initiation au Voguing
Dès la fin du concert, je fonce vers le salon où une démonstration de Voguing par Mother Steffie « Nikki » était déjà le centre principal d’attraction entre les 2 concerts précédents. C’est trop cool de voir plein de personnes très différentes se rassembler autour de cette manière de marcher avec beaucoup de style, sous le son de DJ Lilipop. On est clairement dans l’esprit du festival : à taille humaine, bon enfant, sans jugement et fun !
Corine
L’hippodrome d’Auteuil retourne 30 ans en arrière quand Corine – fille de ta région- déboule sur scène et enchaîne les titres, du dansant au WTF. Il fait nuit mais la chanteuse du sud à la chevelure d’or réveille son public parisien, avec une invitée surprise : la DJ Barbara Butch !
Suite du festival
Viendront ensuite Kiddy Smile -en DJ set- que j’avais découvert avec plaisir au festival Fnac Live, peut être même plus pour ses chorées que pour la musique; puis Arnaud Rebotini qui clôturera ce festival. Pour rentrer chez soi, il faut avoir de la batterie ou une lampe torche car les 10 minutes de marche jusqu’au métro se font dans le noir.
J’ai finalement participé seulement qu’à une petite partie du festival Paris est Têtu. Si l’organisation souffre de quelques défauts de jeunesse; l’ambiance, la qualité des artistes et intervenants est indéniable. Le festival promet et j’ai hâte de voir ce que donnera la seconde édition !