Il fait plus chaud sur l’esplanade d’Aix-les-Bains, bordée par les reflets turquoise de son célèbre lac. Dès les premiers pas sur le site, une chose est claire : ce soir, les styles vont se percuter de plein fouet. L’électro fiévreuse de DJ Snake côtoiera la pop sensible de Julien Doré, le groove disco-funk de L’Impératrice croisera la folie punk des Wampas. Mais c’est aussi ça, Musilac : un espace où tout peut cohabiter, et souvent avec beaucoup de magie.
Blacks Plants lance la journée côté scène Korner
La scène Korner accueille comme chaque jour le vainqueur du tremplin Musilac. Il est 16h quand Black Plant débarque, visiblement déterminés à honorer leur place. Les jeunes Stéphanois balancent un rock nerveux, tout droit sorti de Sheffield en 2006. Les riffs cinglent, la rythmique claque et leurs influences britanniques se font entendre dès les premières mesures. Ça sent bon les Arctic Monkeys de la grande époque !

Adèle brille, Katerine régale
La température décline doucement quand Adèle Castillon monte sur la Mainstage. Visage radieux, voix douce mais assurée : la pop française a trouvé sa nouvelle égérie et le public le lui rend bien.
À peine le temps de respirer qu’un personnage haut en couleur s’invite sur scène… déguisé en Reine d’Angleterre, Philippe Katerine débarque sur la scène Lac. En quelques minutes, le voilà en slip, chantant “Nu”, comme aux JO de Paris 2024. On pourrait croire à une blague, mais c’est tout sauf creux : entre absurdité joyeuse et tendresse candide, Katerine enchaîne les titres, joue avec le public, et sème une énergie impossible à décrire. Les rires fusent, les sourires s’installent. Loin des commentaires Facebook désobligeants, les préjugés fondent comme une glace au soleil. C’est barré, c’est brillant, c’est parfaitement lui.

Le marathon commence : beats, riffs et décharges d’adrénaline
Le soir tombe et Musilac s’accélère. Sur la grande scène, L’Impératrice transforme l’esplanade en dancefloor géant. Les grooves élégants, mi-disco mi-électro, résonnent jusque sur les bords du lac. Les corps dansent, les regards pétillent !
Mais côté scène Korner, changement d’ambiance. La fosse est déjà bondée quand les Wampas arrivent. Didier Wampas débarque comme une tornade, micro à la main, sourire en coin. Le public est à lui en moins de deux chansons. Il saute dans la foule, chante avec les enfants, s’invite au cœur de la plateforme PMR. On n’est plus dans un simple concert, on est dans une célébration. Du rock brut, généreux, instinctif, comme on en voit peu.

DJ Snake met littéralement le feu
Retour à la Mainstage, où les fans de pop attendent leur moment. Julien Doré entre en scène avec son look impeccable et son déhanché millimétré. Il enchaîne ses classiques, joue avec le public et livre un concert doux et élégant. Évidemment, son titre « Le Lac« , chanté ici à Musilac, prend une tout autre dimension…

Il est 23h passé quand les lumières s’éteignent, les basses grondent. Une chaleur soudaine surgit des flammes mais aussi de la fosse. DJ Snake fait son entrée à Musilac ! Dès les premières notes, le public part en vrille. « Turn Down For What », « Disco Maghreb », « Lean On » : les tubes s’enchaînent, les pogos explosent, les malaises aussi. Snake fait monter des fans sur scène, harangue la foule et comme à son habitude, termine son set par un immense wall of death qui pourrait bien entrer dans l’histoire de Musilac comme l’un de ses plus gros pogos.

En quittant le site, on croise des festivaliers essorés mais émerveillés ! Musilac a réussi un bel équilibre pour cette deuxième journée. Chacun a trouvé son moment de grâce et tout le monde est reparti avec des souvenirs plein la tête… et les jambes en compote.