Les groupes australiens ont belle réputation ces dernières années, les fans de Courtney Barnett et de Tame Impala peuvent en témoigner. Dans leur ombre, un groupe fait son petit chemin international et rend visite aux Parisiens lors d’une date mémorable au Trabendo, le samedi 5 octobre 2024. Retour sur l’expérience lumineuse d’un concert de Pond, un soir froid à Paris.
Sortir heureux
Polyvalence : voilà un mot qui décrirait parfaitement le style de Pond, entrant sur la petite scène du Trabendo de Paris, qui accueillait quelques jours auparavant les Crystal Fighters. La taille de la scène ne permettra pas d’apporter la touche psyché des grandes dates, mais qu’importe : on sait qu’au Trabendo, on trouve les pépites pas assez reconnues en France, malgré leur immense succès international (100.000 followers sur Instagram, rien que ça).
Malgré la sortie d’un album, Stung!, le 21 juin 2024, c’est avec un titre de Tasmania que la formation australienne entre sur scène. Et quel choix : Daisy est un morceau extrêmement progressif offrant une entrée mémorable devant une foule déjà conquise. Les protégés de Tame Impala (et oui, on retrouve sur certains titres la patte de Kévin Parker, ancien membre du groupe, à la production) font le show pendant plus d’une heure trente avec seize titres tirés de toute leur discographie.
On le sait bien, au Trabendo, le public est toujours à fond. Le groupe l’a très bien compris et transmet son énergie solaire du début à la fin. Le deuxième titre de la setlist, (I’m) Stung et également deuxième titre du dernier album, rappelle toute la force de l’un des groupes rock-psyché les plus influents de la planète. Les lumières de la salle illuminent la présence scénique de Nick Allbrook, actuel lead singer du groupe. Rappelons-le, Pond est une formation en perpétuel changement, avec de nombreux membres ayant contribué à la réussite du projet, un peu à la manière de Fleetwood Mac. Nick saute de partout sans jamais paraître essoufflé et attire le public dans sa danse de bonheur. Plongeons-nous dans Sweep Me Of My Feet, en plein milieu de la setlist, imaginons les jeux de lumières et l’énergie magnétique de ce chanteur charismatique, qui n’hésitera pas à partager quelques mots avec son public à la fin.
Après une première sortie de scène largement nourrie d’applaudissements, Pond revient pour emporter le public une dernière fois avec Hang a Cross On Me, puis avec l’extrême fédérateur Don’t Look At The Sun Or You’ll Go Blind qui rappelle les rythmiques infinies d’un LCD Soundsystem en pleine forme à Rock en Seine.
D’ailleurs, serions-nous réellement surpris de (re)découvrir ce groupe au Domaine de Saint-Cloud ? Quelques années auparavant, leur acolyte Kevin Parker from Tame Impala était tête d’affiche du rendez-vous parisien, au même titre que LCD Soundsystem en 2024. Tout aficionado de la programmation de Rock en Seine sait que Pond y aurait toute sa place. Rêve de programmation à la sortie d’un concert mémorable pendant lequel le public s’oublie dans la danse ? Il est encore trop tôt pour le dire.