Dark Light

Pour son tout premier concert dans une « petite » salle depuis sa deuxième place à l’Eurovision en 2023, Kaarija se prépare à monter sur la scène du Backstage By The Mill. Retour sur une expérience musicale hors du commun et plus proche que jamais de la Finlande.

Kaarija, c’est ce bonhomme aux manches vertes découvert lors de l’Eurovision en 2023. Il n’avait jusqu’alors jamais joué en France, bien que son succès dépasse les frontières de la Finlande. Angleterre, Allemagne, Nord de l’Europe… Kaarija est partout, enchaîne les collaborations (Joost Klein, Tommy Cash…) avec des artistes internationaux. Un passage par la France était toutefois de rigueur. Le succès est tel que, plusieurs mois avant le début du concert, la billetterie est sold out. Il y a fort à parier que l’artiste au style inclassable, passant avec facilité du rock à la pop ou à l’électro, aurait pu remplir une Boule Noire, au moins. 

Dans la salle voisine au Moulin Rouge, c’est l’effervescence. En plein milieu de la foule, nous entendons parler anglais, français, mais aussi finlandais. Huchahhei est le premier titre joué. Comme beaucoup des morceaux de ce concert, nous ne comprenons pas vraiment ce que ça veut dire, mais nous sous-entendons une manière très personnelle de dire bonjour. Aux platines et aux instruments, trois personnes très similaires physiquement assurent de créer une ambiance très particulière : celle d’un côté très décalé et à la fois très cohérent avec l’univers de Kaarija. D’ailleurs, celui-ci sait très bien comment interagir avec son public, malgré son anglais approximatif qui lui colle si bien à la peau. Une fan du premier rang lui offre un soutien gorge en bonbon qu’il ne tardera pas à mettre. Si son technicien refuse de l’aider, le public le fait sans aucune pression. C’est aussi ça, la magie des petites salles. Pas de crash, jamais loin de l’artiste, on rentre en cohésion avec son monde, on en fait partie.

Les titres s’enchainent et bien que certains ne soient pas encore connus du grand public, l’effervescence est de mise. Les pogos ne tardent pas, les moments forts sur scène non plus. Sur l’un des titres les plus connus de l’artiste, Ruoska, Elena Vikman monte sur scène pour un moment d’anthologie à mi-chemin entre le hard rock et la techno. Une ambiance qui peut également rappeler Electric Callboy rencontrés à La Nuit de l’Erdre. Kaarija rappelle bien évidemment que son album, People’s Champion, sort le 11 novembre 2024. La plupart des titres à découvrir en fin d’année sont joués, dont le très puissant Sex = Money qui rappelle les heures les plus sombres de Little Big. Ce n’est pas surprenant de retrouver Tommy Cash en collaboration sur It’s Crazy it’s Party. Bien que ce dernier ne soit pas présent ce soir, le public sait très bien reprendre les paroles de celui qui sera au Trabendo de Paris le 26 novembre. 

Il faut attendre la fin du concert pour entendre les titres les plus connus de Kaarija, à commencer par Trafik, l’une de ses dernières créations en collaboration avec Joost Klein, représentant néerlandais de l’Eurovision 2024. Le titre, à l’imagine de la discographie, est fou dans son ambiance et se retranscrit parfaitement au Backstage By The Mill. Kot Kot est un autre de ces moments décalés et puissants. Le public reprend une sorte de danse des canards avec les mains, dans la sueur d’un pogo effréné. Final d’anthologie avec le tube de l’Eurovision qui, bien qu’il ait cédé face à Loreen, reste dans les mémoires : Cha Cha Cha est repris en choeur, ou plutôt en yaourt, les paroles étant en finlandaises. 

Kaarija offre une claque musicale et jongle entre les genres. Plus que ça, il remet au goût du jour une culture finlandaise trop peu connue par chez nous. Pourtant, des artistes comme The Rasmus ou Lordi ont su démontrer au fil des années. Sans parler des plus célèbres encore Nightwish ou Darude. Kaarija suivra t-il la même trace que ces artistes ? Dans tous les cas, on espère le revoir bien vite sur les terres françaises. 

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