Sombre Clair

C’est la première édition d’un festival qui risque bien de perturber. Le groupe Deluxe, originaire d’Aix-en-Provence, ville hôte de l’événement, a rêvé longtemps de monter cet événement qui a eu lieu les 14 et 15 septembre. En amont du festival, nous avons échangé avec Pépé, saxophoniste du groupe.

Comment vous sentez-vous dans le groupe quelques jours avant le festival ?

On a très très chaud, c’est un gros événement. En même temps, on est super excités, on a super hâte. C’est un projet qu’on a en tête, puis depuis assez longtemps, qui devient vraiment concret, là, dans quelques jours. On est super contents et ça va être un grand moment pour nous, et on espère pour le public.

Deluxe @ Super Moustache Festival – ©️ Cleps
Depuis combien de temps le festival est dans vos esprits ?

Ça fait au moins six ou sept ans. On en parlait même il y a très longtemps, sans se dire “tiens, on devrait faire un festival un jour”. On disait un peu ça en l’air il y a dix ans, mais c’est vraiment devenu concret il y a peut-être six ans. C’est progressivement devenu concret dans notre tête et on a tout mis en œuvre pour que ça se fasse. On a rencontré les bonnes personnes, à faire une programmation qui nous plaît. 

Le groupe Deluxe a commencé à Aix en Provence. C’était important pour vous d’y implanter le festival ?

C’est ça l’idée, on voulait faire quelque chose chez nous, là où on a commencé à faire de la musique, dans la rue. Ça avait du sens pour nous aussi car on trouvait qu’il manquait d’un événement comme ça sur Aix. La ville était d’accord et avait envie de faire un événement comme ça. Ça tombait bien, on s’est super bien entendus. Ils nous ont ouvert les portes de la ville pour faire notre festival.

Super Moustache Festival – ©️ P.I.L.O.U
Dans la programmation, il y a des artistes comme Bigflo et Oli qui sont programmés ou encore Mezerg. Comment avez-vous réfléchi à la programmation ?

Ça n’a pas été simple de faire la programmation. On avait plein d’idées. Évidemment, on ne peut pas tout faire la première année, c’est aussi pour ça qu’on aimerait bien revenir les années suivantes. On a mis quarante ou cinquante artistes qu’on voulait faire sur notre festival. Certains étaient disponibles, d’autres non. On les a contactés via notre boîte de tournée, Cartel Productions, avec qui on travaille aussi sur l’événement Puis comme toujours, tout s’est fait avec des propositions, des offres.

Bigflo & Oli @ Super Moustache Festival – ©️ Boby – @odieuxboby
De quelle manière vous vous êtes impliqués dans la production de l’événement ?

On a tout fait, on a tout pensé. Bien sûr, on travaille avec beaucoup de gens qui sont très compétents, qui nous ont aidés à mettre tout ça en place et qui ont eu beaucoup d’idées avec tout ça. Ils sont tous hyper positifs. Mais c’est Deluxe qui organise et qui chapeaute cet événement. 

Super Moustache Festival – ©️ Boby – @odieuxboby
C’est un format que vous voulez répéter dans le temps ?

Bien sûr, tous les ans ! C’est toujours pareil, tout va dépendre de la réussite de cette année. Il faut que ça fonctionne, il ne faut pas qu’il y ait de pépins. Il y a tellement de paramètres en fait qu’on n’imagine pas. Un festival, c’est une énorme machine. On était artistes et producteurs de nos tournées et de nos albums. Mais monter un festival, c’est vraiment la première fois. C’est un boulot de dingue ! Alors ça ira mieux les deux années suivantes parce qu’on aura bien dégrossi, ça va rouler beaucoup plus facilement. Mais c’est vrai que pour une première année, c’est un immense projet. 

En plus, vous le cumulez avec votre propre tournée, on vous a croisé cette année au festival Au Foin de la Rue, et l’an dernier au Palm’Fest, pour ne citer qu’eux. 

C’est ça. Et en plus de ça, on prépare notre prochain album (rires) ! 

Ah oui, donc pas beaucoup de temps libre en fait !

On essaie quand même d’avoir un peu de temps pour se reposer, car sinon on ne tiendrait pas. Mais on bosse beaucoup, ouais ! On bosse énormément. On finit notre tournée par le Super Moustache Festival, et on attaque directement l’album de nouveau. 

Ah oui, gros gros programme !

Mais c’est chouette, on est contents.

Vous défendez également un bel ancrage local. De quelle manière le festival défend cette position ?

On travaille avec beaucoup d’acteurs locaux, dont nos techniciens techniciennes. Les gens qui travaillent avec nous main dans la main sont du coin. On a également fait appel à des producteurs locaux pour certains produits, notamment du catering. On bosse avec des associations locales, des assos écolos et responsables engagés. On va travailler de la bière, produite en Provence, à moins de 30 kilomètres d’Aix. Également comme je disais, on travaille main dans la main avec la mairie qui nous aide bien. D’ailleurs, on fait le festival sur un complexe sportif où le batteur et le bassiste ont joué au football américain. C’est encore plus symbolique.

Super Moustache Festival – ©️ Boby – @odieuxboby
Ça fait trois ans, que vous n’êtes pas venus sur Aix en Provence. Entre temps, il y a eu un succès national, de grandes dates partout en France. Deluxe a toujours gardé une grande proximité avec le public. C’est plus difficile quand on prend de l’envergure ?

On essaye autant que faire se peut de préserver cette proximité. Je pense que quand t’es au niveau par exemple d’Orelsan, je pense que c’est compliqué de maintenir le contact. Tu vas avoir tellement de millions de demandes que c’est compliqué de tout traiter. Mais on a la taille qui permet de pouvoir rester bien en contact avec le public. Ils savent qu’on répond souvent aux messages, que souvent après les concerts, on va au merch, on parle aux gens. Pour le festival, on va jouer, évidemment, mais après les concerts ou avant les concerts, on va sûrement aller servir une bière ou deux, parler aux gens, faire acte de présence sur le site en fait.

On espère que le Super Moustache Festival va perdurer dans le temps !
Bigflo & Oli @ Super Moustache Festival – ©️ Boby – @odieuxboby
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