Entre la jeune Leïla Huissoud et les anciens de la Rue Ketanou, on peut s’attendre à un petit choc des cultures. C’est en fait un ensemble assez harmonieux qu’on a découvert au Festival de Marne au Théâtre Jean-Vilar à Vitry-sur-Seine.
Le FestiVal de Marne se déroule en octobre 2019 pour la 33ème fois, sur 15 jours dans 25 villes du Val de Marne (94). Rares sont les festivals aussi longs et étalés géographiquement, ce qui permet d’aller profiter facilement de la prog’ éclectique : Bertrand Belin, La Yegros, Jahneration ou encore Maxime le Forestier et Salut C’est Cool.
Ce mercredi à Vitry-sur-Seine, il pleut et il fait nuit, je me verrais bien devant une série des Parasites au chaud chez moi mais je fais bien de me motiver pour rejoindre le principal théâtre de la ville. La Rue Ketanou, comme Tryo, les Orgres de Barback ou Debout sur le Zinc, c’est le genre de groupe qu’on va voir dans un festival au fin fond de la Bretagne, avec pas mal de bière et de « tisanes » locales, sous la pluie et les pieds dans la boue. On est donc dans le thème !
En première partie, le public découvre Leïla Huissoud, autrice-compositrice-interprète remarquée dans The Voice il y a 5 ans. Si c’était une première pour moi, une bonne partie du public semblait autant là pour la Rue Ketanou que pour elle : rien de mieux pour qu’on entre tous dans son univers.
Entre ses blagues de darons, son auto dérision et son talent de chanteuse servi par de jolis accompagnements musicaux, on passe un bon moment ! En toute simplicité, Leïla exprime son émotion d’être là, entre le rêve de gamine et l’artiste qui s’affermit. Fait rare, le public l’ovationne et réclame une autre chanson après une reprise sympa de Brassens.
Après quelques minutes de négociation, j’arrive à avoir l’accès entre la scène et le public. Vu que la fosse est complète, ça me simplifie grandement la vie. Sur la droite de la scène, une personne traduit une partie des titres en langage des signes : une excellente initiative !
La Rue Ketanou, depuis peu en quatuor, récite les nombreux titres connus et reconnus du public. Faut dire qu’ils ont sorti 6 albums en 20 ans, les fans connaissent donc toute la discographie. Il y a environ 2 fois plus de guitares que de musiciens sur scène et l’accordéon donne un air bon enfant -et il faut l’avouer un peu franchouillard-, pas désagréable de temps en temps.
Connaissant surtout leur premier album, j’ai eu parfois un peu de mal à suivre et à accrocher. Le style est marqué donc un peu redondant et j’ai envie de chanter avec eux, comme le reste du public ! Il faut attendre la fin du spectacle pour retrouver un titre que je connais « Tu parles trop », lumières allumées après un énième rappel. C’est un peu frustrant de terminer là dessus, avec la moitié du public debout, l’autre moitié en train de mettre son manteau.
Ce concert était une bonne expérience bien qu’un peu frustrante. J’ai découvert avec plaisir Leïla Huissoud qui apporte de la fraîcheur et un humour sympa, en plus d’une jolie voix bien agrémentée. La Rue Ketanou me laisse un peu sur ma faim car il manque une majorité des titres que je connais, mais leur énergie et leur générosité nous permet quand même de passer un très bon moment ! Le FestiVal de Marne offre chaque année une sélection éclectique d’artistes, il y en a pour tous les goûts !