Dans la catégorie artistes musicalement inclassables mais extrêmement solaires, nommons Kazy Lambist, présent le 8 octobre à la Cigale dans le cadre de sa tournée internationale. Surprises, émotions et joie contagieuse se mêlent dans un concert mémorable.
Avant d’accueillir le montpelliérain devant une salle comble où il est difficile de circuler, trois courtes premières parties se succèdent – tous des amis de Kazy Lambist avec qui il a collaboré. En premier lieu, Amouë, jeune chanteuse lilloise qui sera présente au MaMA Festival quelques jours plus tard, presque au même endroit. D’ailleurs, certains se rappelleront l’avoir vue sur la scène du Bastion au Main Square en 2024. Jeune pépite en devenir, comme les A-Vox, révélation du festival d’Arras il y a quelques années ? Quelques instants plus tard, Théo Filius s’empare de la scène et envoûte avec ses sonorités électro-pop et son chant proche de celui d’un certain Kazy Lambist.
Notons également le passage du déjà connu Courrier Sud, que l’on retrouve en featuring sur le titre Many Lives de Kazy Lambist. L’artiste signé chez Allo Floride ouvrait déjà, il y a quelques mois, l’Olympia de Bon Entendeur. Que du lourd ce soir pour Kazy Lambist !
D’ailleurs, ce dernier ne se fait pas attendre. Exit les vingt ou trente minutes réglementaires entre les premières parties et l’artiste. Les lumières s’éteignent et laissent place à de gros stroboscopes bleus, presque aveuglants, cachant l’arrivée toute discrète de Sabrina, sur la droite de la scène, à la basse. Une manière de surprendre et de lancer très progressivement le mythique Headson, l’un des premiers succès de Kazy Lambist. En plein milieu d’un imposant fond de scène créant une porte colorée, l’artiste arrive, vêtu de sa tenue de scène intégralement en argent, la même que l’on retrouve dans le clip Moda Disko sorti fin juin.
Les titres s’enchaînent rapidement devant un public plus qu’intergénérationnel, preuve que le style éclectique et inclassable de Kazy Lambist parle à tous et à toutes. Le chanteur prend la parole juste avant son grand classique Annecy. Ce morceau est dédié à ses grands parents savoyards, mais aussi à son lac préféré : le lac d’Annecy, on l’aura compris. Mais qu’est-ce qu’il est beau, ce lac !
Kazy Lambist rejoint son synthétiseur pour Duke City et la basse sur The City, un autre titre à l’ambiance différente, tant musicalement que dans les choix de lumière sur scène. L’arche de fond de scène, rappelant légèrement celles de Khruangbin cet été à Musilac, une fois de plus, apparaît éclairée d’une nouvelle couleur, créant une ambiance unique à chaque fois.
Cette porte semble même disparaître sur The Essential, titre qui rappelle tout le pouvoir de la voix aux faux airs d’Etienne Daho du chanteur, qui monte sans difficulté dans les aigus. Woody, choriste, a une place importante pendant ce concert et le prouve sur Nirvana.
Les tubes Doing Yoga et Somebody To Love laissent place à So Many Lives, en duo avec Courrier Sud qui rejoint une nouvelle fois la scène sous les applaudissements de l’intégralité de la Cigale. Mustang fait l’unanimité, mais est raccourci pour laisser place à Moda Disko, titre phare du nouvel album de Kazy Lambist sorti le premier jour de l’été 2024. D’ailleurs, pendant ce morceau, l’artiste surprend et se jette à corps perdu dans les premiers rangs du public pour danser avec des fans exaltés. Pour les rangs les plus éloignés, l’énergie est la même : chaque centimètre de la Cigale est comblé.
On You fait partie des titres les plus attendus. Woody se place au centre de la grande arche d’arrière scène pour créer des jeux d’ombres mettant parfaitement en valeur sa silhouette dansante, accompagnant l’énergie contagieuse de Kazy Lambist et de Sabine à la basse, le tout dans une ambiance rouge de lumières qui suivra jusqu’à la sortie de scène des artistes, copieusement applaudis de longues minutes. Retour final pour interpréter le puissant Afterall, l’un des morceaux les plus dansants avec ses notes prononcées d’électro. La symétrie des synthétiseurs, de Kazy et de rejoint par un saxophoniste sur l’ultime morceau, Be Yourself, est parfaite. Applaudissements nourris pour les quatre artistes qui, avant de quitter définitivement la scène, annoncent revenir à l’Olympia de Paris le 28 mai 2025.
Les billets pour la Cigale ont été vendus plus de trois mois avant le concert. Nul doute que Kazy Lambist recevra le même succès lors de son passage sur la mythique scène parisienne.